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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°7, 18 février 2013  >  Libérez la Banque nationale suisse [Imprimer]

Libérez la Banque nationale suisse

Il faut maintenant retenir ­les bénéfices et non les répartir

par Martin Lanz

Se chiffrant à quelque 6 milliards de francs, le bénéfice annuel attendu de la Banque nationale suisse (BNS)atteint un montant qui rend plausible la répartition convenue de 1 milliard de francs affectée à la Confédération et aux cantons. Si l’on considère de plus près les fonds propres de la BNS et, par conséquent, leur capacité d’absorber des pertes, la Confédération et les cantons devraient toutefois modérer leurs prétentions. A fin novembre en effet, les provisions et les fonds propres atteignaient juste 12% du bilan, contre quelque 50% avant la crise financière. En chiffres absolus, la perte de près de 11 milliards de francs au quatrième trimestre et de plus de 20 milliards de francs dans l’ensemble de l’année 2010 incite à envisager des pertes beaucoup plus élevées. S’inscrivant à 427 milliards de francs actuellement, les pertes de change devraient augmenter bien davantage, ce qui inciterait la BNS à prévoir des pertes beaucoup plus fortes et à se protéger en conséquence.
En effet, l’état de l’Union monétaire européenne, du Japon et des Etats-Unis est loin de faire prévoir une évolution stable et calculable des monnaies importantes à la Banque nationale que sont l’euro, le yen et le dollar. Il convient de s’attendre à de nouvelles et plus amples fluctuations et à une volatilité croissante des changes. Tant que la limite inférieure par rapport à l’euro subsiste, la BNS est protégée contre de fortes pertes en cette monnaie. Or cette limite disparaîtra – et le plus tôt sera le mieux – alors que le bilan de la BNS continuera de receler des risques. Il serait donc indiqué de constituer des protections supplémentaires pour faire face à la volatilité et aux risques de change correspondants.
La voie la plus simple serait de retenir l’ensemble du bénéfice. Il ne faut toutefois pas s’attendre à ce que la Confédération et les cantons renoncent à «leurs» milliards et dénoncent la convention en vigueur jusqu’en 2015. Dans l’intérêt d’une politique monétaire et d’une politique des changes crédibles et indépendantes, la BNS doit être libérée dorénavant de la charge de telles prétentions, afin de ne pas être limitée inutilement dans sa formation de provisions. L’affectation du bénéfice doit correspondre aux nécessités de la politique monétaire. S’il n’est pas possible de renoncer à émettre des prétentions, on pourrait définir la participation, comme le font les autres banques centrales, en fixant un pourcentage indicatif du bénéfice qui relève de la seule compétence de la Direction générale.     •

Source: Neue Zürcher Zeitung du 18/1/13

(Traduction Horizons et débats)

«L’état de l’Union monétaire européenne, du Japon et des Etats-Unis est loin de faire prévoir une évolution stable et calculable des monnaies importantes à la Banque nationale que sont l’euro, le yen et le dollar.»