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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N° 43|44, 22 octobre 2012  >  En Allemagne, l’«Alternative électorale 2013» a été fondée [Imprimer]

En Allemagne, l’«Alternative électorale 2013» a été fondée

km. Une année avant les prochaines élections au Bundestag, la probabilité a clairement augmenté qu’au prochain Bundestag allemand davantage de partis seront représentés que les six partis habituels, CDU, CSU, SPD, FDP, Bündnis 90/Die Grünen et Die Linke. L’Association fédérale des électeurs libres (Bundesvereinigung der Freien Wähler), un nouveau parti, désignera des candidats qui représenteront certainement mieux que les partis parlementaires actuels la majorité des citoyens et leur critique concernant l’Euro et le MSE ainsi que l’approfondissement de l’intégration européenne («Etat fédéral européen»).
Les Electeurs libres, qui participent déjà depuis des décennies à l’organisation de la politique communale allemande comme associations d’électeurs indépendants des partis, se sont déjà présentés comme associations des Länder à plusieurs élections du Landtag, et en Bavière lors des dernières élections du Landtag, ils ont obtenu pour la première fois des sièges dans le parlement d’un Land. Déjà depuis quelque temps, un parti fédéral s’est constitué, avec l’objectif de se présenter aussi aux élections du Bundestag. A l’heure actuelle, ils sont en train de formuler leur propre programme de base (pour de plus amples informations: www.freiewaehler.eu ).  
L’Association fédérale des électeurs libres (Bundesvereinigung der Freien Wähler) a maintenant reçu un soutien important. En septembre, de nombreuses personnalités de la science, de la société civile et de la politique ont fondé une association fédérale, nommée «Wahlalternative 2013» (Alternative électorale 2013). Cette association ne veut ni devenir un parti, ni présenter des candidats pour les élections du Bundestag, mais elle veut s’engager pour que ses arguments concrets centraux soient représentés aussi au Bundestag allemand. Dans ces questions concrètes, la «Wahlalternative 2013» considère l’association des électeurs libres comme parti partenaire à soutenir.
Jusqu’à présent, les articles des médias allemands qui parlent de la fondation de l’Alternative électorale sont peu objectifs. Prétendant qu’il s’agirait uniquement d’un rassemblement de politiciens frustrés du CDU, ils essaient de dénigrer l’initiative. Par contre, c’est un fait que ce sont des scientifiques connus de différentes disciplines, des personnalités très engagées de la société civile et des politiciens expérimentés, du CDU également, mais aussi d’autres partis qui soutiennent l’initiative électorale et ne veulent plus soutenir la direction de la politique européenne de leurs partis.
Un des deux porte-paroles de l’«Alternative électorale 2013» est Bernd Lucke, professeur d’économie nationale à l’université de Hambourg. Lucke a été l’un des initiateurs de l’appel de plus de 300 enseignants d’économie nationale de langue allemande contre les plans de financement et de régulation des banques des Etats de l’euro (cf. Horizons et débats n° 29 du 16/7/12). L’autre porte-parole de l’initiative est le rédacteur de longue date de la «Frankfurter Allgemeine Zeitung», Konrad Adam. Le chef d’entreprise d’une PME Gerd Robanus est secrétaire général de l’initiative. Il est en même temps membre de la Direction fédérale de la Mittelstandsvereinigung (Association de PME) du CDU. Le directeur de l’initiative est l’entrepreneur de PME Norbert Stenzel.
Parmi les fondateurs et premiers signataires de l’initiative se trouvent l’éditeur et journaliste Bruno Bandulet, le professeur d’économie nationale Charles Blankart, le président et professeur à l’institut pour des recherches économiques, Ulrich Blum, le cinéaste et journaliste économique, Günter Ederer, le théologien et philosophe Hermann Frohnhofen, l’ancien président de l’association fédérale de l’industrie allemande Hans-Olaf Henkel, le porte-parole du «Bündnis Bürger­wille» Johannes Hüdepohl, le professeur de droit public Karl Albrecht Schachtschneider, l’ancien directeur du conseil administratif de Thyssen AG, Dieter Spethmann, le directeur et professeur de l’Arbeitsgemeinschaft Soziale Marktwirtschaft Joachim Starbatty, la porte-parole de la «Zivile Koalition», Beatrix von Storch et beaucoup d’autres. La possibilité de signer l’initiative de son nom a été saisie en peu de temps par près de 4000 citoyennes et citoyens.
Sur son site Internet (www.wa2013.de ), l’initiative explique pourquoi ce n’est plus une option de voter pour les partis actuels lors des élections à venir au Bundestag. Dans les partis de l’Union et dans le FDP, on a diagnostiqué un «programme quelconque», dans les partis de l’opposition actuels au parlement, on ne peut reconnaître aucune vraie alternative à la politique gouvernementale. Mais la politique du gouvernement allemand n’est absolument pas «sans alternative». Sur le site Internet de l’initiative, on trouve un texte qui vaut la peine d’être discuté, ayant pour titre «L’Alternative face au tohu-bohu du sauvetage gouvernemental».
D’après les fondateurs, ce qui plaide en faveur de la coopération avec l’Association fédérale d’électeurs libres, ce sont, selon les initiants, leurs points communs marqués avec les positions centrales. Les fondateurs écrivent: «La large concordance dans le jugement sur la politique de sauvetage de l’Euro est de première importance, de même les valeurs fondamentales communes comme base des décisions et une adhésion claire aux bases démocratiques et pluralistes de notre société.» L’appel de fondation de la Wahl­alternative montre plus exactement ces positions centrales (cf. encadré).    •

Manifeste fondateur pour une «Alternative électorale en 2013»

La République fédérale d’Allemagne vit la plus grande crise de son histoire. La zone euro s’est avérée inadaptée. Des Etats du sud de l’Europe s’appauvrissent sous la pression concurrentielle de l’euro. Des Etats entiers se retrouvent au bord de l’insolvabilité. Les réformes structurelles s’avèrent inexécutables ou plongent les petites gens dans la misère.
Devant cette situation, les CDU/CSU, SPD, FDP et les Verts n’ont qu’une seule réponse: Continuons! Il est interdit de mettre en question l’euro, toutes les dettes doivent être remboursées et l’Allemagne fait le trésorier. L’Allemagne est garante des dettes d’Etats étrangers, sauve des banques étrangères et accorde à la Banque Centrale Européenne des crédits illimités à travers le système-cible (target). Le gouvernement fédéral a mis en gage des centaines de milliards d’euros et on n’en voit pas le bout.
C’est sans fin et irresponsable. L’apparente accalmie à court terme va être payée par nous-mêmes, nos enfants et nos petits-enfants sous forme d’impôts, de stagnation et d’inflation.
En même temps la démocratie se désagrège. Le peuple n’a jamais été consulté sur ces décisions et n’est plus représenté par le Bundestag. Le gouvernement fédéral met le citoyen sous tutelle par la désinformation; il exerce une pression indécente sur les organes constitutionnels comme le Bundestag et la cour constitutionnelle. Il déplace des décisions essentielles dans des comités qui échappent au contrôle démocratique. L’ordre voulu par la constitution est lentement discrédité et finalement aboli.
Nous ne voulons pas regarder sans rien faire ce destin fatal. C’est pourquoi nous appelons à la fondation d’une «Alternative électorale 2013» s’engageant pour les objectifs suivants:
1.    L’Allemagne, en accord avec le traité de Maastricht, ne garantira plus les dettes d’Etats étrangers.
2.    La zone euro homogène sera abandonnée. Tous les Etats seront libres de quitter la zone euro, de s’associer dans des unions monétaires plus propices (euro du nord et euro du sud) ou d’introduire des monnaies nationales.
3.    Les décisions de pertes importantes de souveraineté de la République fédérale d’Allemagne seront soumises à référendum.
L’«Alternative électorale 2013» se déclare partisane du maintien de l’ordre fondamental libéral et démocratique de la République fédérale d’Allemagne et de l’unification pacifique de l’Europe.
Nous allons nous présenter aux élections législatives de 2013 en coopérant avec un parti politique, partageant nos objectifs. Tout autre désaccord politique reste insignifiant vu les défis actuels.
Nous, les citoyennes et citoyens, nous avons la liberté de choisir! Déterminez-vous contre la pensée unique des partis établis. Fondez avec nous l’«Alternative électorale 2013»!

(Traduction Horizons et débats)