Grèce – le projet Patoinos, une voie pour sortir de la criseSe rappeler ses forces originales, faire revivre l’agriculture paysanne locale et développer un agro-tourisme compatible avec l’environnementpar Josef Zisyadishhg. Toute personne qui a voyagé en Grèce pendant les années septante a été impressionnée par l’hospitalité et la richesse des produits artisanaux et agricoles qui permettaient à la population locale de se procurer une base de vie modeste. C’est ainsi qu’à Patmos, l’île la plus au nord du Dodécanèse dans la mer Egée, on cultivait en ce temps-là sur des terrasses divers cépages dont le vin était très prisé en Egypte. Avec le nouvel intérêt pour le tourisme de masse, l’agriculture et la viticulture ont pratiquement été abandonnées. Le projet de développement et de réhabilitation de la viticulture à Patmos est en accord avec le renouveau de la viticulture grecque. Riche de centaines de cépages, totalement inconnus en Europe de l’Ouest, la Grèce s’est engagée il y a une vingtaine d’années dans une modernisation de la vinification et un développement de petites propriétés tenues par des vignerons-encaveurs soucieux de conserver le patrimoine viticole national. Cette évolution vers la qualité, vient après celle des autres pays du sud de l’Europe. Mais il est fort probable que ces prochaines années, la viticulture grecque se fera connaître autrement que par des vins standardisés de grandes caves à dimension internationale. Le respect et la conservation de cépages légendaires seront son principal atout dans le futur.? 20 «strèmes» de viticulture biodynamiqueNous avons comme projet global de reconstituer un vignoble. Nous envisageons une superficie totale de 2 hectares ou 20 «strèmes» (selon l’habitude grecque). Les terrains de plusieurs tenants seront loués. L’encépagement serait constitué à deux tiers de cépages blancs et un tiers de cépages rouges. A Petra, le projet agro-écologique Patoinos?Le site choisi est le sud de l’île, à Petra, une vallée verte presque toute l’année, située au bord d’un golfe avec une embouchure assez ouverte qui se prolonge par le rocher de Kalikatsou. Ce choix délibéré doit permettre de créer une image au futur vin. La cave doit être aussi un lieu de communication important qui doit permettre d’accueillir des visiteurs. Ce domaine de 3 hectares au total Des vins de qualité, d’abord pour la consommation localeLa partie œnologique reposera sur la connaissance de la vinification et non sur un excès de technologie. Elle reposera sur la simplicité et la qualité de la cuverie. Il est envisagé de climatiser la cave, notre intention est de développer et rechercher l’utilisation d’énergies renouvelables (énergie solaire et éolienne). La cave doit être dimensionnée suffisamment pour permettre le développement éventuel ultérieur du vignoble de l’île et des îles environnantes, donc d’augmenter le volume du vin. Cette cave disposera de locaux de réception pour la clientèle locale et pour les visites touristiques de groupe. Une structure de travail modesteLa structure de travail se composera d’un directeur, d’un œnologue qui s’occupera également de l’aspect viticole et d’un ouvrier viticole. Selon les saisons, du personnel auxiliaire saisonnier sera aussi indispensable. Des coopérations internationalesLe projet entend mettre en place un système de coopération avec une école de viticulture suisse. Cela donnerait la possibilité à des étudiants étrangers de se confronter aux spécificités d’une viticulture insulaire et de pouvoir bénéficier à Patmos d’un certain «know how». Des liens ont déjà été noués avec l’école de viticulture de Changins VD qui s’est aussi déclarée prête à ouvrir ses portes à de jeunes Grecs qui désireraient en profiter pour une formation spécifique. Un projet agro-écologique d’ensembleDernier volet de ce projet local: Nous pensons que l’offre touristique d’une visite de Cave sera un élément de plus dans l’attrait de Patmos. Cela permettra d’organiser des «fêtes des vendanges» et de créer ainsi une animation culturelle, en redonnant vie à des traditions autrefois vivaces. La disparition de l’agriculture sur ces îles a été également un élément de paupérisation de sa population, de ses racines, de ses traditions et une désertification lente de ses terres. |