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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°1/2, 14 janvier 2008  >  Le candidat à la succession de Poutine s’appelle Medvedev [Imprimer]

Le candidat à la succession de Poutine s’appelle Medvedev

par Wolfgang Seiffert, professeur de droit économique international et de droit international public

Quatre partis politiques – dont deux de la Douma russe – se sont mis d’accord pour désigner le président actuel de Gasprom, Dmitri Anatolevitch Medvedev, candidat à la succession de Poutine comme président de la Russie, à l’élection du 2 mars prochain. Poutine a déclaré qu’il approuvait entièrement la nomination de Medvedev par ces quatre partis. L’officialisation de cette désignation devrait suivre prochainement.
Medvedev est né le 14 septembre 1965 à Leningrad. Il a terminé des études de droit à l’université de Leningrad en 1987, obtenu un doctorat en droit civil en 1990 et a ensuite occupé jusqu’à 1999 un poste de professeur de droit civil à l’université de Leningrad (devenu dans l’intervalle St-Pétersbourg), puis à Petrograd. Il a été dans le même temps conseiller du comité des relations économiques extérieures de la ville de Petrograd, dont le directeur était V. Poutine.
Lorsque Poutine déclare connaître Medvedev depuis 17 ans, c’est à cette activité de conseiller à Petrograd qu’il se réfère. C’est de cette période aussi que date la collaboration avec Dimitri Kosakov, juriste et plus tard attaché du président russe pour le Caucase.
Dès ses études Medvedev était considéré comme un juriste talentueux. Spécialiste en droit romain, le professorat lui était promis dès ses années de jeunesse. Mais en 1999 Poutine, alors premier ministre, lui proposa un poste à Moscou que Medvedev accepta. Il fut nommé vice-directeur de l’appareil gouvernemental. En 2000, lorsque Poutine devint Président de toute la Russie, Medvedev rejoignit l’administration présidentielle, dont il fut vice-président, puis directeur. En même temps il assuma des postes de première importance dans la direction de l’entreprise Gasprom. C’est en raison de ces positions qu’il connaît bien les représentants allemands de Ruhrgas et de E-On. Medvedev parle anglais, il est marié et a un fils.
En 2005 Poutine l’a nommé premier vice-ministre-président. En cette qualité, il était responsable de la Santé et des Affaires sociales. Il a mené des réformes dans ces domaines ainsi que dans les secteurs de l’Enseignement, de l’Habitat, de la Culture et de l’Agriculture.
Dès le début Medvedev était un des candidats qui avaient les meilleures perspectives de devenir le successeur de Poutine à la présidence. Il faisait déjà partie du groupe de Petrograd autour de Sobchak et Poutine à l’époque où celui-ci briguait la présidence nationale. Il est également certain qu’il est membre du «cercle rapproché» de Poutine et fait partie des analystes qui élaborent les concepts stratégiques. Lorsque Poutine exprime sa conviction que Medvedev poursuivrait son orientation politique, il a certainement raison. Les rumeurs occidentales relayant les potins de Moscou selon lesquelles Medvedev serait un président sinon faible du moins dépendant de Poutine sont aussi peu fondées que l’affirmation qu’il serait un «réformateur libéral». Malgré cela, Poutine aurait probablement préféré, du point de vue de la personnalité et de la situation objective, un homme du gabarit de Victor Soubkov, ministre-président actuel.
La décision en faveur de Medvedev n‘a apparemment été prise qu’après les élections de la Douma du 2 décembre 2007. En dépit du succès de son «Parti de l’Unité» (64,3%) Poutine avait attendu des résultats meilleurs. Par ailleurs, la participation au vote (un peu plus de 60%), bien que supérieure à celle des élections de la Douma d’il y a quatre ans, donnait matière à réflexion. Elle signifiait en effet que 39% des électeurs s’étaient abstenus.
Pour obtenir un plébiscite massif pour leur candidat aux élections présidentielles du 2 mars 2008, il a dès lors semblé préférable aux managers de l’élection présidentielle du «Parti de l’Unité» que la nomination du candidat ne soit pas seulement faite au sein du parti, mais fasse l’objet d’une concertation entre quatre partis. Et c’est Medvedev plus que n’importe quel autre candidat possible qui est apparu comme permettant le mieux d’atteindre ce but. Comme cela a été prédit (Horizons et débats no 37 du 24/9/07), dès le lendemain de l’annonce de sa désignation, Medvedev a proposé l’actuel président Vladimir Poutine comme nouveau chef du gouvernement.    •
(Traduction Horizons et débats)