Le Conseil des Etats est pour une modification de la Convention de BerneLes avantages indéniables du parlement de milice suissethk. Le 2 juin, le Conseil des Etats (la représentation des cantons) avait à décider d’une motion parlementaire qui avait été déposée en mars par le conseiller aux Etats valaisan Jean-René Fournier. Dans cette motion il demande au Conseil fédéral de modifier l’article 22 de la Convention de Berne (Convention de la protection des espèces de 1980) et de l’adapter à la situation actuelle (cf. encadré avec un extrait du texte de la motion). Réserves contre le loupCette démarche est urgente, car d’après les dires de divers experts du loup il existe en Suisse le danger de formation de meutes. Cela veut dire que dans notre pays nous n’avons plus seulement à faire à des loups solitaires, mais à toute une meute, c’est-à-dire à 10 à 15 animaux. Depuis l’année passée, la population des loups en Suisse a augmenté de façon brutale et les dégâts ont déjà été énormes sur les animaux de rente. Cette année il faut s’attendre à encore plus de moutons et de chèvres tués. Le gibier sera aussi décimé. La «Luzerner Zeitung» a mentionné plus de 400 bêtes tuées en 2009. Le nombre de loups vivant en Suisse se situe entre 15 et 20, dont quelques femelles. Sur la base de ces chiffres dévastateurs d’animaux tués par le loup et des protestations de la population qui s’amplifient, surtout dans les régions concernées, les représentants du peuple se sont senti obligés d’examiner de près l’état actuel des lois et de le changer le cas échéant. Comme la Suisse est l’un des quelques Etats, qui ont ratifié sans réserve la Convention de Berne, fixant entre autre la protection du loup, plusieurs motions ont été déposées au Conseil national et au Conseil des Etats qui insistent sur un changement de cette Convention et exigent une nouvelle orientation du «Plan loup». Le Conseil fédéral se montre prêt à faire un compromisMême si le Conseil fédéral se montre peu favorable à cette motion, on peut reconnaître quelque bonne volonté pour un compromis. Ainsi, le conseiller fédéral Leuenberger a donné en principe son accord à la Motion Fournier: «Nous sommes tout à fait d’accord avec la tendance de la motion.» Depuis la position initiale du refus du Conseil fédéral concernant les propositions d’ôter au loup son statut d’«animal sévèrement protégé», il montre aujourd’hui une position plus conciliante, même si, à la fin de la discussion, Leuenberger a recommandé au Parlement de rejeter la motion. Le danger de formation de meutes«Sur la base de la situation actuelle avec le loup (la formation de meutes), les coûts augmentent massivement. Au Valais, de nombreux moutons ont été victimes du loup et il y a déjà eu des attaques contre des vaches. La protection des troupeaux devient de plus en plus compliquée, avec une réduction marquée des profits pour les paysans. Certains troupeaux ne sont plus estivés, avec le risque d’abandon des alpages […]. Le nombre de chiens requis pour protéger la totalité des alpages valaisans est irréaliste. Lorsque l’on a affaire à plusieurs loups sur un même territoire, la norme serait de posséder un chien pour 100 moutons. Vous pouvez donc imaginer ce que cela donnerait en Valais avec 60 000 moutons. D’autre part, on a déjà pu constater des problèmes relatifs à l’agressivité démontrée par certains chiens de protection vis-à-vis de promeneurs ou de randonneurs.» Proximité du citoyen grâce au système de miliceLe parlement suisse de milice représente un grand avantage et avec cela la base d’un Etat réellement démocratique, car les politiciens ne perdent pas le contact avec la population, avec les citoyens, les habitants de leur propre pays. Ils sont ancrés dans leurs communes, leurs cantons et connaissent les préoccupations de la population, et ils en sont les représentant au Parlement. Motion«En Suisse, le canus lupus est considéré comme une espèce pouvant être chassée, ceci afin de prévenir ses influences négatives sur d’autres espèces, et d’empêcher des nuisances importantes sur les animaux de rente, sur tous les autres biens ainsi que sur les activités cynégétiques et touristiques.» Source: www.admin.ch L’été dans les alpages marqué par des victimes du loupLe président du Alpwirtschaftlichen Verein (Association d’alpages) du Source: Montagna 5/2010 Petit cours civiquethk. Une motion peut être lancée par un ou plusieurs parlementaires. Lorsqu’une motion est déposée, elle doit être approuvée par la Chambre à laquelle appartient l’auteur de la motion (Conseil national ou Conseil des Etats). Si celle-ci rejette la motion, elle est classée. Si elle l’accepte, elle charge le Conseil fédéral de déposer dans les deux ans un projet de loi ou d’arrêté visant un but déterminé, ou de prendre une mesure. |