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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°40, 24 septembre 2012  >  «Le résultat du sauvetage de l’euro est une économie liquidée en Grèce et une perte de confiance totale face à Bruxelles» (Richard Sulík) [Imprimer]

«Le résultat du sauvetage de l’euro est une économie liquidée en Grèce et une perte de confiance totale face à Bruxelles» (Richard Sulík)

«On ne luttait pas pour une limitation de responsabilité mais pour savoir si les organes constitutionnels allemands ont le droit de créer un monstre international qui n’est soumis à aucun contrôle parlementaire ou judiciaire. C’est pourquoi il y a dans la Loi fondamentale l’art. 20 al. 4»

L’ancien président du Conseil national de la République slovaque, Richard Sulík, a commenté le jugement du MES de la Cour constitutionnelle allemande du 12 septembre 2012 dans un courriel adressé à René Schneider. Il a écrit littéralement: «Les juges de Karlsruhe ont manqué une chance!»

Richard Sulík continue: «Ce matin, la Cour constitutionnelle allemande a décidé que le plan de sauvetage permanent (MES) ne viole pas la Constitution allemande. Les honorables messieurs ont ainsi manqué la chance de montrer du courage et de terminer une fois pour toutes ces efforts qui durent depuis deux années […] et qu’on nomme ‹sauvetage de l’euro›. Jusqu’à présent les seuls résultats sont une économie liquidée en Grèce, un taux de chômage le plus élevé au monde en Espagne et une perte de confiance totale en les politiciens de Bruxelles. D’ailleurs, il est assez surprenant de voir ce qui de nos jours est conforme à la Constitution. Le traité du MES n’est pas résiliable, tous les collaborateurs sont liés au secret professionnel et bénéficient d’immunité. On ne peut même pas lever l’immunité du directeur général qui, dans des cas précis, décide seul de centaines de milliards d’euros et qui, en fait, ne peut pas être destitué. On n’a pas le droit de porter plainte contre le MES et tous ses locaux et documents sont intangibles. Le vrai risque pourtant consiste dans la combinaison de MES et la décision de la Banque centrale européenne (BCE), d’acheter sans limites des emprunts d’Etat. Cela doit se ­passer de la manière suivante: le MES achète des emprunts d’Etat d’Etats irresponsables, il les dépose comme sécurité à la BCE pour obtenir de nouveaux crédits, puis il rachète de nouveaux emprunts d’Etat, et ainsi de suite. C’est bien contre l’article 123 du Traité de l’UE et un financement clair et net par la planche à billets, mais cela ne dérange personne à Bruxelles, on y est habitué à enfreindre des règles. Et ainsi nous pouvons nous réjouir d’une inflation. Merci, chers juges de Karlsruhe.»
René Schneider a répondu: «Aujourd’hui la Cour constitutionnelle allemande a trahi l’ordre démocratique et libéral, son ‹jugement› n’a pas mérité ce nom, c’est en réalité une résolution politique de juges qui se sont défilés pour ne pas devoir rendre la justice. On ne luttait pas pour une limitation de responsabilité mais pour savoir si les organes constitutionnels allemands ont le droit de créer un monstre international qui n’est soumis à aucun contrôle parlementaire ou judiciaire. Mais ils n’en ont absolument pas le droit, même pas si la responsabilité est réduite à 10 centimes. C’est pourquoi il y a l’article 20 al. 4 de la Loi fondamentale.»    •

Source: www.muenster-seminare.de/25493.pdf

(Traduction Horizons et débats)