Horizons et débats
Case postale 729
CH-8044 Zurich

Tél.: +41-44-350 65 50
Fax: +41-44-350 65 51
Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité
pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
18 juillet 2016
Impressum



deutsch | english
Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°45, 30 novembre 2009  >  Le Conseil fédéral envisage de réviser le «Plan loup» [Imprimer]

Le Conseil fédéral envisage de réviser le «Plan loup»

thk. La protection du loup en Suisse – qui, cet été encore, a rencontré une forte résistance idéologique au sein de l’Office fédéral de l’environnement – semble faire place peu à peu à la raison. Selon les données officielles, l’année 2009 a été l’une des plus dévastatrices pour les éleveurs de moutons. Tant dans les cantons du Valais et de Fribourg ainsi que dans l’Entlebuch (LU) le loup, plus exactement, les loups ont fait des ravages. Trois autorisations de tir ont été accordées, mais seulement un loup a été abattu par un garde-chasse. Entre-temps, le loup de l’Entlebuch a de nouveau attaqué et tués 5 moutons en novembre. Ainsi, 38 moutons vont déjà à son compte. Et cela, ce n’est pas pour se nourrir mais par pur plaisir de tuer. L’autorisation de tire accordée en été a expiré fin septembre sans succès visible. Maintenant, le loup continue a sévir dans la région.

Le loup s’approche des zones d’habitation

Beaucoup de gens s’étonnent que le loup fasse de nouveau parler de lui. Pendant des semaines, on a plus aperçu cet animal, mais soudainement il réapparaît près d’une région habitée. Ce fait n’est pas surprenant pour le président de l’Association lucernoise d’éleveur de moutons. «Il chasse ce qu’il obtient le plus facilement. Après tout, un mouton est une proie plus facile à attraper qu’un chamois.» Comme beaucoup de moutons sont encore dans les pâturages, la stabulation recommandée par l’Office fédéral de l’environnement n’est pas toujours possible. Le risque demeure, car même un chien de berger ne peut pas empêcher l’attaque d’un loup, notamment quand le loup ne montre aucune crainte envers l’homme et n’a pas peur du chien. Comment se fait-il qu’un loup n’ait peur ni du berger ni du chien de berger?

Le lynx se propage également

La théorie divulguée par le Département Leuenberger que le loup est arrivé en Suisse de manière tout à fait naturelle, est, dans ce contexte, assez douteuse. Dans divers articles d’Horizons et débats, on a expliqué que la réintroduction du loup et d’autres grands prédateurs, notamment le lynx et l’ours – qu’on a d’ailleurs aussi observé tout récemment en Suisse –, n’est pas un hasard mais doit être envisagé dans un cadre politique plus large. En outre, la reproduction du lynx en territoire suisse, semble réussir avec beaucoup de «soutien». Déjà en juillet, on a estimé que 8 à 10 lynx vivent dans le nord-est de la Suisse, ce qui, selon les experts, constitue une base suffisante pour qu’une population plus large puisse se développer.

La résistance se révèle efficace

Les problèmes que la réintroduction de ces grands prédateurs provoquent sont évidents depuis cet été. Il ne se passe guère de semaine où des loups n’attaquent pas, quelque part en Suisse, des moutons ou des chèvres. Les protestations des éleveurs et des bergers concernés ont augmenté à tel point que les politiques ne pouvaient plus les ignorer. Par la suite, on a accordé des autorisations de tir dans le canton du Valais et dans l’Entlebuch. Bien que le WWF ait protesté énergiquement la Confédération et les cantons sont restés fermes. Les éleveurs ont également obtenu le soutien de parlementaires fédéraux. 83 conseillers nationaux ont signé une motion demandant à la Confédération de retirer le loup de la liste des animaux protégés.

Le Conseil fédéral manifeste une certaine compréhension

Dans sa réponse de novembre le Conseil fédéral a certes rejeté cette demande en se référant à la Convention sur la biodiversité de 1982, dite Convention de Berne. Toutefois, le gouvernement considère «tout à fait judicieuse» la rétrogradation du loup du statut d’«espèce de faune strictement protégée» à «espèce de faune protégée».
Il soutient aussi une proposition commune des pays alpins visant à faire modifier le statut du loup auprès du «Comité permanent de la Convention de Berne» à Strasbourg. Ainsi, une étape très importante aura été faite dans la bonne direction et elle doit être perçue et appréciée comme telle.    •