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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°14, 15 avril 2013  >  Du printemps arabe à l’hiver arabe [Imprimer]

Du printemps arabe à l’hiver arabe

par Albert Stahel, Institut für Strategische Studien, Wädenswil

Il y a deux ans, le printemps arabe a commencé par la chute du président tunisien. Le monde occidental espérait, partiellement influencé par les médias, que cette chute et les émeutes qui suivirent dans d’autres Etats arabes conduiraient à une démocratisation. Il se trouve qu’on préféra ignorer que toutes les émeutes ne sont pas des révolutions et qu’il est rare que des révolutions engendrent des gouvernements démocratiques. Pendant que le chaos règne en Libye, les Frères musulmans islamistes ont pris le pouvoir en Egypte suite à des élections, alors qu’en Syrie se déroule une guerre sanglante entre la dictature alaouite d’Assad et des islamistes sunnites. Le printemps arabe s’est transformé en un hiver arabe.
En même temps, l’UE est confrontée à la possible faillite des Etats européens du Sud. Si leurs économies et leurs sociétés s’effondrent, le limes européen pourrait aussi se décomposer. Principalement l’Europe centrale serait alors confrontée à un grand nombre d’adolescents demandeurs d’asile.
En outre, des confrontations s’annoncent dans deux autres régions: dans le Golfe persique et dans le Pacifique occidental. Le régime de Téhéran continue tranquillement de promouvoir le développement d’armes nucléaires. Washington D.C. espère encore pouvoir mettre à genoux le régime des ayatollahs par des sanctions économiques. Si cette stratégie ne mène pas au but, il faudra peut-être s’attendre, cette année encore, à une attaque aérienne des Etats-Unis contre les installations nucléaires iraniennes.
Dans le Pacifique occidental, le gouvernement de Beijing provoque de plus en plus la puissance maritime américaine surendettée. Les dirigeants chinois exigent les pleins pouvoirs sur toute la mer de Chine méridionale. Céder à ces exigences signifierait non seulement violer le droit international de la navigation en haute mer, mais compromettrait aussi, voire interromprait, le commerce des Alliés américains, que sont le Japon, la Corée du Sud et les Philippines, à travers cette mer. Il est douteux que les Etats-Unis, vu leur dette et la stagnation de leur économie, puissent maintenir leur position hégémonique dans le Pacifique occidental face à la Chine.
Outre les conséquences de ce qui vient d’être décrit sur la politique de sécurité, les pays industrialisés sont confrontés encore à d’autres dangers, parmi lesquels le terrorisme et la cyberguerre. Alors que les Etats-Unis enregistrent au cours des dernières années des succès dans la lutte contre le terrorisme international, les activités de la cyberguerre augmentent dans le monde entier. Outre la République populaire de Chine et la Fédération de Russie, les bandes du crime organisé se servent de la cyberguerre comme moyen pour poursuivre leurs desseins et buts criminels.     •

Source: www.strategische-studien.com  du 25/3/13

(Traduction Horizons et débats)