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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°20/21, 17 juin 2013  >  «Réduire la portée de l’appel aux armes qui résonne dans le monde» [Imprimer]

«Réduire la portée de l’appel aux armes qui résonne dans le monde»

Suite à la note rédactionnelle dans notre édition du 3 juin, nous avons reçu de nombreuses réactions orales et écrites, toutes positives. Nous aimerions en soumettre quelques-unes à nos lecteurs – elles sont représentatives de toutes les autres lettres et réactions encourageantes, stimulantes et donnant à réfléchir. Nous vous en remercions de tout cœur.

La rédaction

Monsieur le Rédacteur en chef,

Madame, Monsieur,

Etant absent durant tout le mois de mai, j’ai appris par votre numéro du 3 juin que vous souhaitez publier, tous les 15 jours votre très pertinent journal.
Je n’en vois pas d’inconvénient si la qualité et l’abondance compensent une publication hebdomadaire. Votre excellent journal doit rester un phare et une lumière qui guident et éclairent les esprits en ces temps de grands bouleversements.
Géopolitologue et géographe de formation, je suis également en première ligne pour analyser les mutations sournoises et liberticides qui atteignent nos sociétés.
Votre détermination et votre courage ainsi que toutes paroles et actions éclairantes demeurent des gages d’indépendance dans l’esprit et dans les actes.
Je n’ai pas eu le plaisir de rencontrer Monsieur le rédacteur, mais je reste un soutien inconditionnel pour son entreprise et ses collaborateurs bénévoles courageux.
Contactez-moi si vos doutes persistent.

P. K., Yverdon

 

Chère équipe de la rédaction de Zeit-Fragen/Horizons et débats

L’encadré de la page 1 de vote édition du 3 juin concernant le manque de réactions à vos derniers numéros m’a un peu effrayé […].
Je vous assure que votre journal est pour moi toujours le rayon d’espoir de la semaine, car vous examinez et traitez de près des sujets et des dessous que les médias alignés (je ne suis abonné à aucun d’eux) ne peuvent ou ne veulent traiter ou sinon uniquement de façon superficielle, avec un manque de sens critique ou selon un point de vue uniquement économique, étatique ou géopolitique.
Les deux dernières éditions que vous mentionnez étaient particulièrement intéressantes avec les sujets: «Contre l’esprit mesquin» – un article de Matthias Erne sur le manque de conscience des historiens de gauche – «Les plantes OGM», «L’or suisse», «Les coopératives», «Afghanistan». […]
D’autres sujets – tels les problèmes actuels de l’école, les arrière-plans de la création de nouveaux parcs nationaux, l’Europe et l’UE en général et le rôle des Etats-Unis en particulier – que vous soulevez régulièrement et examinez de près sont vraiment très informatifs et ils permettent des conclusions qu’aucun d’autre journal suisse ne permet de faire.
Donc, je serais un peu triste si votre journal ne paraissait que tous les quinze jours mais si cela était nécessaire, suite à des problèmes techniques, financiers ou personnels, je le comprendrais.

J. S., Winterthur

 

Chère rédaction,

A mon avis, la valeur de votre journal ne dépend pas de la question de sa parution hebdomadaire ou bi-mensuelle (s’il n’y a pas assez de thèmes intéressants ou d’autres difficultés) en fonction du nombre de sujets intéressants ou d’autres difficultés – tant qu’il ne perd pas en qualité. Celui qui travaille bénévolement à une œuvre collective sait ce que cela veut dire et ne peut qu’estimer vos efforts. Il devrait également se montrer reconnaissant envers toute personne participant à ce travail. Les deux suppositions que vous avez avancées dans votre note rédactionnelle ne sont pourtant pas justes – il ne manque à votre journal ni l’intérêt, ni le «ton» juste. Je vous l’atteste pour ma part honnêtement et j’ose penser que cela vaut aussi pour d’autres.
En ce qui concerne votre journal, je ne peux que vous faire des compliments et vous exprimer ma reconnaissance; cela pour votre courage et surtout pour vos recherches approfondies et indépendantes. Qu’il est important de toujours dire la vérité! D’autres médias, qui ne sont guère indépendants et qui assurent les exigences de leurs mécènes ou sponsors, ont peu d’intérêt pour des personnes pensantes, tout au plus peuvent-ils être intéressants pour faire des comparaisons et pour s’exercer à la lecture «entre les lignes». Trop souvent dans ces médias, il s’agit d’une diversion des problèmes importants et décisifs en ruminant longuement les choses insignifiantes.
Seuls les faits et l’information peuvent sauver la petite Suisse! Elle doit réapprendre à être fière d’elle-même et de ses particularités (de ses points forts tout autant que de ses points faibles) et à se défendre fermement! Fermeté et persévérance ont un effet libérateur, car on sait qu’on a fait de son mieux. Qui d’autre, si ce n’est votre journal, devrait démontrer la réalité aux personnes intéressées? Car c’est avant tout celle-ci qui nous renforce et nous lie à notre patrie! A mon avis, votre premier devoir est de réduire la portée de l’appel aux armes qui résonne dans le monde, ce qui vous réussit déjà très bien […].
Avec mes meilleures salutations – et un grand merci pour tous vos efforts.

E. F., Niederlenz

 

Chère rédaction,

Le temps pluvieux a ses bons côtés. On prend plus de temps pour la lecture.
Je trouve les articles dans Zeit-Fragen/Horizons et débats très intéressants. Justement, il faut prendre son temps pour les lire, car il ne s’agit pas toujours de sujets actuels, mais de questions plus fondamentales. Les infos du jour perdent souvent très rapidement leur actualité.
Avec la publication du discours du Pape François vous êtes en avance sur les nouvelles. Pour moi au moins, c’était la première fois que j’ai appris quelles étaient ses préoccupations et de quelle manière il cherche à les aborder.
Peut-être que cela a valu la peine d’écrire que vous attendiez un écho concernant vos articles. Cela ne va pas de soi. Je travaille aussi en tant que journaliste et je ne reçois que rarement des réactions. Dans ma profession, on écrit sur ce qu’on voit ou entend. Quand j’y réfléchis, je trouve qu’une réaction de la part d’un lecteur pourrait me donner de nouvelles idées. A la radio, c’est peut-être plus facile, car là, on peut demander l’avis des auditeurs par téléphone. Par contre, les contributions ne sont pas toujours très profondes.
Voilà quelques réflexions. Je me réjouis de lire vos prochaines éditions.
Je vous souhaite un bon week-end.

M. G., Eggersriet

 

Chère Mme Vögeli,

Votre appel publié dans votre dernière édition de Zeit-Fragen (du 27 mai) m’a consterné. On peut y ressentir une certaine résignation. Si je vous interprète correctement, vous déplorez l’absence d’une réaction de la part de vos lecteurs. J’y reviendrai ci-dessous.
Il y a une chose que je voudrais exprimer clairement: la qualité des articles et le choix des sujets sont excellents (le «ton» aussi) et ils se situent loin au-dessus des autres médias («NZZ» incluse). Spécialement ces derniers mois, vos contributions sont d’un niveau éthique et professionnel élevés et j’en parle souvent dans mon entourage. C’est une qualité journalistique telle que je l’imagine. Mais aussi typiquement suisse (du moins comme c’était autrefois): examinant les sujets avec soin, récits détaillés, sans sous-entendus ni mépris, justifié par des faits, sans œillères idéologiques. Un contraste frappant avec les médias asservis au système qui sont de toute évidence imbibés d’une certaine tendance idéologique ou même dirigés, comme certaines personnes supposent. Autrefois, on désignait les médias comme étant le «quatrième pouvoir». Ils se considéraient eux-mêmes comme étant le «pouvoir de contrôle». Malheureusement, cela relève des temps passés mais cela reviendra, j’en suis sûr. Aujourd’hui, les médias asservis au système sont devenus le «pouvoir manipulateur». Ce qui ne correspond pas à la ligne idéologique de la rédaction est dénigré. Le rôle de Zeit-Fragen/Horizons et débats me rappelle en quelque sorte la dernière Guerre mondiale où les médias suisses étaient considérés dans de grandes parties de l’Europe comme les seules sources d’information bien informées, fiables et indépendantes. Comme cela serait réjouissant si nous pouvions retrouver une telle situation! Et cela pourrait, justement à notre époque, devenir une image de marque de notre pays.
J’interprète votre appel publié à la première page de l’édition du 27 mai de cette façon que vous vous attendez des lettres de lecteurs ou du moins des réactions positives: Indirectement je conclue que ce n’est pas le cas dans l’étendue que vous souhaiteriez. En considérant les choses de mon point de vue, j’enverrais volontiers une lettre d’approbation concernant (presque) tous les articles. Mais si je le faisais, je tirerais trop la ficelle et je me prêterais à la dérision. Les gens qui pensent comme moi sont résignés. Consciemment ou inconsciemment ils ont le sentiment qu’on ne peut plus rien changer et que l’Europe rentre dans le mur (le terme est faible). Ainsi au début de cette année, Jean-Claude Juncker, gros bonnet de l’UE, a recommandé aux journalistes lors de la réception de Nouvel An «qu’il fallait qu’ils analysent une fois la situation en 1913, la dernière année de paix avant l’éclatement de la Première Guerre mondiale. L‘année 2013, a déclaré Juncker, pourrait être pour les Européens la dernière année avant une nouvelle guerre». Cela n’est pas de la prophétie, c’est du savoir. Il semble que Juncker sait ce qui attend les Européens, ce qui est planifié.
Je recommande souvent votre hebdomadaire auprès de mes nombreuses connaissances. Autant que je sache, une seule personne a bien voulu commander un abonnement. Il y a une retenue singulière que j’ai de la peine à interpréter psychologiquement. Est-ce la résignation dont je vous ai parlé ci-dessus?
Je vous prie instamment de ne pas résigner et de poursuivre comme jusqu’à présent. Veuillez accepter ma profonde gratitude pour votre précieux travail.

M. E., Sargans

 

Chers rédacteurs de Zeit-Fragen/Horizons et débats,

Si vous avez l’impression de n’avoir obtenu que très peu d’échos de la part de vos lecteurs, je vous prie de ne surtout pas en conclure que les articles sont moins intéressants ou qu’ils ne sont pas écrit dans un ton approprié.?
Je ne peux qu’espérer que Zeit-Fragen/Horizons et débats trouveront à l’avenir encore davantage de lecteurs. En particulier pour les lecteurs allemands, vos articles représentent une source d’information bienvenue dans notre paysage médiatique mis au pas. Pour moi, il n’y a aucun bon journal comparable, prenant position si ouvertement et honnêtement en faveur d’une politique de la juste mesure, du bon sens et de la raison pratique. On obtient une excellente base de discussion pour s’entretenir avec d’autres personnes qui consomment uniquement les médias alignés et sont ainsi trop souvent induits en erreur. Si l’on considère les acquis de démocratie directe et de liberté que les citoyens suisses éclairés et indépendants ont atteint et défendu au cours de l’histoire récente, on peut, en tant qu’Allemand, que ressentir de la honte, que notre peuple n’a pas même tenté de suivre l’exemple jusqu’à présent […].?
De nombreux citoyens réalisent de manière plus ou moins claire que l’Union européenne agit de facto depuis longtemps tel un grand Etat illégal n’ayant aucun concept viable qui correspondrait à la diversité des besoins des peuples européens. Mais lorsqu’on exprime publiquement cette opinion, elle est sanctionnée comme étant une rupture de tabous et asphyxiée à l’aide de grossièretés. Le retour aux monnaies nationales est bien discuté, mais l’intégration très avancée et l’émergence de structures de pouvoir dictatoriales à la tête de l’Union européenne n’est pas remise en cause.?
Malheureusement, il n’existe en Allemagne pas de culture démocratique du débat et de liberté politique; les germes fragiles à l’est de l’Elbe ont été rapidement mis sous terre à l’époque, car des angoisses existentielles et une pensée de soumission à un Etat autoritaire ont sapé le courage, ce qui a provoqué des séquelles graves jusqu’aujourd’hui. La situation semble parfois encore plus désespérée que lors de la phase finale de la RDA, car il n’y a plus d’«Occident» qui pourrait servir de refuge supposé ou d’alternative prometteuse. Mais nous avons envers nos compatriotes peut-être un meilleur flair qu’un système politique qui n’apprend pas de ses erreurs est voué à l’échec.?
N’abandonnez surtout pas votre panache, continuez à informer avec courage et de manière équilibrée et encourageante, des misères politiques et des possibilités de les surmonter, tels des modèles pour l’action.?
En tant que citoyens allemands, c’est à nous de prendre notre destin en main, en nous appuyant sur ces expériences pour trouver des alternatives à notre paysage politique uniformisé pour permettre en suite d’y apporter les changements nécessaires dans les urnes électorales!

J. G., Berlin