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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°1/2, 14 janvier 2013  >  «Avec les autres et pour les autres» [Imprimer]

«Avec les autres et pour les autres»

Allocution de Nouvel an du Président de la Confédération Ueli Maurer

Chères Concitoyennes, chers Concitoyens,

Je souhaite tout d’abord vous adresser, du fond du cœur, tous mes vœux de bonne santé, de réussite et de bonheur pour 2013. J’espère que cette nouvelle année répondra à vos espoirs et à vos attentes, et qu’elle vous amènera de nombreuses surprises agréables.
Nous avons de quoi être reconnaissants si nous considérons l’année écoulée! Mais également celle qui s’annonce. Notre pays se porte bien, à une période où de nombreux pays, proches du nôtre, vont de plus en plus mal.??
Replongeons-nous donc dans nos origines, dans nos racines! Je viens de visiter une nouvelle fois le Musée des chartes fédérales, à Schwyz. Les nombreux vestiges de l’histoire de notre pays qu’il abrite m’ont, comme toujours, profondément impressionné, tout particulièrement notre Pacte fédéral de 1291. Ce vénérable parchemin a 721 ans; il date de la fondation de la Confédération.??
Le message principal du Pacte fédéral est à la base de notre société. On pourrait le résumer par la devise «Un pour tous, tous pour un», qui est également inscrite au sommet de la coupole du Palais fédéral. Mais on peut aussi l’exprimer tout simplement par les mots «Les uns avec les autres et pour les autres». C’est une sorte d’héritage dont nous sommes les gardiens.??
Mais chacun sait ce qu’on peut faire avec un héritage. On peut le cultiver et le transmettre, mais on peut aussi le dilapider. Nous devrons prendre soin de nos racines et de nos valeurs également à l’avenir. La Suisse ne peut fonctionner, que si chacun se demande constamment ce qu’il peut faire pour son pays. En fonction des forces et des possibilités qui sont les siennes. La Suisse est vouée à sa perte si nous nous demandons seulement ce que l’Etat doit faire pour nous. «Avec les autres et pour les autres»! C’est la base sur laquelle repose notre sécurité et notre réussite.??
Au cours des années passées, notre pays a sans cesse été mis sous pression. C’est pourquoi nous avons besoin de citoyens et de citoyennes qui se soutiennent et qui travaillent pour le bien de notre pays. Ces prochains mois, nous seront également l’objet de critiques. Pas parce que nous aurons fait moins bien que les autres! Mais au contraire parce que nous aurons fait mieux. Nous devons être fiers de ce que nous avons accompli. Gardons à l’esprit le message de notre Pacte fédéral et abordons l’avenir avec confiance!??
Préservons ensemble notre précieux héritage pour le transmettre à la prochaine génération!??
Je vous souhaite une heureuse année 2013 – Vive la Suisse!    •

Source: Département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des Sports,
1er janvier 2013

 

Pacte fédéral de 1291

Au nom du Seigneur, amen. C’est accomplir une action honorable et profitable au bien public que de confirmer, selon les formes consacrées, les mesures prises en vue de la sécurité et de la paix. – Que chacun sache donc que, considérant la malice des temps et pour être mieux à même de défendre et maintenir dans leur intégrité leurs vies et leurs biens, les gens de la vallée d’Uri, la Landsgemeinde de la vallée de Schwytz et celle des gens de la vallée inférieure d’Unterwald se sont engagés, sous serment pris en toute bonne foi, à se prêter les uns aux autres n’importe quels secours, appui et assistance, de tout leur pouvoir et de tous leurs efforts, sans ménager ni leurs vies ni leurs biens, dans leurs vallées et au dehors, contre celui et contre tous ceux qui, par n’importe quel acte hostile, attenteraient à leurs personnes ou à leurs biens (ou à un seul d’entre eux), les attaqueraient ou leur causeraient quelque dommage. Quoi qu’il arrive, chacune des communautés promet à l’autre d’accourir à son secours en cas de nécessité, à ses propres frais, et de l’aider autant qu’il le faudra pour résister à l’agression des méchants et imposer réparation du tort commis. – C’est ce que, par le geste consacré, ils ont juré d’observer en toute loyauté, renouvelant par le présent traité le texte de l’ancien pacte corroboré par un serment; sous réserve que chacun, selon sa condition personnelle, reste soumis, comme il convient, à son seigneur et lui rende les prestations auxquelles il est tenu. – De même, après commune délibération et d’un accord unanime, nous avons juré, statué et décidé que nous n’accepterions et ne reconnaîtrions en aucun cas dans lesdites vallées un juge qui aurait payé sa charge de quelque manière, soit en argent soit à quelque autre prix, ou qui ne serait pas de chez nous et membre de nos communautés. Si d’autre part un conflit surgit entre quelques-uns, les plus sages des confédérés doivent intervenir en médiateurs pour apaiser le différend de la façon qui leur paraîtra efficace; et les autres confédérés doivent se tourner contre la partie qui repousserait leur sentence. – Outre tout cela, ils ont établi un statut commun, stipulant que celui qui, criminellement et sans provocation, commettra un meurtre, sera, si on a pu se saisir de lui, puni de mort comme son crime infâme l’exige; à moins qu’il ne puisse prouver qu’il est innocent; et s’il réussit à s’échapper, il lui est à jamais interdit de revenir au pays. Ceux qui accorderaient abri ou protection audit malfaiteur doivent être expulsés des vallées, aussi longtemps qu’ils n’auront pas été expressément rappelés par les confédérés. – Si quelqu’un, de jour ou dans le silence de la nuit, met criminellement le feu aux biens d’un confédéré, on ne doit plus jamais le considérer comme membre d’une de nos communautés. Et celui qui, dans nos vallées, prendrait le parti du dit malfaiteur et le protégerait devra indemniser la victime. – De plus, si l’un des confédérés en dépouille un autre de ses biens ou lui cause n’importe quel autre dommage, les biens du coupable que l’on pourra saisir dans les vallées doivent être mis sous séquestre pour dédommager la victime conformément au droit. – En outre, nul n’a le droit de saisie envers un autre confédéré, à moins que celui-ci ne soit notoirement son débiteur ou ne se soit porté caution envers lui; et il ne doit le faire qu’en vertu d’un prononcé spécial du juge. – Outre cela, chacun est tenu d’obéir à son juge et doit, s’il est besoin, indiquer de quel juge il relève dans la vallée. Et si quelqu’un refuse de se soumettre au jugement rendu, et que l’un des confédérés subisse quelque dommage du fait de son obstination, tous les confédérés sont tenus de contraindre à réparation le récalcitrant. – Et surgisse une querelle ou une discorde entre quelques confédérés, si l’une des parties se refuse à tout arrangement par voie judiciaire ou par accommodement, les confédérés sont tenus de prendre fait et cause pour l’autre partie. – Les décisions ci-dessus consignées, prises dans l’intérêt et au profit de tous, doivent, si Dieu y consent, durer à perpétuité; en témoignage et confirmation de quoi le présent acte, dressé à la requête des prénommés, a été muni des sceaux des trois communautés et vallées susdites. – Fait en l’an du Seigneur 1291 au début du mois d’août.    •

Source: Quellenwerk zur Entstehung der Schweizerischen Eidgenossenschaft Abt. 1, Urkunden Bd. 1, Aarau 1933.