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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°39, 3 octobre 2011  >  Fondements pour une vie commune, pacifique et salutaire [Imprimer]

Fondements pour une vie commune, pacifique et salutaire

Ce que nous, citoyennes et citoyens, pouvons contribuer au bien de l’Europe

thk./km. Le fait de savoir si l’euro va survivre n’est pas qu’une question de politique financière, mais une question humaine. La tentative d’anéantir la diversité de l’Europe par une centralisation au moyen d’une monnaie unique, introduite sans consulter les populations, provoquant ainsi un démembrement des Etats nationaux, se heurte à une résistance grandissante, notamment de la part des citoyens concernés. On constate depuis des années une tentative de réduire la coopération des différents pays et de leurs populations. Il est donc nécessaire de remettre sérieusement en question la voie dans laquelle on s’est engagé.
Charles de Gaulle, homme d’Etat français, s’était exprimé en faveur d’une «Europe des patries». Soit une Europe dans laquelle les Etats coexistent sur un pied d’égalité. Une Europe dans laquelle les Etats souverains concluent des traités profitables aux différentes parties et à leurs populations. Une relation entre les différentes nations, faite de respect et d’acceptation des différentes cultures, est le fondement d’une coexistence pacifique et salutaire entre les peuples.
Il n’est pas possible de remédier à l’endettement de nombreux Etats européens par la mise en place d’une union de coresponsabilité au profit des banques, en plus sur le dos des contribuables et provoquant une soumission complète des Etats. Si nous
souhaitons une Europe pacifique, ce ne peut être que par des solutions élaborées avec les personnnes concernées et appliquées par tout le monde. Le libre-échange peut se faire sans centralisme ni dictature – l’AELE (cf. encadré) reste une alternative valable, digne d’être renforcée comme alternative.
Il y a quelques semaines, on a pu entendre une interview intéressante dans une radio allemande, menée avec un représentant des germanophones en Belgique. D’entrée on lui déclara que la petite Belgique, aux multiples nationalités, n’était pas même en mesure de mettre en place un gouvernement viable. Au grand étonnement du journaliste, mais aussi des auditeurs, l’interlocuteur belge répondit calmement que la Belgique avait un gouvernement qui fonctionnait. En effet, on avait voulu régler une fois pour toutes, de façon approfondie et sans course contre la montre les litiges entre les différentes nationalités. Une entente s’était fait jour, la Belgique étant un pays parfaitement fédéral, renforcé par ces débats.
Alors, que savons-nous de nos voisins? Que savons-nous des nations européennes? Depuis la guerre du Kosovo en 1999, on a empêché volontairement que nous puissions être informés honnêtement quant aux événements se passant dans les autres pays européens. La crise actuelle de l’euro et de l’UE vise aussi à provoquer une atmosphère explosive et à renforcer les préjugés. On n’est, certes, pas obligé de s’y laisser prendre. Nous autres, citoyennes et citoyens, avons de nombreux moyens en main pour assurer une coexistence pacifique en Europe.    •

L’AELE, une véritable alternative pour une coopération entre Etats souverains

thk. Le Danemark, la Grande-Bretagne, la Norvège, l’Autriche, le Portugal, la Suède et la Suisse ont fondé en 1959 l’Association européenne de libre-échange (AELE), que d’autres Etats ont rejoint par la suite. Aucun Etat membre de l’AELE n’a été membre de la Communauté économique européenne (CEE). La raison en était que, contrairement à la CEE, l’AELE n’a jamais aspiré à une confédération politique, mais a pris dès le début soin de préserver la souveraineté de chaque pays. Le but de l’AELE était – et est encore – de favoriser par des traités de libre-échange la prospérité, la stabilité et la croissance économique des pays membres. Il ne s’agissait pas d’établir un marché commun, mais de régulariser le libre-échange par des contrats équitables, en tenant compte des conditions particulières de chaque pays. Pour cette raison l’AELE a exclu le libre-échange des produits agricoles, considérant le principe d’autosuffisance comme priorité nationale. Le seul organe de décision créé fut le Conseil de l’AELE, qui se réunissait régulièrement au niveau des ministères et des offices. Au siège de l’AELE établi à Genève, un secrétariat permanent n’occupait que 150 personnes, même au cours des années 90.
L’AELE, qui existe toujours et qui, entre autre, entretient un grand nombre de contrats avec les anciens pays du bloc de l’Est, des pays asiatiques et arabes, ainsi qu’avec la Chine et la Russie, regagnera certainement en importance à l’avenir.