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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2015  >  N° 11, 20 avril 2015  >  Une armée de l’UE est en parfaite contradiction avec la «neutralité permanente» et le «Traité d’Etat» [Imprimer]

Une armée de l’UE est en parfaite contradiction avec la «neutralité permanente» et le «Traité d’Etat»

Le parti bourgeois ÖVP s’en prend à la Constitution autrichienne!

«Dans la mesure où le parti gouvernemental ÖVP se déclare, dans son nouveau programme politique, en faveur d’une armée commune pour l’UE – voulant donc participer encore davantage à la militarisation de l’UE –, il vide le Traité d’Etat de son contenu et viole ainsi la neutralité et la Constitution fédérale. Une participation de l’Autriche à une telle armée serait indubitablement une rupture définitive de notre neutralité.» Voilà ce qu’a déclaré, toute indignée, Mme Inge Rauscher, responsable de l’initiative populaire «Sortir de l’EU», pour laquelle les signatures vont être récoltées entre le 24 juin et le 1er juillet 2015.
Nous recommandons vivement aux MM. Mitterlehner, vice-chancelier de l’ÖVP, et Blümel, secrétaire général de l’ÖVP, la lecture de la Loi constitutionnelle pour la neutralité autrichienne, où l’on trouve à l’article 1: «Pour l’affirmation permanente de son indépendance de tout Etat étranger et pour l’inviolabilité de son territoire, l’Autriche déclare volontairement sa neutralité permanente. L’Autriche la maintiendra et la défendra par tous les moyens à sa disposition.» Puis: «Pour garantir ces objectifs, l’Autriche n’adhérera jamais à une alliance militaire et ne permettra pas la construction de bases militaires par des Etats étrangers sur son territoire.»
Par sa «Politique de sécurité et de défense commune» (PSDC), l’UE s’est dotée, notamment depuis le Traité de Lisbonne – correspondant de facto à une «Constitution de l’UE» –, d’un «jus ad bellum» (droit de faire la guerre) limité. Ces missions de l’UE peuvent s’étendre au monde entier, par exemple, sous le titre de «guerre contre le terrorisme». Toutefois, le terme de «terrorisme» reste vague. En utilisant ce terme face à un pays tiers, on peut par exemple en justifier l’invasion et l’occupation. Cette prétendue «politique de paix», s’est ouvertement distancée de l’interdiction de «recourir à l’emploi de la force» stipulée dans la Charte de l’ONU. Ce droit à la guerre – y compris dans des pays lointains –, allant de pair avec l’exigence de l’armement militaire et de la défense commune pour les pays membres, est clairement en opposition à la neutralité ancrée dans la Constitution autrichienne.
«L’Autriche a adhéré à l’UE en 1995 – après un déferlement de propagande fait de mensonges et de terreur pour inciter les Autrichiens et Autrichiennes à accepter cette adhésion lors du vote populaire – en tant que pays neutre. Le gouvernement d’alors avait garanti, avant le vote du 12 juin 1994, que la neutralité permanente du pays serait respectée. Une promesse, qui elle aussi, a déjà été rompue plusieurs fois – il suffit de prendre comme exemple la guerre économique (sanctions) contre la Russie. Avec cette nouvelle direction de l’ÖVP, on risque d’enterrer définitivement la neutralité du pays.
10 ans après la Seconde Guerre mondiale, le peuple autrichien ne s’est pas donné tant de peine pour obtenir, sa souveraineté et sa liberté, en tant que «pays perpétuellement neutre», pour avoir à se soumettre, 60 ans plus tard, à l’alliance ouvertement belliciste qu’est l’OTAN/UE. Nous voulons la paix grâce à une véritable neutralité. Il est impératif de respecter la volonté des Autrichiens de rester neutre pour tous les temps, comme l’avait promis à la population et au monde entier en 1955 le chancelier d’alors Léopold Figl (également membre de l’ÖVP!) avec
les mots: ‹L’Autriche est libre!’. Tous les sondages révèlent la volonté du peuple de rester neutre. C’est pourquoi, il est urgent d’aller très nombreux signer l’initiative populaire demandant la sortie de l’UE entre le 24 juin et le 1er juillet 2015, dans les bureaux communaux à la campagne ou dans les mairies des villes du pays tout entier.» Voilà ce que vous recommande Inge Rauscher.    •

Source: Communiqué de presse APA-OTS du 31/3/15