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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°23, 13 juin 2011  >  Hollywood prône l’écologie profonde [Imprimer]

Hollywood prône l’écologie profonde

km. Un important quotidien allemand avait consacré presque une page entière dans leur édition de Pâques aux présumés amis des animaux. «Le végétalisme est du rock ‘n’ roll» était le titre d’une interview de l’actrice hollywoodienne Alicia Silverstone. Mme Silverstone est une végétalienne, c’est-à-dire que non seulement elle ne mange pas de viande, mais en plus elle n’utilise aucun produit provenant des animaux: ni produits laitiers, ni œufs, ni fourrure etc.
Elle dit qu’autrefois, elle vivait comme les autres gens, mais allait très mal. Aujourd’hui par contre, elle prétend se sentir «formi­dable» comme si «on avait des forces surnaturelles».
Toutefois, Mme Silverstone ne se contente pas de mener sa propre vie comme bon lui semble et de laisser les autres en paix. Elle se nomme elle-même «super héroïne» avec des objectifs de politique mondiale. Elle dit – et cela sérieusement – qu’elle est «obsédée par le sauvetage de la planète». Elle aurait la «mission de sauver le monde».
Ce qui apparaît à la première lecture comme une hallucination hollywoodienne et n’est pas vraiment adéquat, remplissant de telles bêtises presque une page entière d’un quotidien renommé, en fait appartient à un mouvement puissant à travers le monde entier. Celui-ci se nomme lui-même «écologie profonde», a maintenant aussi atteint Hollywood et s’apprête à une propagande mondiale dans la tradition intellectuelle de Thomas Robert Malthus. Des critiques classent l’écologie profonde dans la mouvance d’un «fascisme écologique».
Sur le site d’une telle organisation critique (www.antiveganer.org) on peut lire: «Le fascisme écologique est une idéologie qui dit que, pour sauver la nature, il faudra décimer ou éliminer complètement l’humanité. En plus de la prétendue surpopulation, les fascistes écologiques voient avant tout une menace pour la survie de l’environnement naturel en particulier en raison de l’utilisation de la technologie moderne. Le fascisme écologique s’associe avec les concepts de l’écologie profonde et le biocentrisme, et suit l’image d’une nature naïve et romantique.»
Jean-Christophe Rufin a décrit ce mouvement dans son roman «Le parfum d’Adam»1, qui parle du terrorisme écologique, de ses collaborateurs et de son noyau dur.
Rufin a été vice-président de la section française de «Médecins sans frontières», conseiller au ministère de la Défense nationale et aujourd’hui, il est ambassadeur de France au Sénégal. Dans l’épilogue de son roman «Le parfum d’Adam», Rufin attire l’attention sur le fond véritable de l’intrigue du roman. Là, il écrit: «Un ensemble d’idées éparses contribuent à changer profondément l’image que nous nous faisons des pays pauvres et à dicter une nouvelle attitude à leur égard. Ces idées vont de l’écologie profonde aux travaux des néoconservateurs américains, de l’abandon des idéaux du développement au triomphe spectaculaire et pourtant dérisoire de l’humanitaire d’urgence. La compétition sauvage que se livrent aujourd’hui dans le tiers-monde les grands intérêts économiques ne fait qu’aggraver encore cette tendance. L’entrée en lice dans cette compétition de nouveaux acteurs peu scrupuleux en matière de justice sociale et de droits de l’homme, comme la Chine, rend la bataille plus meurtrière et fait disparaître toute considération éthique dans les rapports que le monde riche entretient avec les pays sous-développés et plus encore avec les populations vulnérables, voire massacrées, de ces pays.» (p. 760)
Auparavant, il avait tiré la sonnette d’alarme: «De la lutte contre la pauvreté, nous sommes en train de passer à la guerre contre les pauvres.» (p. 755)
Le mouvement des néo-Verts en Alle­magne aura a donner une explication sérieuse concernant ces contenus. L’attitude belliciste des politiciens néo-Verts de premier rang, par exemple, a montré que depuis le milieu des années quatre-vingt dix les Verts ne font pas ce qu’ils promettent dans les assemblées électorales.2    •

1     Jean-Christophe Rufin: Le parfum d’Adam, 2007. ISBN 978-2-07-034910-4
2     Jutta Ditfurth: Krieg, Atom, Armut. Was sie reden, was sie tun: Die Grünen, 2011.
ISBN 978-3-86789-125-7