On regarde, on écoute et on se réjouit

rb. Le chœur d’hommes fête un jubilé au village. Plus de vingt chanteurs enthousiastes invitent à faire la fête dans la salle polyvalente. A cette occasion, l’entrée au concert est gratuite pour la population. Le chœur se présente, parle de son histoire depuis l’année de sa fondation et présente un choix des chansons apprises aux fils des années, ce qui fait grand plaisir à tout le monde.
De temps en temps quelqu’un présente des petites histoires de la vie de la société. Il y a une bonne ambiance. Le public, très mélangé, se réjouit avec les chanteurs de cette soirée réussie.
Plusieurs chanteurs et membres fondateurs âgés participent à une interview sur la scène. Le chanteur le plus âgé est un paysan de 81 ans. Alors le président lui demande s’il est d’accord de chanter un morceau devant ce grand public, car il sait que cet homme aime de temps en temps chanter en solo.
L’homme modeste se tient tout droit sur la scène et sort une feuille de sa poche, il la regarde brièvement et la remet dans sa poche, ensuite il annonce qu’il chantera une chanson en allemand. Et, avec une voix claire, il entonne par cœur «La Montanara». Après les applaudissements enthousiastes, il ajoute spontanément une autre chanson, inconnue de la plupart des spectateurs. C’est une chanson du pays avec un magnifique texte qui parle de la beauté de la nature, de la région dans laquelle les gens habitent. Les champs, les collines et les ruisseaux des alentours y sont décrits. Le chant venant du cœur de cet homme âgé plaît à tout le monde. Il règne dans la salle un calme enchanteur. Même les enfants, qui tout à l’heure faisaient tinter leurs verres, sont tout tranquilles et écoutent attentivement. Certains s’essuient les yeux avec un mouchoir. Puis, sous des applaudissements chaleureux, l’homme quitte la scène.
Plus tard dans la soirée un groupe de mu­sique pop est sensé inviter les gens à danser pour finir la soirée en musique. Mais une fois le groupe installé, après les premiers morceaux de musique qui ne permettent plus de conversation, la moitié des visiteurs quitte la salle. Après les beaux chants de la chorale et le solo allant droit au cœur, la majorité des participants n’apprécie pas ce tintamarre sur la scène, au-delà du supportable.
Observation intéressante: Malgré les plaidoyers incessants en faveur de la modernité, les vieux et les jeunes semblent être d’accord sur ce qu’est réellement la qualité.    •