Non à la réduction de moitié de l’armée suisseRéférendum contre le DEVA (Développement de l’armée)par Marianne Wüthrich, docteur en droitAu cours de la session de printemps, le Conseil national a rejeté la motion «Sortir du programme de l’OTAN ‹Partenariat pour la Paix› (PpP)» – alors que la Suisse neutre n’a vraiment pas à participer à des exercices de guerre de l’OTAN dirigés vers l’Est. En même temps, après de longs débats, le dit «Développement de l’armée (DEVA)» fut très clairement accepté lors du vote final du 18 mars par les deux Chambres fédérales (cf. Horizons et débats no 8 du 18/4/16). «Si le DEVA devait être ‹réalisé› comme l’Armée XXI, la Suisse se retrouverait bientôt désarmée et ne pourrait plus remplir son devoir de neutralité armée. Des fantaisies de ‹sécurité grâce à la coopération internationale› n’y aideront en rien. Quel Etat étranger ou quelle organisation serait prête à aider une Suisse qui, malgré sa prospérité unique, n’est pas disposée à mettre à disposition de son armée suffisamment de moyens pour garantir sa propre sécurité?» Carlo Jagmetti, docteur en droit, ancien ambassadeur suisse aux Etats-Unis, ancien lt col EMG, in: «Wohin steuert die schweizerische Sicherheitspolitik 2016?» in: Pro Militia no 1/2016 «Qu’y avait-il au début de ce ‹développement de l’armée›? Il est très important, de se le remémorer. Au début de ce ‹développement de l’armée›, il y avait le fait de sa réduction de moitié. Nous avons aujourd’hui une armée de 200'000 hommes, réserves inclues, et l’armée future aura encore 100'000 hommes – cela à une époque, où les menaces autour de nous augmentent et où d’autres Etats réagissent plutôt avec le renforcement de leurs armées.» Ueli Maurer, conseiller fédéral, procès-verbal du Conseil national, session d’été 2015, 18 juin 2015 Armée de défense au lieu de recherche de compatibilité avec l’OTANComment cela se fait-il que l’armée suisse n’ait pas seulement été réduite en plusieurs étapes au cours des dernières 25 ans, mais en même temps ait été totalement réorganisée? En effet, les Etats-Unis n’ont pas démantelé l’OTAN après la dissolution du bloc des pays de l’Est, mais ont au contraire profité du moment, pour non seulement – allant contre toutes promesses – intégrer les anciens pays du bloc de l’Est. Ils ont également incité les Etats européens neutres à participer au Partenariat pour la Paix (PpP). Les programmes PpP sont en vérité des stages d’exercices pour préparer les Etats membres à une adhésion à l’OTAN. Lorsque la population suisse a été informée de la participation de la Suisse à cette organisation, la chose avait déjà été manigancée et se trouvait en réalisation. Sous les conseillers fédéraux Adolf Ogi et Samuel Schmid, l’armée suisse a été réorganisée au fur et mesure pour devenir de plus en plus compatible avec les normes de l’OTAN, allant des commandos émis en anglais, des carburants jusqu’à l’équipement et l’armement. Etant donné que la participation au PpP exige également des exercices coûteux à l’étranger et la participation à des manœuvres de l’OTAN, le département est obligé d’économiser à l’intérieur du pays. En outre, on inculque aux Suisses depuis de longues années, que dans la «paisible» Europe d’aujourd’hui, notre pays n’a besoin que d’une petite armée notamment pour les interventions en cas de catastrophes. Compte tenu des flux migratoires croissants et du danger d’attaques terroristes – par exemple contre les infrastructures (aéroports, voies de transit routières ou ferroviaires) – cette ligne d’argumentation ne persuade guère. Le peuple Suisse soutient la neutralité armée et une armée de défenseLa neutralité armée et perpétuelle est particulièrement bien ancrée dans la toute grande majorité de la population suisse. Elle s’est développée et consolidée au cours des siècles, jusqu’à ce qu’au Congrès de Vienne de 1815 les grandes puissances européenne finalement acceptée par écrit comme partie importante d’un ordre européen de paix et de sécurité.
1 Initiative populaire fédérale «Pour une Suisse sans armée et pour une politique globale de paix». Mission constitutionnelle de l’arméeArt. 2 But1 La Confédération suisse protège la liberté et les droits du peuple et elle assure l’indépendance et la sécurité du pays. Art. 58 Armée1 La Suisse a une armée. Celle-ci est organisée essentiellement selon le principe de l’armée de milice. Art. 59 Service militaire et service de remplacement1 Tout homme de nationalité suisse est astreint au service militaire. La loi prévoit un service civil de remplacement. Source: Extraits de la «Constitution fédérale de la Confédération suisse» |