Espionnage «parfait» et programmes de traduction


•    Dans la linguistique, les phonèmes sont les plus petites unités phonétiques distinctives. Le service technique de renseignements américain NSA [Agence de sécurité natio­nale] a déposé maintenant une demande de brevet d’invention pour un programme de traduction, au moyen duquel chacun de ces petits «segments sonores» peut être attribué de manière entièrement automatique à une langue voire même à un dialecte particulier. Comme on peut le lire dans les brevets d’invention accordés par l’office des brevets américains «United States Patent and Trademark Office» à la fin juillet de cette année, la NSA est capable – et certainement aussi ses services «amis» – depuis déjà environ quatre ans, de traduire l’ensemble de la communication interceptée avec l’aide de ce programme, dans la mesure où ceci semble nécessaire par exemple pour des raisons de «sécurité d’Etat»!
•    La NSA et les établissements de développement et de recherche qui les fournissent ont prouvé ainsi encore une fois leur rôle directeur dans le domaine technologique. Depuis quelque temps déjà, on utilise un programme de traduction pour les sites Internet, développé également dans cet entourage et dont se servent aussi le Service fédéral de renseignement (BND). Celui-ci est mis à la disposition d’entreprises privées «en sous-main» depuis quelques mois dans une version plus ancienne. Si on appelle un site Internet arabe par exemple, l’écran se divise. A gauche, la version originale reste visible et sur le côté droit de l’écran, une version presque parfaitement traduite apparaît pratiquement «en temps réel». Même sans connaître la langue correspondante, tous les sites Internet disponibles dans le monde entier peuvent être appelés et évalués.
•    L’attribution officielle de brevets prouve une fois de plus que les techniques de surveillance disponibles (et également utilisées) dans le monde entier ont continué à progresser plus qu’on ne le suppose habituellement et plus qu’on ne l’aimerait! Si «l’interception» de la communication internationale était considérée depuis longtemps comme «faisable» au niveau technique, la plupart des spécialistes voyaient pourtant dans l’évaluation de la quantité des données ainsi obtenues un problème important et presque insurmontable pour certaines langues. Un «simple» brevet américain prouve maintenant que pour les services de renseignements ce problème est résolu depuis longtemps!
•    Notre avertissement constant de toujours penser qu’une tierce personne peut être aussi à l’écoute est de ce fait devenu plus actuel et plus important que jamais!

Source: Vertrauliche Mitteilungen n° 3783 du 12/8/08

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