«Nous nourrissons le monde»

Swissaid

La survie de la petite paysannerie est une condition nécessaire à la sécurité alimentaire sur la planète. Dans les pays en développement, environ 300 millions de familles de petits paysans fournissent 80 à 85% des produits agricoles. Le développement des marchés agricoles et d’insatisfaisantes politiques agraires encourageant la production intensive destinée à l’exportation, menacent l’existence des petites exploitations paysannes dans le monde.
Ces quinze dernières années, en Argentine, 150 000 familles paysannes ont abandonné leurs terres. Ces petits producteurs n’ont pas résisté au boom du soja génétiquement modifié. En Inde, de nombreux cultivateurs de coton se retrouvent au bord du gouffre. Sans espoir, surendettés à la suite de mauvaises récoltes et en raison de coûts de production trop élevés, nombre d’entre eux ne trouvent d’issue que dans le suicide. En Suisse, on a observé un recul massif du nombre de petites et moyennes exploitations: ces huit dernières années, elles sont 15 700 à avoir dû mettre la clé sous le paillasson, ce qui représente 31,4% d’entre elles. Et l’avenir paraît bien sombre si l’on en croit la nouvelle politique agricole de la Suisse (PA 2011).
En automne dernier, à l’occasion d’une rencontre entre des agriculteurs en provenance de Tanzanie, d’Equateur, d’Inde et de Suisse, Swissaid et les organisations paysannes suisses ont rédigé une déclaration commune soulignant que la libéralisation et l’industrialisation ne permettront pas de relever les défis futurs de l’agriculture. Les participants ont été unanimes à souligner que l’agriculture paysanne, qui ne s’appuie pas sur la production de masse industrielle, demeure vitale, et ce au Nord comme au Sud. Afin de survivre, les paysans ont besoin d’accéder aux marchés. Et, pour les denrées vendues au niveau international comme le café, les bananes ou le chocolat, il faut instaurer un commerce équitable.    •

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