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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°8, 4 mars 2009  >  La Suisse pourrait offrir d’aider tout le monde à assécher les paradis fiscaux [Imprimer]

La Suisse pourrait offrir d’aider tout le monde à assécher les paradis fiscaux

Les Etats ont besoin d’argent – de beaucoup d’argent pour combattre l’actuelle crise financière et économique. Et – ils veulent le chercher là où on peut le chercher, chez les riches, chez ces riches qui le cachent au fisc.
Sur ce point la discussion actuelle montre ceci: Le temps de grâce mondial pour les riches est passé et le secret bancaire est mis en question. Ce dernier protège la sphère privée vis-à-vis de l’Etat et contient ainsi un fond libéral, mais encourage évidemment aussi l’évasion fiscale. C’est immoral et avant tout: cela cause beaucoup de dommages, notamment dans les pays pauvres, car ces Etats-là ont, en raison de l’évasion fiscale, encore moins d’argent dans leurs caisses.
Le Conseil fédéral, semble-t-il, a vécu trop longtemps dans l’illusion que cela serait accepté une fois pour toujours. Il était mal préparé et doit maintenant agir sur la défensive en développant une stratégie pour sortir la Suisse de la crise.
La Suisse va devoir bouger, même si de gros désavantages économiques y seront liés. Si elle insiste sur le statut quo elle court le danger de se retrouver sur la liste noire des paradis fiscaux. Elle sera mise au pilori internationalement. C’est pour cette raison, et parce que l’UBS a apporté beaucoup de problèmes à la Suisse, que le mur de défense autour du secret bancaire s’est vite mis à s’effriter aussi. Et cela même dans des milieux de la droite bourgeoise qui se profilaient il y a quelques semaines encore comme des défenseurs véhéments du secret bancaire. Et comme si souvent dans le passé, la Suisse a réagi à la pression de l’extérieur de manière typiquement suisse: défensive, passive et rétive.
Mais pourquoi ne pas passer à l’offensive? Si le Conseil fédéral décide à présent de bouger au lieu de se faire bouger, de toutes nouvelles perspectives s’ouvriraient. La Suisse pourrait dire sur la scène internationale: nous sommes actifs dans la lutte contre les paradis fiscaux. Nous aidons à y changer quelque chose. Et nous disposons également du savoir-faire nécessaire. Mais, à une condition: ensemble avec la Suisse, les autres pays qui attirent des deniers publics doivent changer leurs lois. Les îles Caïmans par exemple, les îles de la Manche, Singapour ou bien aussi le Liechtenstein. Cela n’aiderait pas seulement les pays pauvres, mais les dommages économiques seraient également moins grands pour la Suisse, car moins d’argent coulerait depuis la Suisse justement vers ces paradis fiscaux. La Suisse pourrait ainsi se libérer de la pression économique et il ne serait pas surprenant qu’avec cette stratégie la Suisse puisse se retrouver aussi à la table des discussions à venir sur la nouvelle architecture financière.    •

Source: Echo der Zeit, Radio DRS du 27/2/09
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me. Il se pourrait que l’offre de la Suisse d’aider tout le monde à assécher les paradis fiscaux apporte rapide soulagement. L’Angleterre, les USA, la France avec Monaco ont aussi des paradis fiscaux. Ils ne veulent pas les abandonner. Ils veulent seulement vider les trésors des banques suisses. Une telle aide de la Suisse ne leur conviendra donc pas.