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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°20, 19 mai 2008  >  L’agriculture doit redevenir locale [Imprimer]

L’agriculture doit redevenir locale

L’EED (Service des Eglises Evangéliques en Allemagne pour le Développement) salue les résultats du rapport mondial sur la situation de l’agriculture (International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development/IAASTD), qui a été établi par 400 scientifiques et représentants gouvernementaux pour évaluer un développement prometteur de l’agriculture dans le monde.
Le rapport final signé par 60 Etats est le résultat d’un processus entre les Etats qui a duré trois ans et représente le consensus scientifique international actuel concernant les questions de l’agriculture.
«Bien que les Etats-Unis et les représentants de l’industrie chimique agricole aient essayé d’affaiblir sa position, la commission vient d’annoncer le grand changement dans la polititque de l’agriculture dont on a tellement besoin.» C’est ce que dit Rudolf Buntzel, chargé d’affaires concernant les questions de l’alimentation au plan mondial, au sein du Service des Eglises Evangéliques pour le Développement.
«Les résultats viennent juste au bon moment. Les révoltes dues à la famine en Egypte, au Cameroun et à Haïti ont montré au monde entier que les pauvres ne profitaient que peu du progrès technique dans la production alimentaire.»
L’EED constate:
•    On ne peut pas résoudre le problème de la faim en modernisant l’agriculture à tout prix. Ce qui est prometteur, c’est plutôt un développement agraire qui prend en considération la multitude des formes de l’agriculture dans le monde entier. Pour faire profiter les paysans pauvres qui constituent 70% des personnes qui souffrent de famine, l’agriculture doit être adaptée aux conditions locales et les marchés locaux doivent être ouverts à l’exploitation.
•    La libéralisation des marchés alimentaires a ruiné les agriculteurs des pays pauvres. On a seulement renforcé le pouvoir des «paniers de pain» de notre monde – c’est-à-dire les prairies de l’Amérique du Nord et du Sud et les régions de l’Europe qui se prêtent bien à l’exploitation agricole. Cela a des conséquences fâcheuses maintenant, car les prix sur le marché mondial ont atteint tout d’un coup un niveau exorbitant. Les produits alimentaires importés sont devenus inabordables pour les pauvres.
C’est à juste titre que le nouveau consensus scientifique international met actuellement en question des solutions globales uniformes pour la technique et pour le trafic agricole illimité.
«L’EED se sent confirmé dans sa conception du travail de développement dans les régions rurales, affirme Buntzel. Nous avons toujours misé sur les capacités des paysans, sur l’amélioration de leurs méthodes traditionnelles et leurs propres sortes de cultures. Nous ne faisons pas confiance à la chimie agricole, aux sciences des laboratoires et au génie génétique. En plus, nous nous engageons pour l’autonomie alimentaire nationale des pays pauvres en aliments de base, au lieu de motiver les paysans à produire pour le marché mondial et à importer les produits alimentaires.»
Il faut un changement dans l’agriculture surtout en Afrique. Les gens là-bas doivent être encouragés et qualifiés pour augmenter les rendements de leurs terres par leur propres moyens et connaissances. L’agriculture doit redevenir profitable aussi pour les paysans dans les pays en voie de développement. Ils profitent de la hausse mondiale des prix des produits alimentaires seulement si l’augmentation n’est pas tout de suite dévorée par les coûts augmentés de leur exploitations et si les marchés sont de nouveau servis localement.    •

Source: Service des Eglises Evangéliques pour le Développement du 18 avril 2008, www.eed.de