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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°36, 20 septembre 2010  >  Election de deux conseillers fédéraux [Imprimer]

Election de deux conseillers fédéraux

Il faut sauvegarder l’indépendance et la souveraineté de la Suisse

Le 22 septembre, l’Assemblée fédérale va élire deux conseillers fédéraux. Six candidats sont en lice afin d’assurer la succession de Hans-Rudolf Merz et de Moritz Leuenberger. Horizons et débats a posé aux six candidats les mêmes questions: elles concernent avant tout l’avenir du système politique suisse.
La conseillère d’Etat Karin Keller-Sutter (PRD), la conseillère nationale Brigit Wyss (Verts), le conseiller national Schneider-Ammann (PLR) et Jean-François Rime (UDC) ont répondu à nos questions. Au moment de boucler le journal, la réponse de ­Simonetta Sommaruga (PS) ne nous était pas parvenue. Le porte-parole du PS Andreas Käsermann nous a fait savoir qu’il avait bien remis nos questions à la candidate. Quant à la conseillère nationale Jacqueline Fehr (PS), elle nous a indiqué par courriel: «Malheureusement, il m’est impossible de répondre au questionnaire.»

thk. Des aspects importants de notre ­système politique sont, outre la neutralité armée perpétuelle et les bons offices, la démocratie directe aux niveaux communal, cantonal et fédéral, le fédéralisme, la subsidiarité et l’autonomie des communes. Ces éléments fondamentaux ont fait de la Suisse ce qu’elle est aujourd’hui: un pays stable, neutre, ouvert sur le monde et indépendant.
Dans aucun Etat du monde les citoyens ont autant de moyens de participation à tous les niveaux politiques. Les droits populaires, le référendum et l’initiative aux niveaux communal, cantonal et fédéral en sont une ­preuve remarquable. A la suite de longues luttes, les citoyens ont obtenu dans les cantons et à la Confédération ce qui était en usage dans les communes dès le Moyen Age: la participation politique des citoyens.
Même si l’on ne peut pas comparer les premières formes de la démocratie, c’est-à-dire la démocratie communale sur le mode coopératif, avec la démocratie telle ­qu’elle ­existe aujourd’hui, elles n’en ont pas moins posé les fondements de la démo­cratie ­directe.
Pour que le système actuel puisse se con­stituer, il a fallu un haut degré de pensée indépendante mais vouée à l’intérêt général. Il a fallu savoir écouter, se mettre à la place d’autrui tout en restant soi-même, être ouvert aux solutions d’avenir et avoir le courage de corriger les fautes du passé. Autant de qualités qui sont toujours nécessaires.
Aujourd’hui, plus de 160 ans après la fondation de l’Etat fédéral et plus de 100 ans après l’introduction du droit d’initiative au niveau fédéral, nous nous trouvons face à des décisions semblables à celles de nos ancêtres. Si nous voulons, contre les oppositions intérieures et extérieures, défendre et renforcer la liberté, l’égalité, l’indépen­dance et la démocratie directe, donc le bien-être des Suisses et par là même donner de l’espoir à d’autres Etats dont une partie ne sont qu’au début du processus, notre Etat a besoin de personnalités matures conscientes de l’importance des particularités de la Suisses et de son évolution historique uniques au monde et disposées à s’engager, dans l’intérêt général, en faveur de notre souveraineté et de notre démocratie et donc de notre système politique.
Une adhésion à l’Union européenne et l’application automatique de sa législation ne sauraient aucunement être une option pour notre pays.
Les exemples de petits pays qui se sont opposés aux diktats de Bruxelles sont éloquents. L’Irlande, l’Autriche, la Slovaquie, le Luxembourg, la Belgique et la Grèce en savent quelque chose.
L’Union européenne est un projet néolibéral d’origine américaine et l’espoir de la voir subitement se transformer en un ­système social et authentiquement démocratique, comme l’espèrent certains membres de la gauche, restera une illusion.
La Suisse doit poursuivre sa voie en respectant les particularités de son système politique et son attachement au droit international humanitaire. L’UE n’est pas démocratique et ne le sera jamais. C’est une structure de pouvoir visant à imposer des intérêts économiques. C’est pourquoi nous autres Suisses serions bien inspirés de nous en tenir au conseil de Nicolas de Flue: «N’élargissez pas trop la clôture, mais ne craignez pas non plus de regarder au-delà.» Malheureusement, on ne peut s’empêcher de penser que ceux qui, dans notre pays, veulent élargir inconsidérément la clôture refusent de regarder au-delà. Sinon, ils verraient où mène cette voie et ce qu’est la réalité, à moins qu’ils n’obéissent aux ordres de tiers.
La Suisse doit conserver son ­indépendance à tous les niveaux politiques: ­sécurité, agriculture, affaires sociales, économie, ­finances, car c’est le seul moyen de poursuivre notre voie démocratique avec une ­politique ­honnête axée sur l’intérêt général. C’est dans cet esprit qu’Horizons et débats a formulé ses questions aux candidats au Conseil fédéral. Lisez leurs réponses.    •