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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°38|39, 17 septembre 2012  >  Le Davos de la Russie [Imprimer]

Le Davos de la Russie

Poutine et Kissinger peuvent s’entendre sur la Syrie

par M.K. Bhadrakumar, spécialement pour le RIR (Russia & India Report)

Il faut savoir qu’il y a un rapprochement remarquable entre la position de la Russie sur la Syrie et l’opinion personnelle de Kissinger sur le thème du «printemps arabe».

Jeudi [21 juin], l’ancien ministre des Affaires étrangères des Etats-Unis, Henry Kissinger, attendu en Russie depuis longtemps, a rencontré le président Vladimir Poutine à l’occasion du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (aussi appelé «Le Davos de la Russie»).
L’énergie est l’un des principaux thèmes de la conférence de Saint-Pétersbourg, et «Kissinger Associates Inc.», une société de consultation, ne peut pas rater une occasion si importante pour aider ses clients à trouver des partenaires stratégiques et des opportunités d’investissement.
Apparemment, la Russie ouvre son secteur de l’énergie à la participation étrangère de manière sans précédent, et la Russie est actuellement une des économies les plus croissantes du monde. (D’ailleurs, un autre participant à la conférence de Saint-Pétersbourg est He Guoqiang, membre permanent du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, qui dirige la puissante Commission centrale de contrôle de la discipline1 (Central Commission for Discipline Inspection).
Kissinger était «attendu depuis longtemps», parce que n’ayant pas encore rencontré M. Poutine depuis son retour au Kremlin en tant que Président pour son troisième mandat. Les deux hommes d’Etats ont toujours maintenu, au fil des années, une relation amicale et personnelle; cela semble être utile pour arrondir un peu les coins rugueux dans les relations russo-américaines. Kissinger a évidemment un arrière-plan très profond en termes de relations soviéto-américaines, et il pourrait insérer une bonne dose de réalisme dans la pensée actuelle des Etats-Unis.
Le cadre est également saisissant. Au fil des années, la stratégie de Poutine en politique étrangère s’est considérablement élargie, et il suffit de dire qu’aujourd’hui, elle est expurgée, dans son essence, de toute idéologie ou de tout dogme, et qu’elle est plutôt devenue un effort déterminant pour faire de la Russie un Etat fort.
En tant que tacticien intelligent, il est continuellement à la recherche d’opportunités, et comme il a une compréhension hautement exercée, il n’a pas peur des défis.
Sa façon préférée de travailler sans cesse pour les intérêts russes et de les défendre vigoureusement, consistera essentiellement en une recherche d’équilibre entre les «grands acteurs» dans un monde polycentrique, tandis que la Russie demeure stratégiquement un acteur indépendant. Kissinger et lui auraient beaucoup de choses en commun.    •

Source: Russia & India Report du 22/6/12  http://indrus.in/articles/2012/06/22/putin_kissinger_can_agree_on_syria_16034.html
(Traduction Horizons et débats)

 Note de la rédaction:

1    La Commission centrale de contrôle de la discipline du Comité central du Parti s’occupe de la corruption et des fautes de service auprès des cadres du parti (p. ex. la contrebande de grandes quantités de pétrole, d’armes, etc.)