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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°26, 4 juillet 2011  >  Ecologie scientifique vs «environnementalisme idéologique» [Imprimer]

Ecologie scientifique vs «environnementalisme idéologique»

ts. Dans son ouvrage paru en allemand et intitulé «Europa», dont est tiré l’exposé dont nous reproduisons des extraits ci-dessus, Václav Klaus, président de la République tchèque depuis 2003, exprime des idées qui devraient trouver un écho chez ceux qui s’intéressent aux questions d’une brûlante actualité comme la sécurité énergétique ou la politique de la santé. En effet, il invite à abandonner l’aveuglement idéologique et la politisation intéressée de certains problèmes et à aborder scientifiquement toutes les questions posées par la vie sociale sur cette planète, comme il conviendrait à une Europe progressiste s’inspirant de la tradition des Lumières.
Pour Klaus, protéger la nature et de la conserver pour les générations futures est un devoir sacré, mais il faut le faire avec compétence, réflexion et prévoyance, sur la base de connaissances et de procédures scientifiques. Or aujourd’hui, l’écologie scientifique est reléguée au second plan par ce qu’on peut appeler l’«environnementalisme idéologique», et cela par des groupes qui veulent nous faire revenir à l’ère de l’étatisme et de la restriction de nos libertés.
Les hommes, inquiets à propos de l’environnement, doivent être amenés à souhaiter un Etat fort, dictatorial plutôt qu’à chercher des solutions fondées scientifiquement. Klaus dresse, dans «Europa», la liste des scénarios catas­trophes qui nous ont été annoncés ces dernières années. Qui ne se souvient pas de l’«épuisement des ressources natu­relles», de la «pollution de l’air et de l’eau» (en ce qui concerne la Suisse, Klaus aurait pu citer également le «dépérissement des forêts»), l’«explosion démogra­phique», le «vieillissement de la population», le «trou d’ozone» et, pour finir, le «réchauffement climatique». La raison de ces exagérations considérables et de ces erreurs d’appréciation réside dans un pessimisme malthusien et un asservissement aux sciences soci­ales alors que l’on devrait interroger les sciences de la nature. Le but des idéo­logues qui ont répandu ces scénarios est de remplacer l’évolution libre et spontanée de l’humanité par une planification globale. Klaus est d’accord en cela avec le professeur Richard Lindzen du Massachusetts Institute of Technology selon lequel «les générations futures se demanderont avec surprise pourquoi les pays industrialisés du début du XXIe siècle ont été pris de panique à cause d’une hausse moyenne de quelques dixièmes de degrés de la température mondiale et pourquoi, sur la foi d’exagérations flagrantes de pronostics informatiques extrêmement incertains dont on a tiré des conclusions incroyables, on a voulu changer le cours de l’histoire du siècle industriel.» (Europa, p. 147)
Klaus nous invite à préserver l’environnement par nos comportements au lieu de nous contenter d’en parler. En ce qui concerne le réchauffement climatique, il n’est pas question de sciences de la nature mais plutôt de sciences sociales, pas de quelques dizaines de degrés mais des hommes et de leurs libertés. Nous devrions nous opposer à la politisation de la science et ne pas nous faire mutuellement peur avec des pronostics catastrophiques qui auront pour effet que des structures centralistes nous imposeront d’en haut et par la force l’organisation de notre vie. Il nous conseille de continuer à développer nos sociétés de manière modeste mais avec confiance. Conseil qui mérite d’être entendu, précisément après Fukushima et le débat très idéologique sur le nucléaire, mais aussi à propos du débat sur les concepts de prévention en politique de la santé qui limitent également les libertés du citoyen de manière étatique.