Courrier des lecteurs

Ne pas utiliser la Bundeswehr pour des intérêts américains allant à l’encontre du droit international

Si tragique que soit le massacre de Houla, je ne peux pas m’empêcher de penser que
la mort des enfants a été perpétrée, tout comme le cas du village de Racak au Kosovo, dans le but de justifier une intervention militaire en Syrie – comme à l’époque dans le cas de la guerre contre la Yougoslavie. Tous ceux qui se révoltent maintenant – les USA, la France et l’Angleterre – sont responsables de centaines de milliers de morts, en dernier lieu en Irak, et considèrent cela comme normal.
Il faut également voir l’actuelle campagne médiatique de la part de de Maizière dans ce contexte. Si le Bundestag n’a plus le droit de décider – ou bien seulement fers au pied – des interventions de la Bundeswehr, une chose est sûre: ce seront le président américain et le congrès américain belliqueux qui décideront de l’intervention des troupes de secours allemandes. Le service militaire obligatoire était le dernier moyen à notre disposition pour ne pas voir la Bundeswehr employée généralement pour les intérêts américains. Quand zu Guttenberg a aboli le service militaire obligatoire, le dernier rempart a disparu. Les affirmations de Gabriel et de de Maizière démontrent clairement que l’influence américaine est perçue de tous les côtés, et que Gabriel veut l’approbation des Américains pour un gouvernement du Parti social-démocrate (SPD).
Naturellement, de Maizière passe tout simplement outre la Constitution et la décision du Tribunal constitutionnel fédéral en demandant un automatisme d’intégration sans consultation préalable du Bundestag. D’après le Tribunal administratif fédéral, il ne reste plus au simple soldat que le droit individuel – et aussi le devoir – de se retirer des interventions allant à l’encontre du droit international.
La fréquence des intégrations a été motivée jusqu’ici par la Guerre froide. Au lieu de faire de la Bundeswehr une pure armée de mercenaires, il faudrait abandonner le principe d’intégration et réduire l’OTAN uniquement au traité de l’OTAN.

Willy Wimmer, ancien Secrétaire d’Etat parlementaire auprès du ministre fédéral de la Défense,

de 1994 à 2000 Vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE

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