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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°42, 8 octobre 2012  >  «Négocier de bonne foi – arrêter de faire résonner les tambours de guerre» [Imprimer]

«Négocier de bonne foi – arrêter de faire résonner les tambours de guerre»

Avertissement d’un expert auprès de l’ONU à l’occasion du Jour international de la paix

A l’occasion du Jour international de la paix, l’expert indépendant pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, Alfred de Zayas, a appelé les Etats et la société civile à rechercher des solutions pacifiques à tous les litiges, à préserver dans notre engagement la culture du dialogue et à refuser la logique de la guerre.

«Quand les négociations se trouvent dans une impasse, quand les Etats campent sur leurs positions, il est grand temps de les aider à en sortir à l’aide de l'esprit du compromis. Nous devons tous en finir avec le prédateur en nous, désapprendre la discrimination et oublier les privilèges.

La paix est un droit qui crée des possibilités, c’est la condition pour pouvoir pleinement profiter des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. La paix est aussi la finalité des droits humains, le résultat de l'exercice des droits  par tous. En conséquence, il y a un rapport mutuel entre la paix et les droits humains. En bref: la paix se trouve là, où les droits de l'homme, la pouvoir du droit et la justice sociale prévalent. Partout où l'harmonie et la solidarité règnent, il n'a pas besoin de violence – ni à l’intérieur du pays ni au niveau international.

Aujourd'hui, j'appelle tous les Etats et la société civile à rester fidèle à la Charte des Nations Unies, à s'abstenir de menacer avec ou d’avoir recours à la violence, de cesser la propagande de guerre actuelle et d’arrêter de créer la peur et des bruits de bottes – tout cela est incompatible avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Lors du procès de Nuremberg, le procureur en chef américain Robert Jackson a condamné à juste titre le ‹crime contre la paix› comme le ‹crime le plus grave›, car une fois que les hostilités ont commencé, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité suivent. Toutefois, l'humanité n'a pas pu jouir de la paix depuis 1945, malgré le jugement de Nuremberg et les innombrables résolutions onusiennes qui condamnent la guerre et les occupations et la promesse de préserver les générations futures du fléau de la guerre n'a pas été tenue. Les résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU concernant les relations amicales (2625) et les agressions (3314) doivent de nouveau être confirmées et renforcées.

Le Conseil de droits de l'homme a fondé un groupe de travail inter-gouvernemental pour rédiger une déclaration relative au droit à la paix. Son travail est de la plus haute importance et a le soutien de milliers d'organisations non-gouvernementales. La société civile demande la paix, afin que tout le monde puisse jouir de la sécurité, du développement, de la justice et des droits de l'homme.

La société civile dit ‹ça suffit› à la guerre et aux jeux de guerre. Elle demande d’arrêter de faire résonner les tambours de guerre et de s’engager en faveur du désarmement. La devise de la paix de Westphalie de 1648 était ‹Pax optima rerum› (la paix est le bien le plus précieux). Les négociateurs respectifs avaient très bien compris quelles étaient les horreurs de la guerre. La devise de l'Organisation internationale du travail – ‹si vis pacem, cole justitiam› (si tu veux la paix, cultive la justice) – nous rappelle que la paix demande la justice sociale. Engageons-nous tous pour atteindre ce but, afin d'obtenir un ordre international plus juste, plus pacifique et plus démocratique.»

* * *

En mai 2012, le Conseil des droits de l’homme a nommé Alfred de Zayas (Etats-Unis) premier expert indépendant pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable. Il est actuellement professeur de droit international à la Geneva School of Diplomacy. Il a pratiqué le droit d'entreprise au bureau d'avocats new-yorkais Simpson Thacher and Bartlett et il est ancien membre des barreaux de New York de la Floride. Il a été professeur de droit invité dans de nombreuses universités, entre autres la University of British Columbia au Canada, la DePaul University à Chicago, le Graduate Institute de l'Université de Genève, la Universidad de Alaca de Henares de Madrid et à l'Université de Trèves (Allemagne) et a été membre du comité directeur de diverses organisations

Source: United Nations Human Rights, Office of the High Commissioner. www.ohchr.org du  21/9/12;

Courriel: ie-internationalorder(at)ohchr.org

(Traduction Horizons et débats)