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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°26, 26 août 2013  >  La crise de l’euro n’est nullement résolue [Imprimer]

La crise de l’euro n’est nullement résolue

par Eberhard Hamer, juriste et professeur d’économie

La crise de l’euro n’est nullement résolue. Elle n’a pas même atteint son apogée. On loue les pays débiteurs pour leurs soi-disant progrès – qui en réalité n’existent pas – et on leur procure de l’air frais au niveau financier, à l’instar de la Grèce, avec encore 6,5 milliards d’euros. On continue à tout faire pour gagner du temps jusqu’après les élections parlementaires.
La Grèce est en faillite et était de nouveau en cessation de paiement, malgré la promesse de l’UE du versement de 237 milliards d’euros et de virements effectués à hauteur de 210 milliards – dont 50 milliards venant de l’Allemagne. Ces paiements n’ont explicitement pas été versés au profits des Grecs mais ont été transmis aux banques débitrices françaises et américaines pour payer les intérêts à échéance, pour éviter que les intérêts impayés prouvent l’insolvabilité de la Grèce et forcent la remise de la dette partielle. On a donc jusqu’à présent pas aidé les Grecs, mais uniquement les banques qui ont manoeuvré la Grèce dans les dettes.
Lorsqu’il a de nouveau été question que la Grèce était en cessation de paiement et qu’elle avait besoin de déclarer une remise de dette – ou la faillite d’Etat – Schäuble a à deux reprises pris l’avion en direction d’Athènes pour supplier les Grecs de ne pas demander une remise de dette. Pour cela, il les a corrompus avec 900 millions d’euros supplémentaires pour un soi-disant fond de croissance financé par l’Allemagne. Pour Schäuble, il s’agissait de ne surtout pas rendre public les dimensions de la crise de la dette internationale avant les élections parlementaires. Car le ministre des Finances grec s’était vanté avant la séance concernant le crédit de 6 milliards d’euros en disant: «Ils ne peuvent pas faire autrement que de payer, sinon ils perdraient un multiple de leurs crédits.» Ce n’est donc pas le débiteur qui est sous la contrainte, mais le créditeur, car seulement s’il offre du bon argent pour sauver des crédits pourris, alors les dettes pourries peuvent êtres encore maintenues au moins jusqu’au 23 septembre 2013.
Un reporter a fait une remarque très juste: «Le gouvernement fait tout ce qu’il peut et paie tout ce qui est nécessaire pour maintenir la menace d’une deuxième vague de la crise dans l’ombre, car sinon il serait évident que l’AfD a raison». Il ne serait alors plus possible de passer sous silence l’AfD [le nouveau parti dénommé l’Alternative pour l’Allemagne, ndt.], car il montre à juste titre et le répète sans cesse que les pays de la zone Euro, la BCE, le FME, la Banque centrale allemande et les banques internationales créditeurs ont jusqu’à présent toujours «combattu» la crise de la dette par de nouvelles dettes, tout comme si on voulait étouffer un incendie avec de l’essence. Suite à cela la charge de la dette, non seulement celle des pays sur-endettés mais aussi celle de tous les pays européens – en particulier de l’Allemagne – du fait de la garantie commune, a continuellement augmentée de façon dramatique. Au lieu de régulariser la situation de quelques pays, l’élite des pays a décidé le naufrage collectif du système monétaire européen à l’aide de dettes illimitées, en faisant marcher la planche à billets sans scrupules et en offrant des crédits sans aucune retenue.     •
(Traduction Horizons et débats)