La violence juvénile est plus importante qu’on le croyait jusqu’iciRapport de recherche de l’Institut de criminologie de l’Université de Zurichthk. Grâce à l’étude saint-galloise rendue publique le 24 août, nous disposons maintenant d’un sondage représentatif sur la violence chez les jeunes. Ses résultats font réfléchir. Ils montrent qu’il faut agir de toute urgence. Le gouvernement du canton de Saint-Gall avait commandé cette étude à l’Institut de criminologie de l’Université de Zurich, démarche pionnière qui pourrait profiter à tous les autres cantons. Les principaux résultats de cette recherche sont présentés dans le communiqué de presse que nous publions ci-dessous. Les actes de violence ont lieu surtout dans l’espace publicLe professeur Martin Killias (chaire de droit pénal, de droit de la procédure pénale et de criminologie de l’Université de Zurich), directeur scientifique de cette recherche, et Simone Walser, cheffe de projet et rédactrice du rapport, ont présenté lors de la conférence de presse d’aujourd’hui une étude tout à fait représentative. 5200 questionnaires ont pu être analysés, ce qui correspond à 83% de l’ensemble des élèves de 9e année de scolarité. Les questions portaient aussi bien sur les actes de violence commis que sur les actes subis. Le taux de 26% de jeunes qui avaient jusque-là commis au moins un acte de violence est nettement plus élevé que les chiffres officiels qui n’enregistrent que les délits ayant fait l’objet d’une plainte. Il correspond étonnamment bien au pourcentage de jeunes déclarant avoir été victimes au moins une fois d’un acte de violence par le passé. Causes et facteurs positifsEn ce qui concerne la fréquence des délits, les résultats de cette étude sont comparables à ceux d’autres cantons et d’une étude relative à l’ensemble du pays. Quant aux causes, les chercheurs ont découvert un certain nombre de faits importants: la violence des jeunes est corrélée avec des familles incomplètes, l’immigration, les mauvais résultats scolaires, un faible contrôle parental, de fréquentes sorties le soir, la consommation d’alcool et de drogues de même que le laisser-aller en matière de travail scolaire. Inversement, les familles «classiques», celles où les parents imposent des règles claires, constituent un facteur protecteur: Les jeunes dont les parents savent avec qui leurs enfants sortent le soir et où ils vont, qui conviennent avec leurs enfants d’heures de rentrée bien définies sont significativement moins violents. Missions de l’Etat et de la familleKarin Keller-Sutter, cheffe du Département de la Sécurité et de la justice, tire trois conclusions de cette étude. Premièrement, comme la plupart des délits de violence ont lieu dans l’espace public, il appartient avant tout à la police et à la justice de garantir la sécurité publique. Cela suppose des effectifs policiers suffisants et également des concepts de prévention, d’investigation et de poursuites adéquats. Dans ce domaine, avec l’augmentation des effectifs de la police, avec le Service Jeunesse de la police et les offices de mineurs composés de représentants de diverses disciplines, le canton est bien «doté». Deuxièmement, il existe un problème lié à l’immigration. Il faut ici que le canton prenne des mesures pour favoriser l’intégration mais aussi tirer des conséquences – mesurées – en matière de législation sur les étrangers. Troisièmement, étant donné que la famille et un contexte social fixant des règles constituent des facteurs positifs, la responsabilité individuelle et collective occupe une place centrale. Les organes et les autorités étatiques ne peuvent intervenir qu’à titre d’adjuvant lorsque le contexte social n’a pas pu empêcher les dérives. Créer des liens affectifs à l’égard de l’écoleStefan Kölliker, chef du Département de l’Education, constate que les liens affectifs des jeunes à l’égard de l’école sont le plus important facteur scolaire positif. Plus l’attitude des jeunes à l’égard de l’école est positive, c’est-à-dire plus ils aiment l’école, moins grand est le risque qu’ils recourent à la violence à l’école et à l’extérieur. L’école peut grandement contribuer à réduire la violence, tout d’abord en fixant des règles de comportement claires et en les imposant de manière rigoureuse. En effet, les règles n’ont un effet positif que si on en impose le respect. En outre, le Département de l’Education va développer l’année prochaine un concept de prévention et poursuivre les projets déjà en route comme le programme «Sicher!Gsund!» grâce à des documents et à des séances de formation continue pour les enseignants, le projet de prévention de la violence «Faustlos» (jardins d’enfants et école primaire) et le programme de prévention des drogues «Freelance» (degré secondaire). Et la suiteCette étude sert aux départements cantonaux de base pour l’étude des propositions parlementaires en vue d’une politique de prévention de la violence juvénile qui ont été déposées lors de la session de juin 2008. Les lacunes révélées par la présente recherche seront analysées. Les deux départements concernés ont l’intention de soumettre leur rapport vers la fin de l’année au Grand Conseil. • Source: Communiqué de presse du gouvernement du canton de Saint-Gall, www.sg.ch du 17/8/09 |