«‹The new Switzerland›, c’est ainsi que l’agence Bloomberg appelle les Etats-Unis, baptisés désormais ‹plus grand paradis fiscal au monde›. Alors que les banques suisses ont payé 5 milliards d’amendes pour avoir aidé des clients américains à évader le fisc, la perte réelle est la migration de la clientèle internationale en direction du paradis fiscal bien plus sûr et plus stable que sont les Etats-Unis.On ira tous au paradis fiscalpar Myret Zaki*«Il est évident que seuls les Etats puissants se donnent le droit de récupérer, par les moyens qu’ils jugent bons, les recettes fiscales qui leur échappent, tout en prospérant grâce à l’évasion fiscale qu’ils offrent sur leur propre territoire aux ressortissants d’autres pays.» Les Etats-Unis récupèrent le marché offshore«The new Switzerland», c’est ainsi que l’agence Bloomberg appelle les Etats-Unis, baptisés désormais «plus grand paradis fiscal au monde». Alors que les banques suisses ont payé 5 milliards d’amendes pour avoir aidé des clients américains à évader le fisc, la perte réelle est la migration de la clientèle internationale en direction du paradis fiscal bien plus sûr et plus stable que sont les Etats-Unis. Les avoirs privés divisés par deux en SuisseA ce jour, dissimuler son identité grâce à des structures américaines opaques est simple comme bonjour: si un riche Mexicain ouvre un compte dans une banque américaine au nom d’une société des îles Vierges, seul le nom de la société sera transmis aux îles Vierges, sans que le nom de l’ayant droit véritable du compte soit jamais transmis au Mexique. * Myret Zaki est née au Caire en 1973 et vit depuis 1981 à Genève. En 1997, elle fait ses débuts dans la banque privée genevoise Lombard Odier Darier Hentsch & Cie. Puis, dès 2001, elle dirige les pages et suppléments financiers du quotidien «Le Temps». En octobre 2008, elle publie son premier ouvrage «UBS, les dessous d’un scandale» qui raconte comment la banque suisse est mise en difficulté par les autorités américaines dans plusieurs affaires d’évasion fiscale aux Etats-Unis et surtout par la crise des subprimes. Elle obtient le prix de Journaliste Suisse 2008 de «Schweizer Journalist». En janvier 2010, Myret Zaki devient rédactrice en chef adjointe du magazine Bilan. Cette année-là, elle publie «Le Secret bancaire est mort, vive l’évasion fiscale», où elle expose la guerre économique qui a mené la Suisse à abandonner son secret bancaire. En 2011, elle publie «La fin du dollar» qui prédit la fin de la monnaie américaine à cause de sa dévaluation prolongée et de la dérive monétaire de la Réserve fédérale. En 2014, Myret Zaki est nommée rédactrice en chef de Bilan. Elle est favorable au protectionnisme en temps de guerre économique et considère le libre-échange comme une utopie. Source: Bilan du 24/2/16; www.bilan.ch/myret-zaki/redaction-bilan/ira-paradis-fiscal |