Horizons et débats
Case postale 729
CH-8044 Zurich

Tél.: +41-44-350 65 50
Fax: +41-44-350 65 51
Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité
pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
18 juillet 2016
Impressum



deutsch | english
Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°30, 28 juillet 2008  >  L’Allemagne doit indemniser les victimes du nazisme! [Imprimer]

L’Allemagne doit indemniser les victimes du nazisme!

Arrêt de la Cours suprême italienne

Aujourd’hui, la Cour de cassation italienne  a rendu public son verdict sur le cas de Distomo:
En Italie, les victimes grecques du nazisme peuvent demander des indemnisations à l’Allemagne. Ce arrêt de la Cour suprême italienne est révolutionnaire!
Le contexte: Le 10 juin 1944, pendant l’occupation allemande de la Grèce, une unité SS avait envahi le village de Distomo, près de Delphe, et tué 218 habitants dont beaucoup d’enfants, de femmes et de vieillards. Les survivants et les parents des victimes n’avaient jamais reçu d’indemnité de la République fédérale d’Allemagne.
L’avocat Joannis Stamoulis, décédé l’année dernière, avait obtenu, devant un tribunal grec, une indemnité d’environ 28 millions d’euros pour les victimes. L’Aréopage, la Cour suprême de la Grèce, avait confirmé le verdict en l’an 2000. Malgré le verdict exécutoire, jusqu’à ce jour, l’Allemagne n’a payé aucun centime. Après l’intervention du côté allemand, le gouvernement grec a même arrêté la saisie des biens-fonds allemands en Grèce.
Les plaignants ont donc introduit un recours auprès des tribunaux italiens pour déclarer le verdict grec exécutoire en Italie. Ils ont obtenu justice en première instance. L’avocat Joachim Lau de Florence a donc saisi, en 2007, des biens-fonds allemands à Come, Italie («Villa Vigoni»). Le gouvernement allemand s’est pourvu en cassation . La Cour de cassation de Rome vient de juger que les plaignants grecs de Distomo ont le droit de faire saisir un bien allemand.
D’après l’avis de la Cour de cassation, l’Etat allemand ne jouit pas d’immunité dans un cas pareil parce que la base du procès était un crime de guerre et parce que de tels verdicts prononcés dans d’autres Etats de l’UE doivent être reconnus. Par ce verdict la voie est enfin ouverte pour aider les gens de Distomo à obtenir leur juste indemnité. Si l’Allemagne continue à refuser le paiement, les biens-fonds allemands saisis devraient être mis aux enchères en Italie.
Outre cela, la Cour de cassation a décidé que les soldats italiens déportés (dans la plupart des cas des internés militaires italiens, connus sous l’appellation IMI) doivent être indemnisés par la République fédérale pour cause de travaux forcés sous le nazisme. Ceux-ci avaient été exclus, par l’Allemagne, des paiements du fond «souvenir, responsabilité, avenir».

Cercle de travail Distomo
Hambourg, 4 juin 2008
Communiqué de presse.

Maître Martin Klingner (Hambourg)
Tél. +49 40 439 60 02 (cabinet)
Maître Joachim Lau (Florence)
Tél. +39 0575 559 29 22 (cabinet)

Les victimes de guerre
doivent être indemnisées!
Un verdict révolutionnaire
au sujet du massacre de Distomo
eg. Les guerres laissent toujours une souffrance inestimable dans tous les pays concernés. Des enfants devenus orphelins, des mères devenues veuves, des soldats – s’ils ont survécu à la guerre – rentrés physiquement et psychologiquement marqués dans leurs familles, leurs maisons étant détruites, les bases de la vie ruinées. Pour eux tous, le temps difficile dure, la perte des êtres aimés doit être assumée, de nouvelles existences doivent être construites. On nomme cela froidement «des dommages collatéraux» qu’une guerre apporterait avec elle. Un exemple en sont les habitants du village grec de Distomo qui avait été envahi par une unité SS vers la fin de la Seconde guerre mondiale. 218 habitants innocents, tous des civils, ont perdu leur vie lors de ce massacre. Une une violation évidente du droit international humanitaire. Pendant des années, les survivants, aidés par le cercle Distomo, ont lutté pour obtenir le droit d’être reconnus comme victimes de guerre ayant droit à une indemnité.