Horizons et débats
Case postale 729
CH-8044 Zurich

Tél.: +41-44-350 65 50
Fax: +41-44-350 65 51
Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité
pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
18 juillet 2016
Impressum



deutsch | english
Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°8, 4 mars 2009  >  Oswald Grübel renvoie la balle [Imprimer]

Oswald Grübel renvoie la balle

L’ancien patron de Credit Suisse, Oswald Grübel, reprendra les rênes d’une UBS exsangue et épuisée. Sa réputation suggère le début d’une ère de profondes réformes. Pour commencer, il menace les Etats-Unis.
Exit Marcel Rohner, 44 ans. Bienvenue à Oswald Grübel, 66 ans, Est-Allemand d’origine. L’ancien timonier de Credit Suisse, encensé pour ses performances au CS, prend aujourd’hui les rênes de son concurrent d’hier.
Le titre UBS a littéralement bondi hier à la Bourse suisse, clôturant à 11 frs 74 (+16,2%). C’est dire que les marchés croient le nouvel arrivant capable de remettre UBS sur les rails. L’heure du grand ménage a sans doute sonné.

Téléphone à Obama

«Il était plus que temps que Marcel Rohner quitte la direction du groupe, estime François Savary, économiste chez Reyl et Cie à Genève. Il était pieds et poings liés, ne serait-ce que parce que, dans la période pendant laquelle se sont déroulés les événements que la justice américaine reproche à UBS, Rohner était le patron de la division banque privée. Si personne ne peut aujourd’hui prouver qu’il était au courant de tout, les soupçons sont tels qu’il avait perdu toute légitimité.»
Arrive alors le chevalier blanc. Fort de trente-huit années passées au sein de Credit Suisse jusqu’à en occuper la plus haute fonction entre 2004 et 2007. «C’est un killer, dit l’un de ces anciens collaborateurs au CS. Dans le sens que lorsqu’il a établi une stratégie, il ne laisse personne s’y opposer.» D’entrée de jeu, Oswald Grübel aurait confirmé sa réputation de réformateur et d’homme aux nerfs d’acier. Selon une source de la «Tribune de Genève», alors que sa nomination n’était pas encore officiellement confirmée, il aurait téléphoné à un très proche collaborateur de Barack Obama pour lui livrer le message suivant: UBS reconnaît toutes les erreurs qu’elle a commises pendant les années 2000 et pourrait, pour solde de tout compte, fermer l’ensemble de ses activités, notamment de banque d’investissement, aux Etats-Unis, laissant sur le carreau près de 34 000 collaborateurs.
Traduction: les Etats-Unis ont menacé de retirer à la filiale américaine d’UBS sa licence bancaire pour obtenir le nom des titulaires de comptes en Suisse. Soit. Maintenant, c’est UBS qui menace Oncle Sam de l’embarrasser avec 34 000 chômeurs de plus en pleine débâcle économique si les Etats-Unis ne mettent pas un peu d’eau dans leur whisky. Oswald Grübel n’est donc pas homme à s’en laisser compter. N’affirmait-il pas hier dans une interview à la télévision alémanique qu’il ne voit pas le secret bancaire suisse disparaître avant au moins 75 ans, même s’il devrait peut-être s’adapter à de nouvelles donnes?     •
Source: «Tribune de Genève» du 27/2/09