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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°23, 4 juin 2012  >  Les alpages du Toggenbourg [Imprimer]

Les alpages du Toggenbourg

ds. «L’homme moderne fait la navette entre travail et loisirs – le paysan d’alpage du Toggenbourg fait la navette entre travail et travail», écrit Markus Hobi, président de la commission de l’économie alpestre de l’Union suisse des paysans du Canton de Saint-Gall dans la préface du livre illustré «Alpen im Toggenburg». Beaucoup d’agriculteurs du Toggenbourg sont également des paysans d’alpage qui font la navette entre le travail à la ferme familiale dans la vallée et celui sur l’alpage. Les alpages étaient déjà à l’époque un complément économique rentable à la ferme familiale, et encore aujourd’hui, ils sont une partie essentielle des moyens d’existence des familles agricoles dans le Toggenbourg. L’estivage des bêtes est essentiel pour les petites exploitations agricoles. L’herbe que les bêtes mangent pendant l’été sur les alpages, la ferme familiale peut en économiser l’équivalent et la transformer en foin pour l’alimentation hivernale. En même temps, les jeunes bêtes renforcent à la montagne leur ossature et leur croissance en général.
L’industrie laitière est prédominante. Entre-temps on peut voir également un nombre croissant de vaches-mères dans les pâturages pour la production de viande. Mais aussi le menu bétail, l’agneau et le cochon alpestres, et la chèvre du Toggenbourg font partie intégrante de l’économie de l’exploitation alpestre du Toggenbourg.
Il y a environ 50 millions d’années, une mer recouvrait la région du Toggenbourg d’aujourd’hui. Les énormes dépôts qui ont subsisté ont été compressé par la pression des Alpes, brisés à plusieurs reprises pour glisser les uns sur les autres jusqu’à ce que les glaciers aient creusé les vallées de la Thur et du Necker, les deux vallées principales du Toggenbourg. Le Toggenbourg s’étend dans les deux vallées fluviales de la Thur et du Necker, de Wildhaus dans le sud, jusqu’à Schwarzenbach dans le nord, situé près de Wil. Il est dominé par le massif de l’Alpstein avec le Säntis haut de 2502 mètres et le massif des Churfirsten. Pour le peuplement, l’habitat paysan dispersé est très typique.
Le paysage et le travail ont créé un homme indépendant, sûr de lui et qui préfère être son propre maître.

La formation des communautés alpestres

Le premier chapitre traite de l’histoire et de la propriété sur l’alpage. Il retrace le parcours de l’exploitation alpestre du Toggenbourg jusqu’au Moyen-Age, montrant que ses règles et pratiques en vigueur depuis des siècles ont gardé leur validité même dans l’économie moderne d’aujourd’hui.
Au Moyen-Age, la terre appartenait à des seigneurs laïques ou religieux. Mais déjà «à l’époque du féodalisme, des coopératives ont été créées, parce que l’attribution [du droit des baux ruraux] ne passait pas au père de famille comme c’est le cas pour les domaines agricoles, mais à des groupes d’agriculteurs décidant eux-mêmes de l’usage des alpages. Il fallait des coopératives d’alpage pour régler l’exploitation commune. Ils ont légiféré et édicté des règlements pour empêcher les étrangers d’exploiter les terres et aussi en tant que protection contre l’abus par quelques-uns. […] Les corporations alpestres avaient dès le début un caractère de droit privé et les droits d’usage pouvaient être différents. Cela s’est avéré être bénéfique pour les membres au moment où l’importance du servage et du régime féodal ont diminué au fil du temps, jusqu’à ce que, vers 1400, s’impose le fief par héritage; les domaines agricoles et des parts d’alpage ont pu dès lors, être légués.» (p. 14f)
Le droit de possession a été réglé dans les statuts: Le droit d’alpage était lié à la propriété; le coopérateur d’alpage avait le droit de préemption concernant les droits d’alpage en vente. Les animaux inconnus ont été tenus à l’écart des pâturages pour éviter la surexploitation de ces derniers. Les domaines agricoles et l’exploitation des alpages ont été coordonnés. En outre, la vente des produits a été réglée en coopérative.

«Hommage au pays et à ses habitants»

De nombreuses contributions très personnelles font mieux connaître, au lecteur, la vie des familles paysannes dans le Toggenbourg, leur travail, leurs produits et leurs coutumes. Chaque contribution exprime la joie du travail, les liens étroits avec la patrie et la nature, et l’amour pour les animaux. «Quoi de plus beau que de monter aux alpages. Seulement d’y être…»
Les paysans sont soutiens de familles, préservateurs du paysage aménagé et du peuplement décentralisé, tout comme l’article 104 de la Constitution fédérale l’exige.
Dans le dernier chapitre, l’alpage et les exploitations alpestres sont présentés avec des cartes bien utiles.
Des photos de paysages magnifiques et des portraits expressifs des personnes photographiées font de ce livre illustré un hommage au paysage et à ses habitants.    •