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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°8, 1 mars 2010  >  L’état de l’Union européenne [Imprimer]

L’état de l’Union européenne

par William A. M. Buckler

Le 27 janvier le président Obama montait à la tribune de l’Assemblée plénière du Congrès pour faire son discours sur l’état de la nation. Obama nous a tous assurés que les USA sortaient d’une année difficile, car ils avaient dû dépenser pour faire face à une avalanche sans précédent de problèmes économiques et financiers des sommes également sans précédent. Il a assuré à ses auditeurs, aussi bien intérieurs qu’extérieurs au Congrès, qu’il continuerait dans cette même voie jusqu’à ce que la situation soit assez sûre pour permettre de l’abandonner. Il a récolté à plusieurs reprises un tonnerre d’applaudissements.
Giorgios Papandreou, le président grec, a tenu ces deux derniers mois bien des propos analogues à ceux d’Obama. Mais pour une raison ou une autre le monde n’a pas pris son discours pour argent comptant comme il l’a fait pour Obama. C’est pourquoi la Grèce s’est trouvée au point de mire des «pro­blèmes majeurs de surendettement public.» Du moins lorsque Fitch (suivie par Moody’s et Standard and Poor’s) a baissé sa bonité, fin dé­cembre. Depuis, au reste, l’inquiétude en con­cerne à vrai dire bien d’autres. Elle s’est étendue rapidement aux autres pays européens «du Sud» – l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Et dans la première semaine de février, après que le carnage perpétré par les marchés le 4 février eut provoqué la chute persistante de l’euro, c’est l’Europe tout entière qui a été saisie d’inquiétude.

Les Etats unis (pas si unis que ça?) d’Europe

Les problèmes de la Grèce ne doivent pas être imputés directement à des dérèglements monétaires ou fiscaux. Il n’existe aucun pays, européen ou non, qui ne soit pas sur la même pente – plus ou moins rapide, c’est selon. Les difficultés de la Grèce ne découlent pas non plus des pratiques comptables douteuses du gouvernement. Il n’existe aucun pays, européen ou non, dont le gouvernement ne se livre pas à des pratiques analogues – avec plus ou moins d’impudence.
Les difficultés de la Grèce, qui balaient désormais tout le pourtour de la Méditerranée, sont la conséquence directe de la ­baisse de bonité qu’ont infligée les agences de notation états-uniennes. Le résultat immédiat en a été que les coûts des crédits sont passés d’un coup de 50 à 400 points de base au-dessus des rapports des obligations allemandes de même valeur nominale. C’est cette véri­table éruption qui exerce sur la Grèce une intolérable pression – et ce serait la même chose pour n’importe quel gouvernement, y compris celui des USA. Cette pression rend très difficile à la Grèce de garder sous contrôle ses dépenses et ses déficits. Et c’est pourquoi l’avenir de l’essor européen, de l’Union européenne elle-même et de l’euro comme possible devise de réserve est très sérieusement mis en question. Et les agences de notation états-uniennes savaient parfaitement que ­telles seraient les conséquences.    •

Source: The Privateer, 2010 Volume, Early February Issue, no 647, p. 8.
(Traduction Horizons et débats)