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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°51, 10 décembre 2012  >  Le Conseil des Etats est présidé par le Tessin [Imprimer]

Le Conseil des Etats est présidé par le Tessin

par Jakob Büchler, conseiller national PDC SG

Le nouveau président du Conseil des Etats s’appelle Filippo Lombardi et il a atteint le siège de la présidence dans la Chambre haute. Le chrétien-démocrate tessinois a été élu par 39 voix et devient le successeur de Hans Altherr d’Appenzell Rhodes-Extérieures.

Filippo Lombardi est délégué du conseil d’administration de «Tele Ticino» et de «Radio 3iii». Il a fait des études de droit et d’économie à l’Université de Fribourg.
Lombardi a été élu le 26 novembre 2012, lors de la session d’hiver pour le mandat 2012/2013, et il est le premier Tessinois dans cette fonction depuis 25 ans.
Au Tessin, les attentes à Filippo Lombardi sont élevées. On espère qu’il réussira à ce que la Suisse italienne soit écoutée davantage dans tout le pays. Car au Tessin, il y a un grand nombre de problèmes: le secteur financier en difficulté, le flot croissant de travailleurs frontaliers, la sous-enchère salariale et le taux de chômage élevé. Depuis le départ du conseiller fédéral Flavio Cotti en 1999, beaucoup de citoyennes et citoyens tessinois se sentent abandonnés. Le Tessin n’a plus été représenté au Conseil fédéral depuis 13 ans.
Lombardi est l’un des rares Tessinois agissant sur la scène nationale et sachant se faire entendre. Depuis treize ans, ce communicateur doué et spécialiste du travail en réseau politise dans la Chambre haute. Il s’engage toujours pour les intérêts de son canton. Récemment, il a insisté sur la construction d’un deuxième tunnel routier à travers le Gothard. La fermeture du tunnel existant, suite à l’assainissement nécessaire, n’est pas imaginable pour lui sans deuxième tuyau. Il a ainsi anticipé la décision du Conseil fédéral, qui par la suite est arrivé à la même décision, même si ce n’était pas à l’unanimité.
De son siège présidentiel, Lombardi parle souvent en italien, même si autrement il fait preuve d’un allemand éloquent. Il aime à soigner l’italien, sa langue nationale.
En tant que Tessinois, il fait aussi campagne pour son canton, dans lequel de nombreux Suisses alémaniques viennent se reposer au soleil. Pour cela, le canton touristique du Tessin lui offre une magnifique plate-forme.
Son année présidentielle sera une précieuse contribution à la cohésion du pays, et en particulier à l’estime du Tessin.     •
(Traduction Horizons et débats)

«[…] Ma deuxième réflexion – qui me lie à l’allocution du président sortant – nous concerne tous, Mesdames et Messieurs, et en particulier notre rôle institutionnel en tant que représentants des cantons sous la coupole du Palais fédéral. Nous l’avons appris à l’école, et souvent cela apparaît comme une incantation rituelle: le fondement de la Suisse est le fédéralisme, et le Conseil des Etats en est le garant institutionnel. Il est vrai, nous le savons, mais combien de fois y pensons-nous vraiment pendant notre travail parlementaire quotidien? Combien de fois poursuivons-nous dans le zèle noble et compréhensible nos priorités politiques, en oubliant l’existence des cantons et du rôle institutionnel auquel nous devrions répondre? Combien de fois acceptons-nous que la politique et l’administration fédérale ne prennent pas en considération, voire maltraitent, les cantons et leurs institutions? Combien de fois oublions-nous de les consulter ou passons-nous outre leurs prises de position ou nous permettons-nous même de traiter des initiatives cantonales comme des pétitions?
Chers collègues, le fédéralisme n’est pas une relique que l’on peut se laisser empoussiérer dans les bibliothèques d’histoire de notre pays. Le fédéralisme est la force de la Suisse et l’outil le plus utile et efficace pour guider la société d’aujourd’hui et pour instaurer celle de demain – qui sera encore plus complexe – comme un vrai service au citoyen, au niveau qui lui est le plus proche, pour lui permettre de ressentir chaque jour sa propre identité, non pas comme un simple numéro AVS, mais comme membre actif d’une communauté vivante, dans laquelle il a vraiment quelque chose à dire. Défendons-le, ce fédéralisme, défendons nos cantons comme nous défendons la démocratie directe et notre neutralité [...].»

Extrait du discours de Filippo Lombardi lors de son élection à la présidence du Conseil des Etats, le 26 novembre 2012, tenu en italien, sa langue maternelle.

(Traduction Horizons et débats)