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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2016  >  No 10/11, 17 mai 2016  >  Si j’avais été surnuméraire – je n’existerais pas … [Imprimer]

Si j’avais été surnuméraire – je n’existerais pas …

Non à la procréation médicalement assistée sans limites

par Sylvia Flückiger, conseillère nationale UDC, Schöftland AG

… et je n’aurais même pas pu me défendre là-contre. La vie humaine est un miracle et un don, le couronnement de la création de Dieu. Il faut être conscient de cela malgré tous les autres désirs. La vie n’est pas une marchandise à jeter avec laquelle on peut faire à sa guise des expérimentations et des sélections arbitraires.
Une large coalition hors-partis a lancé fin décembre 2015 le référendum contre la nouvelle Loi sur la procréation médicalement assistée pour le déposer trois mois plus tard muni de 58?112 signatures authentifiées. La nouvelle loi ouvrirait grandes les vannes pour une médecine de la reproduction illimitée et arbitraire. Le Parlement a passé outre la proposition du Conseil fédéral que nous avions accepté en juin 2015, pour en élargir les possibilités. Résultat: le diagnostic préimplantatoire (DPI) appliqué arbitrairement et à grande échelle et des tests génétiques controversés dépassent clairement les limites éthiques et politiques. Ainsi, la sélection de personnes handicapées se transformerait en pratique ordinaire.

Diversité au lieu de sélection

Avec ce projet, le Conseil fédéral voulait autoriser le diagnostic préimplantatoire uniquement pour les parents risquant de transmettre des maladies héréditaires graves. La loi élaborée par le Parlement, cependant, va beaucoup plus loin: elle permettrait de distinguer, à l’aide des tests génétiques disponibles, dans les gènes de la totalité des embryons créés en laboratoire tous les défauts imaginables.
Avant de pouvoir être  placés dans l’utérus, les embryons portant, par exemple, le syndrome de Down (Trisomie 21) seraient donc à l’avenir mis de côté et éliminés. Ils seraient ainsi sacrifiés sur l’autel de la désirabilité sociale arbitraire.
Cela conduirait inévitablement à la discrimination des personnes handicapées, car elles seraient, à l’avenir, considérées comme des risques indésirables et évitables.
La nouvelle loi prévoit également la possibilité de développer lors de chaque traitement, 12 au lieu des 3 embryons actuels. Ainsi, on crée des vies excédentaires pouvant être congelées.
Après 10 ans au maximum, ces embryons doivent être exterminés ou mis à la disposition de la recherche. Une telle chose est contraire à la dignité intangible de la vie humaine.

Revendications en constante augmentation

Certains scientifiques et politiciens discutent et exigent aujourd’hui déjà très concrètement la production de «bébés sauveurs» et les dons d’ovules. Pour d’autres, le don d’embryons et la maternité de substitution, dont l’interdiction est ancrée dans la Constitution fédérale, ne sont plus du tout intangibles. En même temps, le progrès technologique a déjà atteint un niveau permettant la sélection ou la modification de diverses autres spécificités génétiques de nos enfants – ce qui risque de ne bientôt plus être un tabou.
La vie humaine est une grande et extraordinaire œuvre de la création divine. Et malgré tout le respect envers nos désirs humains et la recherche scientifique, la vie humaine doit rester intangible, également à l’avenir. Il existe des limites – avec cette nouvelle Loi sur la procréation médicalement assistée elles sont clairement dépassées. Voulons-nous cela?

Distinctions entre la vie précieuse et la vie sans valeur

La vie humaine commence avec la fusion de l’ovule et du sperme, suivi d’un temps de développement mystérieux et fantastique. Par un dépistage et des tests génétiques, les prétendus «meilleurs» embryons sont sélectionnés dans le laboratoire. On y fait la distinction entre une vie précieuse et digne d’être vécue et une vie de moindre valeur, n’étant pas digne d’être vécue. Qui se permet d’être juge entre la vie et la mort?
Les embryons surnuméraires sont congelés pour être utilisés ultérieurement à des fins de recherche. Cette manière de faire dévalue la vie humaine en une chose manipulable selon les désirs du moment et donne de faux signaux à la société. Les embryons examinés, présentant des anomalies telles que la Trisomie 21 peuvent être détruits. Les embryons peuvent également être endommagés même mortellement lors de l’examen. Il n’est pas non plus exclu que des embryons sans «tares» ou défaut soient éliminés par erreur.

Le 5 juin 2016, nous avons l’occasion de dire

–    NON à la sélection entre la vie digne d’être vécue et la vie non digne d’être vécue,

–    NON à l’augmentation illimitée de tests génétiques arbitraires et

–    NON à cette Loi sur la procréation médicalement assistée sans limites.    •
(Traduction Horizons et débats)