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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°47, 28 novembre 2011  >  Le danger extérieur le plus menaçant est la guerre économique [Imprimer]

Le danger extérieur le plus menaçant est la guerre économique

L’UE en faillite veut faire chanter la Suisse

par Franz Betschon, docteur ès sciences, ancien colonel d’état-major

Dans la première partie du Livre noir du «groupement Giardino», que «Horizons et débats» avait publié in extenso dans son édition no 21 du 30 mai 2011 (cf. aussi l’encadré ci-dessous), on mentionne la guerre économique qui pourrait déborder sur la Suisse.

La Weltwoche, dans son numéro 42/2011, p. 60 sq, a publié une interview avec l’ancien président de la Banque nationale suisse (BNS) Jean-Pierre Roth. Ces derniers jours précisément, un (nouveau) sommet de l’UE a péniblement trouvé son aboutissement qui a été célébré comme une percée. La chancelière allemande a certainement raison, quand elle met au même plan un échec de l’union monétaire et un échec de l’Europe, tout en y voyant un grand danger pour la paix.
Plusieurs semaines après l’interview de Roth, la situation a déjà évolué à grands pas. Les hurlements et les grincements de dents règnent parmi les responsables de l’UE, et tous les membres de l’UE sont certainement en train d’imaginer l’inimaginable et de se demander où diable on pourrait encore trouver de l’argent?
Roth dit entre autres ceci:
•    «Les politiciens ne veulent pas entendre la vérité» (ça pourrait aussi s’appliquer à la politique de sécurité suisse!)
•    «Ces prochaines années, nous serons très fortement exposés aux menaces de l’UE. L’UE compte 350 millions de personnes; nous ne sommes que 7 millions et en plus nous occupons le centre géographique de l’UE. Comme nous sommes relativement forts, il va de soi que les autres chercheront à se procurer notre argent. Nous ne sommes pas aimés. C’est ça la réalité.»
•    C’est ce que Konrad Hummler appelait, il y a déjà trois ans et demi, la «lutte pour sauvegarder les acquis» (Livre noir, première partie, p. 7).
•    «La réalité, c’est que le protectionnisme augmente et avec lui la discrimination de la Suisse» (ou pourrait aussi appeler ça «le droit du plus fort»).
•    «Nous sommes petits. Les menaces et la pression vont augmenter, nous devrons nous y faire à l’avenir. Plus les problèmes financiers de nos voisins s’aggraveront, plus la pression augmentera.» (Et ces problèmes aboutiront à l’auto-étranglement s’il n’ y a pas un miracle.)
•    Que l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont décidé avec la Suisse d’une retenue à la source sur les revenus financiers, un accord bilatéral donc, «est pour moi un signe qu’ils veulent urgemment voir de l’argent» […] «Les Américains aussi veulent voir de l’argent».
Ce ne sont pas de sombres prophéties, semblables aux prévisions de Giardino d’il y a une année (lors de la rédaction du Livre noir, première partie). Chacun peut les lire lui-même dans la presse quotidienne. Elles seront, comme d’habitude, prochainement répétées par un membre quelconque du DDPS comme résultat de leur propre évaluation de la situation. Donc j’en rajoute encore une couche. Nous ne savons pas exactement ce qui a été rajouté aux décisions prises à Bruxelles le 26 octobre. Supposition: c’est une lettre sur le point d’être finalisée, adressée à la Suisse, dans laquelle on peut lire ce qui suit:
«L’UE reconnaît pleinement la souveraineté de la Suisse. Cependant elle part de l’idée que la Suisse participe de son plein gré au sauvetage de l’Europe par une contribution de 100 milliards d’euros. Il appartient au gouvernement suisse de décider s’il veut payer ce montant en espèces à la BCE ou s’il fournit des cautionnements bancaires pour un montant équivalent. L’UE sait que le gouvernement suisse est en mesure de prendre une pareille décision de sa propre compétence et à court terme, comme il a su le faire rapidement le 15 octobre 2009, dans le cas de l’UBS.»
Appréciation de la situation: Notre gouvernement n’informera pas le public que cette lettre était simultanément assortie de menaces massives en cas d’opposition. Il qualifiera l’événement de processus interétatique normal et s’efforcera d’y donner suite puisqu’il n’a pas d’armes sous la main (l’armée). Il présentera son action comme étant celle d’un Etat souverain et comme étant l’expression de son propre art de gouverner. Il sait par ailleurs que pas un centime des 100 milliards ne reviendra jamais en Suisse et il attend les prochaines convoitises.
Les paris sont ouverts!    •

Nous renvoyons une fois de plus au chapitre 4 de la première partie de ce Livre noir: «L’évolution de la sécurité extérieure de la Suisse» qui, à la lumière d’une guerre économique violente déjà éclatée et d’une lutte mondiale pour les ressources, déduit que dans un continent européen dont les armements sont réduits la probabilité d’affrontements militaires se renforce. Si ce n’est avec la participation directe des Européens, du moins sur le sol européen et avec la présentation de la facture à l’Europe. Une Suisse désarmée peut pour le moins être forcée à participer aux frais et à abandonner son bien-être.

Source: Livre noir 2 du «groupement Giardino» – Armée suisse 2011www.gruppe-giardino.ch