Une clause de sauvegarde – à quoi bon?

Au premier regard, on pourrait croire que le Conseil fédéral est devenu courageux en ce qui concerne la libre circulation de personnes. Il envisage d’introduire une clause de sauvegarde concernant la libre circulation de personnes, éventuellement même contre la volonté de l’UE. Cela pourrait aussi être de la rhétorique. Le citoyen attentif se doit de poser concrètement la question suivante: qu’est-ce que le Conseil fédéral veut exactement protéger à l’aide d’une clause de sauvegarde? Veut-il limiter la croissance de la population? Veut-il protéger le droit territorial du citoyen suisse au sein de son pays d’origine contre une proportion excessive d’étrangers? Veut-il protéger le droit humain au travail du citoyen suisse dans sa patrie par un système de «préférence indigène»? Le Conseil fédéral veut-il éviter que des citoyens suisses doivent émigrer vers l’UE à cause du chômage? Les nations de l’UE ne sont actuellement pas les maîtres chez eux. Le sommes-nous encore en Suisse et voulons nous le rester? Voulons-nous transmettre la démocratie directe en héritage aux futures générations ou bien voulons-nous nous dissoudre dans l’UE non-démocratique? Nous devons être conscients que ce que nous appelons aujourd’hui la libre circulation de personnes est dans l’UE en réalité déjà une pleine libre circulation des citoyens. Le Conseil fédéral veut-il donc la pleine libre circulation des citoyens avec l’UE ou bien veut-il que nous restions un pays souverain avec notre propre citoyenneté? A cette question, le Conseil fédéral devra répondre de façon honnête au cours des prochains mois. S’il ne le fait pas, nous devrions avoir le courage de l’interroger en détail.

Yvo Muri, Sursee

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