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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°32, 15 août 2011  >  Le soft power, le «sauvetage» de l’euro et les Verts allemands [Imprimer]

Le soft power, le «sauvetage» de l’euro et les Verts allemands

km. Politiquement, les décisions et les plans destinés à «sauver» l’euro représentent un nouvel affaiblissement des Etats nations européens et un nouveau transfert du pouvoir politique aux organes de l’UE. Ce transfert représente en même temps une attaque contre la démocratie parlementaire fondée sur le droit et la séparation des pouvoirs ainsi qu’un pas en avant vers un exécutif de l’UE sans contrôle démocratique et sans séparation des pouvoirs.
La question est de savoir si certains Etats de la zone euro se situent dans la ligne de mire particulière des acteurs. L’opposition croissante, en Allemagne, aux plans actuels montre aussi que beaucoup d’Allemands pensent que leur pays va être très fortement impliqué. La lecture de l’ouvrage, paru en 2009, de George Friedman, fondateur et directeur de «Stratfor, la plus importante agence de presse au monde», et intitulé «Les 100 ans à venir. Un scénario pour le XXIe siècle»,* on se rend compte que c’est davantage qu’un «sentiment». Ce livre est toutefois moins un pronostic sûr – qui pourrait sérieusement l’établir? – qu’un indice sur les réflexions américaines. Elles montrent qu’outre-Atlantique, on n’a apparemment pas encore accepté que le siècle américain s’achève. Au contraire, Friedmann parle d’un siècle américain qui ne fait que commencer, et pour un prix très élevé, c’est-à-dire une troisième guerre mondiale.
Les Verts allemands sont résolument aux côtés des Etats-Unis. Leur président Cem Özdemir a déjà, il y a quelques années, parallèlement au «Project for a New American Century» néconservateur, fulminé contre la Russie. Et récemment, soutenu par d’autres Verts, il a de nouveau critiqué le Premier ministre russe Poutine.
Les Verts sont aussi en première ligne quand il s’agit de miner l’Etat allemand et son ordre constitutionnel et de donner davantage de pouvoir à l’exécutif de Bruxelles. Joschka Fischer, ex-ministre vert de la propagande en faveur de la guerre, l’avait déjà fait en mai 2000 dans un discours très remarqué tenu à l’Université Humboldt de Berlin.
Ensuite, les Etats-Unis ont encore développé le concept de «soft power» («puissance douce»); car certains membres des «think tanks» («laboratoires d’idées») d’outre-Atlantique sont d’avis que la puissance ne résulte pas seulement de la force militaire mais a besoin d’un grand éventail d’astuces politiques.    •

*George Friedman, Die nächsten hundert Jahre. Die Weltordnung der Zukunft. ISBN 978-3593389301 (L’édition française paraîtra en automne 2011)