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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°9, 7 mars 2011  >  «Défendre la liberté par tous les moyens» [Imprimer]

«Défendre la liberté par tous les moyens»

Interview du conseiller national, Adrian Amstutz

Horizons et débats: Comment jugez-vous le vote du peuple concernant l’«initiative sur les armes» et la réaction de la conseillère fédérale Sommaruga?

Adrian Amstutz: Malgré le feu continu des médias, l’électorat suisse a détourné d’une manière impres­sionnante l’attaque de la gauche sur notre législation sur les armes basée sur la confiance et la responsabilité.
Que la conseillère fédérale compétente, en représentante officielle du gouvernement, annonce, en opposition totale avec la volonté populaire, un durcissement de la Loi sur les armes le soir même du référendum, voilà ce qui est dans notre démocratie une première démasquant un autoritarisme parfaitement intolérable.

Quelle est pour vous l’importance de la neutralité armée?

La neutralité armée revêt une importance capitale pour notre petit Etat.
Je m’engage sans concession pour la neutralité armée, parce que je veux que la Suisse reste un pays libre et indépendant avec une démocratie directe et parce qu’en cas d’urgence, cette liberté doit être défendue par tous les moyens.

Actuellement on s’efforce à nouveau d’intégrer la Suisse dans des alliances militaires au sein de l’UE ou de l’OTAN. Comment peut-on empêcher cela?

En premier lieu, par la mise à disposition des moyens nécessaires au rétablissement d’une armée crédible. La condition préalable est que le Conseil fédéral et le Parlement poursuivent cet objectif. Pour cela il faut dans les élections de cet automne un engagement en faveur de l’UDC, le seul parti qui lutte de manière fiable contre de pareilles alliances militaires.

Quelle est l’importance de notre système de milice, notamment au sein des communes, des écoles, de la justice et de l’armée?

Le système de milice est un important pilier de notre pays et il a une grande importance. L’élimination insidieuse de l’idée de milice dans beaucoup de domaines, sous couvert de la «professionnalisation», est catastrophique pour notre pays et notre société. Il faut absolument contre-braquer à chaque possibilité qui s’offre. Ainsi il faut s’opposer de façon décidée aux nouvelles attaques contre notre armée de milice.
Quelle ampleur notre armée doit-elle avoir pour pouvoir accomplir sa mission constitutionnelle?
Pour qu’elle puisse remplir sa mission constitutionnelle, il est indispensable de ne plus continuer à réduire les effectifs de l’armée actuelle. Face à de nouvelles menaces, par exemple des attaques terroristes ou des troubles dans d’autres pays, il est indispensable d’avoir des effectifs suffisants pour être dissuasif, pour repousser efficacement toute attaque et pour pouvoir ainsi assurer la sécurité de la population.     •

La Commission de la politique de sécurité s’exprime en faveur de l’obligation générale de servir et de l’armée de milice

La Commission de la politique de sécurité du Conseil national propose, par 16 voix contre 8, de ne pas donner suite à une initiative parlementaire Allemann (09.508) qui demande la suppression du principe de l’obligation de servir.
La majorité de la Commission estime que le système de citoyen-soldat est ­unique et doit impérativement être maintenu. Il en va de l’avenir du système de milice, mais aussi de celui de l’armée elle-même. L’introduction d’un système volontaire provoquerait aux yeux de la majorité une perte d’ancrage dans la société. L’obligation générale de servir constitue un élément central de l’armée de milice et constitue un élément non négligeable de cohésion nationale. De plus, l’armée est un facteur essentiel de production de sécurité et de ce fait contribue grandement à la prospérité du pays. La majorité estime que le moment est particulièrement mal choisi pour lancer un débat sur l’introduction d’un service volontaire. En effet, l’armée se trouve en pleine phase de restructuration. La majorité estime judicieux de discuter d’une redéfinition de la configuration et de la conception de l’armée ainsi que de ses missions mais s’oppose catégoriquement à l’introduction d’un système basé sur le volontariat. Une minorité quant à elle estime qu’un changement de système s’impose. Un système basé sur le volontariat permettrait de tenir compte des derniers développements dans notre environnement stratégique, que ce soit la disparition de la menace militaire en Europe ou l’abolition ou le gel de l’obligation générale de servir dans la quasi-totalité des pays européens. Aux yeux de la minorité, l’armée actuelle est surdimensionnée et ne peut plus être financée. Un système basé sur le volontariat permettrait de diminuer les coûts pour l’économie et augmenterait sensiblement le degré de motivation des militaires.
La commission a siégé à Berne les 21 et 22 février 2011, sous la présidence du conseiller national Jakob Büchler (PDC, SG) et, pour partie, en présence de la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf, cheffe du DFF, ainsi que des conseillers fédéraux Ueli Maurer, chef du DDPS et Johann Schneider-Ammann, chef du DFE.

Berne, le 22 février 2011,

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