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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°6, 11 fevrier 2008  >  L’armée suisse se retire d’Afghanistan [Imprimer]

L’armée suisse se retire d’Afghanistan

«Le chef du département de la Défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), le conseiller fédéral ­Samuel Schmid a informé aujourd’hui le Conseil fédéral que la Suisse mettra fin à son engagement militaire en Afghanistan le 1er mars 2008.
La raison de cette décision réside dans les changements de la situation et de la nature de l’engagement de l’International Security and Assistance Force in Afghanistan (ISAF) depuis la décision prise il y a quatre ans. L’opération de soutien au maintien de la paix est devenue progressivement dans le Sud de l’Afghanistan une opération de lutte contre les insurgés. Même dans les régions où les insurgés ont une activité sporadique, la mission est devenue presque irréalisable en raison des mesures d’autodéfense de la troupe devenues ­nécessaires. Dans les régions où les Talibans ont retrouvé leur force, le travail de reconstruction est devenu largement impossible. L’ISAF met en général de plus en plus l’accent sur la constitution de l’armée afghane.
Le Parlement a approuvé lors de la session d’été 2003 l’engagement de quatre officiers d’état-major au maximum à l’ISAF. Les bases juridiques étaient constituées par la ­Résolution 1386 de l’ONU du ­20 décembre 2001, complétée ultérieurement par la Résolution 1510 du ­13 octobre 2003, concernant l’extension du mandat aux territoires en dehors de Kaboul. L’ISAF avait le mandat essentiel d’assurer la reconstruction du pays. La Résolution 1776 du ­19 septembre 2007 a prolongé le mandat de l’ISAF jusqu’au 13 octobre 2008.
Depuis février 2004 de deux à quatre officiers d’état-major suisses se trouvent à l’ISAF. Deux officiers d’état-major suisses travaillent actuellement à Kunduz au sein du Provincial Reconstruction Team allemand. L’activité des officiers suisses et de la troupe de reconnaissance suisse jouit de la profonde estime de l’ensemble des participants et tout particulièrement des partenaires allemands. La Suisse profite en outre de l’échange de renseignements et d’expériences avec l’OTAN, réservé aux seuls Etats participants.»

Source: Communiqué de presse du DDPS du 21/11/07
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thk. Ce que la direction de l’armée suisse a déjà exprimé très clairement en novembre 2007 concernant son engagement en Afghanistan et suite à quoi elle n’a pas récolté beaucoup de commentaires bienveillants de la part de ses partenaires de l’OTAN, doit être aussi pris au sérieux par les autres membres de l’OTAN formant le contingent de l’ISAF. Ce qui était prévu d’être une «opération de soutien au maintien de la paix» est devenu progressivement une opération belliqueuse et brutale «de lutte contre les insurgés». En Afghanistan a lieu une guerre sanglante, avant tout contre les populations civiles. La mesure de retrait annoncée par la direction de l’armée suisse doit être suivie par tous les Etats s’ils ne veulent pas s’embourber encore plus profondément dans cette catastrophe. En augmentant le nombre de soldats, cette guerre, qui est une flagrante violation du droit international, deviendra toujours plus brutale et inhumaine – la situation est comparable à la guerre du Vietnam. Il n’y a plus qu’une solution: Retrait des armées et véritable aide humanitaire et de développement – toute autre approche est vouée à l’échec.    •