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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°40, 6 octobre 2008  >  Il s’agit de dissimuler toute preuve d’effets nocifs des armes à l’uranium [Imprimer]

Il s’agit de dissimuler toute preuve d’effets nocifs des armes à l’uranium


Interview de Doug Rokke, PHD, commandant, ancien directeur de l’«US Army Depleted Uranium Project»

Horizons et débats: Vous avez été directeur de l’«US Army Depleted Uranium Project» et vous êtes un spécialiste des effets de la guerre sur la santé et l’environnement. Pouvez-vous nous parler de la situation des anciens combattants depuis 1991?

Doug Rokke: Il y a eu de nombreuses victimes directes de la guerre qui ont subi des blessures mortelles (KIA: killed in action) dues à des projectiles et à des bombes, ou non mortelles (WIA: wounded in action). Mais la plupart des victimes de l’opération Tempête du désert (ODS) étaient des DNBI (disease and non-battle injuries). Cela signifie que ces atteintes ont été provoquées par des intoxications dues aux armes utilisées, à la destruction des entrepôts irakiens d’armes chimiques et biologiques qui avaient en grande partie été fournies à l’Irak par les Etats-Unis, à la destruction des infrastructures irakiennes qui a dégagé des corps organiques et anorganiques, à des substances biologiques et à des iso­topes radiologiques qui sont utilisés ordinairement dans l’agriculture et l’industrie de même qu’en médecine, et à l’utilisation délibérée de munitions à l’uranium, qui sont chimiquement et radiologiquement toxiques. Selon le rapport GWIS1 du Département américain des Anciens combattants, parmi les 696 842 soldats américains qui ont participé à l’opération Tempête du désert, au moins 78 559 sont morts maintenant et 278 713 ont demandé à bénéficier de soins médicaux à vie et d’une pension d’invalidité en raison de leurs blessures et de leurs maladies.
Les opérations Liberté pour l’Irak (OIF) [Irak depuis 2003] et Liberté immuable (OEF) [Afghanistan et ailleurs depuis 2001], qui se poursuivent, ont causé, selon le Pentagone, 30 642 WIA et au moins 4168 KIA.2 Le VA Health Care Utilization Report de mars 2008 du Département des anciens combattants estime cependant qu’au moins 324 846 victimes DNBI de l’OIF et de l’OEF rendues à la vie civile sont actuellement malades et nécessitent des soins médicaux en raison de multiples problèmes de santé. Malheureusement, seuls 958 932 des 1 129 340 anciens combattants des OIF et OEF étaient encore en vie en février 2008 (U.S. Department of Veteran Affairs Gulf War Veterans Information System Report. Taper www.va.gov puis GWVIS). Les données publiées par le Pentagone sont donc en contradiction avec celles du Département des anciens combattants. Des informations apportées par des médias militaires (www.armytimes.com) et civils révèlent que les anciens combattants des OIF et OEF rentrent chez eux pour y mourir de maladies contractées au contact de substances toxiques et non à la suite de blessures dues à des bombes ou à des projectiles.

Comment ces chiffres élevés s’expliquent-ils?

Ils ne peuvent s’expliquer que par le fait que depuis l’été 1990, au cours des combats menés du golfe Persique à l’Afghanistan, les victimes ont été directement exposées aux effets complexes et cumulés de divers poisons: armes chimiques et biologiques, matériaux dangereux, maladies endémiques, résidus de sous-produits de munitions classiques, résidus d’incendies de puits de pétrole, pesticides, mauvaise qualité de l’eau et de la nourriture, réactions immunitaires et munitions à l’uranium. Bien que quelques-unes de ces expositions pourraient avoir été inférieures aux valeurs limites acceptées et recommandées par le National Institute for Occupational Safety and Health (Recommended Exposure Limits – NIOSH REL.s: www.cdc.gov/niosh/npg/), les effets synergiques de l’ensemble des expositions ont entraîné des problèmes sanitaires multiples et complexes. (Une partie des diagnostics figure dans le tableau ci-dessus.) Le refus des médecins du Pentagone et du Département des Anciens combattants de prodiguer des soins aux malades ou le fait de les retarder délibérément ont eu pour conséquence, à la suite de diagnostics erronés ou de la volonté de nier les effets de ces expositions sur la santé, des soins inefficaces. Des troubles psychiques et psychiatriques classiques ont également été diagnostiqués mais quand on considère que les victimes souffrent également de graves troubles physiologiques tels que des troubles neurologiques ou respiratoires, il devient évident que beaucoup de ces problèmes psychiques et psychiatriques sont dus à une neurotoxicité.

Quelles différences y a-t-il entre les expositions connues et supposées qui ont fait des victimes parmi les civils et les soldats lors de l’OIF et de l’OEF et les risques auxquels ont été exposés les victimes de l’opération Tempête du désert?

Aujourd’hui, les dommages sanitaires dus aux combats en Irak, en Afghanistan, en Somalie, au Liban, dans les Balkans, en Géorgie et en Ossétie du Sud sont les suivants: maladies dues à la mauvaise qualité de l’eau et de la nourriture, maladies endémiques, contact avec des substances chimiques, biologiques et radiologiques dues à la destruction des infrastructures des pays en question, pesti­cides et usage massif d’armes à l’uranium contre toutes sortes de cibles: blindés, bâtiments (en particulier habitations civiles et stations d’épuration des eaux), et toutes sortes de véhicules civils. Cela a conduit à la contamination de l’air, de l’eau, du sol et de la nourriture. Les effets se sont produits par inhalation, ingestion de nourriture, absorption par la peau ou par des plaies ouvertes.
Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est l’usage continuel de munitions à l’uranium par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, Israël et le Canada bien que des documents internes du Pentagone con­firment les graves effets sanitaires à court et à long terme qu’elles entraînent. L’information interne qu’a fournie le colonel J. Edgar Wakyama de la direction du Pentagone avant le début des combats en Irak confirme tous les problèmes sanitaires prévus alors et diagnostiqués aujourd’hui qui sont liés à la toxicité chimique et radiologique des munitions à l’uranium (www.grassrootspeace.org/wakyama2.rtf ou www.grassrootspeace.org/wakyama2.pdf).

Pourquoi est-ce que l’on continue à ne rien vouloir savoir des effets nocifs de ces substances, et en particulier des munitions à l’uranium, sur la santé et l’environnement?

La réponse est simple. Malgré leurs effets nocifs à court et à long terme sur la santé et sur l’environnement, ces munitions ont un tel potentiel destructeur que les pays qui les utilisent, en particulier les Etats-Unis, ne sont pas prêts à y renoncer.
Dès la fin des combats des troupes ter­restres lors de l’opération Tempête du désert, les responsables du Pentagone ont publié des mises en garde et des directives dans lesquelles ils confirmaient ces effets nocifs et indiquaient ce qu’il fallait faire pour éliminer une partie du moins des armements et des installations détruites par l’UA. L’objectif était – et est encore – de faire en sorte que l’on puisse continuer à utiliser ces munitions à l’UA et en même temps d’échapper à la responsabilité de leur utilisation ainsi que d’éviter d’éventuelles conséquences diplomatiques et politiques qui conduiraient à ce que, dans le monde entier, on réclame immédiatement la fin de l’utilisation des armes à l’uranium, la décontamination de l’environnement et des soins médicaux immédiats et optimaux pour les victimes civiles et militaires.
Parmi les documents clés figure le Mémorandum de Los Alamos du 1er mars 1991 qui reconnaît les effets nocifs des munitions à l’uranium sur l’environnement mais demande au personnel du Pentagone de promouvoir leur utilisation en ignorant volontairement tous les rapports faisant état des effets nocifs pour l’environnement de l’utilisation des armes à l’uranium. [Nous reproduisons ce document dans sa version originale et en traduction afin que les lecteurs puissent y réfléchir et le faire connaître à tous leurs amis et à tous les soldats qui pourraient entrer en contact avec des munitions à l’uranium lors d’opérations militaires, à tous les politiciens, universitaires et membres des professions médicales qui pourraient être amenés à soigner des soldats ou des civils victimes d’armes à l’uranium.]
Le Mémorandum de Los Alamos signifie que tous ceux qui ont servi ou servent encore comme experts du Pentagone ainsi que ceux qui ont participé au nettoyage des sites contaminés ou soigné des victimes des munitions à l’uranium doivent mentir dans leurs rapports afin qu’il n’existe aucun document officiel prouvant les effets nocifs à court ou à long terme sur la santé ou l’environnement provoqués par l’usage ou la manipulation des munitions à l’uranium dans les combats, la recherche, les exercices de tir ou lors de leur fabrication, afin qu’il n’existe aucun document officiel prouvant la contamination qui en résulte pour le monde entier.
Le second document provient de la Defense Nuclear Agency (Agence nucléaire de la Défense américaine). Son auteur, expert américain réputé, a identifié d’innombrables problèmes, notamment la décontamination de l’environnement, les effets politiques et diplomatiques à long terme, la crainte que la presse ne soulève le problème et avant tout le fait que la contamination par les munitions à l’uranium représente une grave menace pour la santé. En conséquence, l’auteur insiste avec force sur la nécessité de procéder immédiatement à la décontamination de l’environnement et de prodiguer sans délai des soins médicaux aux victimes.
En résumé, nous avons d’une part deux documents prouvant les risques pour la santé et l’environnement entraînés par l’utilisation d’armes à l’uranium et d’autre part les collaborateurs du Pentagone qui recommandent de ne pas tenir compte de ces risques afin que les Etats-Unis et d’autres pays puissent continuer à utiliser ces armes en échappant à toute responsabilité.
A la suite de l’utilisation massive d’armes à l’uranium contre des cibles militaires et civiles lors de la destruction des infrastructures d’Irak, d’Afghanistan, de Somalie, du Liban, de la Géorgie et de l’Ossétie du Sud (et de la destruction probable de celles de l’Iran) ainsi que de pesticides, nous avons provoqué une pollution irréversible de l’air, de l’eau, du sol et de la nourriture.

Que peut-on faire pour éviter les terribles conséquences pour la santé et l’environnement des opérations militaires actuelles?

Les Etats-Unis et leurs alliés doivent procéder au nettoyage complet de toutes les régions contaminées et prodiguer des soins médicaux immédiats et optimaux aux victimes mili­taires et civiles conformément à leurs prescriptions de toutes sortes! (www.grassrootspeace.org/depleted_uranium_regs.html).

En plus des 3500 soldats allemands qui sont déjà en Afghanistan, 1000 autres doivent y être envoyés. Nos lecteurs allemands tiennent sans doute beaucoup à savoir à quels dangers ces soldats s’exposent.

Il suffit d’avoir à l’esprit les problèmes de santé bien documentés dont souffrent plus de 500 000 victimes des Forces armées américaines – sans parler des victimes civiles – problèmes non susceptibles d’être traités. Toutes les personnes – mères, pères, épouses, enfants, ecclésiastiques, universitaires et politiciens – qui permettent que des soldats allemands (ou d’autres pays) soient envoyés là-bas doivent être conscients que l’avenir de leur pays, la santé et la sécurité de tous les individus et la capacité de ceux qui reviennent blessés à prendre soin de leur famille sont compromis. Il est très probable que les soldats allemands invalides ne pourront plus travailler et que les coûts sociaux et médicaux seront plus importants que ce que l’économie peut supporter. D’où ma modeste recommandation: que les Allemands gardent leurs soldats chez eux où ils serviront le pays plutôt que de servir de chair à canon.
Nous devons savoir que la guerre est obsolète parce que les systèmes d’armes et la conduite des conflits armés provoquent aujourd’hui des dommages sanitaires et environnementaux irréversibles. Aussi est-il nécessaire que chacun d’entre nous se fasse ambassadeur de la paix, car celle-ci ne peut être obtenue que si chacun se souvient que devant Dieu, nous sommes tous frères et sœurs et que nous devons vivre en harmonie. La paix doit donc commencer en chacun de nous.
Nous croyons que chacun devrait prendre à cœur le contenu du discours passionné prononcé le 18 septembre 2008 par Mgr Desmond Tutu, prix Nobel de la paix, devant le Conseil des droits de l’homme.    •

 

Nombre des anciens combattants malades: 299 585

Maladies dont souffrent les anciens combattants des opérations Liberté immuable et Liberté pour l’Irak (extrait)

Diagnostics (catégories ICD-9) 
 Nombre*
  %
Maladies psychiatriques 
120 04940,1
Maladies du système nerveux et des organes des sens
98 741 33,0
Maladies respiratoires 57 312
19,1
Maladies du système digestif
92 943
31,0
Maladies de la peau et du tissu sous-cutané46 137 15,4
Maladies du squelette, des muscles et du tissu conjonctif 
137 36145,9

* Données relatives à la période allant de 2002 au 30 septembre 2007 pour les patients hospitalisés ou ambulatoires. Le nombre de cas dépasse celui des patients car certains d’entre eux souffrent de plusieurs maladies.

Source: Analysis of VA Health Care Utilization Among US Global War on Terrorism (GWOT) Veterans. Operation Enduring Freedom, Operation Iraqi Freedom. VHA Office of Public Health and Environmental Hazards, January 2008

 

Los Alamos

Los Alamos National Laboratory
Los Alamos New Mexico 87545    Memorandum
an: Studies & Analysis Branch (WF 13)
1er mars 1991
Memorandum adressé au Major Larson
par le lieutenant-colonel M.Y. Ziehmn
MCLnO

Objet: Efficacité des pénétrateurs à l’uranium appauvri

Il existe relativement peu de données sur l’effet létal des pénétrateurs à l’uranium appauvri, aussi bien en ce qui concerne la version longue tirée à partir de blindés que les munitions GAU-8 tirées depuis des avions A-10 afin de soutenir les troupes terrestres. La dernière guerre a probablement conduit à une multiplication relative des projectiles à l’UA tirés sur des cibles. On peut supposer que les pénétrateurs à l’UA se sont révélés très efficaces contre les blindés irakiens mais la question fera l’objet de nouvelles études.
Il existe des craintes quant à l’effet de l’UA sur l’environnement. Aussi les munitions à l’UA pourraient-elles s’avérer politiquement insoutenables et être retirées de nos arsenaux si personne ne souligne leur efficacité sur les champs de bataille.
Au cas où lesdits pénétrateurs auraient prouvé leur valeur dans les combats récents, nous devrions garantir leur avenir (jusqu’à ce que l’on trouve mieux) en nous assurant que les Forces armées et le Pentagone se prononcent en leur faveur. Si nous ne pouvons pas obtenir cet appui, nous risquons de perdre une arme précieuse.
Je suis d’avis que les rédacteurs de rapports d’opération devraient tenir compte de cette question délicate.

Veuillez agréer, …
Lieutenant-colonel Ziehmn

Un expert militaire allemand raconte

Andreas K., 47 ans, était lieutenant-colonel de la Bundeswehr. Il était en pleine santé. En octobre 2006, il a été envoyé à Kundus. Là-bas, lors d’un déplacement avec deux sergents, il a échappé de justesse à une attaque à l’engin explosif improvisé (un de ces engins que l’on fait exploser à l’aide d’un téléphone por­table). Contrairement à ses deux camarades qui furent gravement traumatisés, Andreas encaissa le coup. En décembre 2006, il consulta un médecin, à Kundus, pour des symptômes grippaux. Le médecin diagnostiqua une forme particulièrement agressive de leucémie. Andreas K. fut aussitôt transporté dans un hôpital militaire de Coblence. Il y survécut quelques jours puis mourut au début de la nouvelle année. Son corps fut très vite incinéré.

Un expert militaire américain raconte

John N., 22 ans, venait de rentrer chez lui pour une permission de 18 jours après avoir servi comme soldat en Irak pendant 6 mois. Il était basé à 30 km au sud de Bagdad et effectuait la plupart du temps des patrouilles à bord d’un Humvee. Avant son retour, il commença soudain à cracher du sang et il présenta une étrange éruption sur le crâne. Mais une fois rentré chez lui, il se sentait bien, ne souffrait de rien. Il rendit visite à des amis, fit du sport. Cependant au bout de cinq jours, ses parents le trouvèrent mort dans son lit. Selon les médecins, il avait succombé à une insuffisance rénale et hépatique.

«Munitions à l’uranium appauvri» ou «munitions à l’uranium»?

hd. Officiellement – c’est-à-dire le Pentagone, l’OTAN et l’AIEA – on ne parle que d’armes/munitions à l’UA, c’est-à-dire d’armes/munitions à l’uranium appauvri, alors que Rokke et d’autres scientifiques n’utilisent plus que le terme d’armes/munitions à l’uranium. Pourquoi?
Le type d’uranium est déterminé par la proportion de ses isotopes. Ainsi, l’uranium naturel est composé de 99,28% d’U-238, de 0,72% d’U-235 et de 0,1% d’U-234. Selon la définition officielle du Pentagone, de l’OTAN et de l’AIEA, l’UA est composé de 99,8% d’U-238, de 0,2% d’U-235 et de 0,001% d’U-234. Pour son utilisation dans les munitions, on a besoin d’uranium composé de 90% d’U-235; pour les centrales nucléaires, il doit contenir 3-4% d’U-235. On dit qu’il est «enrichi». Les déchets du processus d’enrichissement contiennent donc moins d’U-235, c’est-à-dire 0,2% au lieu des 0,72% de l’uranium naturel.
D’autres isotopes comme l’U-232, l’U-233, l’U-236 et l’U-237 ne se trouvent pas dans l’uranium naturel et leur présence indique donc une source «non naturelle».
Le fait est que des analyses de laboratoire (notamment du Harwell Laboratory, le plus spécialisé de l’industrie britannique de l’uranium, auprès duquel l’armée britannique fait faire ses analyses) ont montré qu’à certains endroits – par exemple en Afghanistan, mais également au Liban – on avait utilisé des armes à l’uranium dont le rapport isotopique ne correspondait pas à celui défini pour l’UA par le Pentagone, l’OTAN et l’AIEA. En outre, on a toujours constaté la présence d’U-236, ce qui laisse supposer une autre source, en tout cas pas une source naturelle. L’analyse radiobiologique médicale effectuée par Doug Rokke a confirmé un rapport isotopique de 99,2% d’U-238 qui ne peut pas non plus provenir de l’uranium appauvri.

Pour de plus amples détails sur les effets de l’utilisation des armes à l’UA,
cf. également: Asaf Durakovic, Undiagnosed Illnesses and Radioactive Warfare,
in: Croatian Medical Journal, 44(5): 520–532, 2003 (traduction française dans le no 36 du 17/9/07 d’Horizons et débats).

Important

 

Objet: Munitions à l’uranium appauvri (UA)

A l’adresse de:

DDIA

DSOP

DDFO

OPNO

Les combats livrés dans le cadre de l’opération Tempête du désert pourraient bientôt soulever la question de savoir ce qu’on peut, doit ou devrait faire des millions de munitions à l’UA qui ont été disséminées.
Le problème est posé par l’usage de munitions particulières, par exemple les obus incendiaires antiblindage de 30 cm de l’armée de l’air et les obus (120 = M 829) destinés au canon principal des blindés (cf. annexe). Il existe des directives concernant le nettoyage des véhicules et des avions détruits ou endommagés dans lesquels se trouvent des projectiles à l’UA. Aussi bien les AF Tos [Air Force Technical Orders] que les Army TBs [Army Technical Bulletins] précisent comment, en temps de paix, les munitions à l’UA doivent être manipulées, en recourant à des mesures de protection, comment elles doivent être emballées en vue de leur transport vers les dépôts de l’Armée ou les sites nationaux de décontamination des déchets radioactifs. Comme certaines de ces installations ne sont autorisées que pour les munitions intactes, les restes de certaines munitions ont été décontaminés par des unités spéciales selon les directives techniques de la DNA. Cependant cette procédure n’était pas prévue pour le transport de milliers de munitions à l’UA lors de la réhabilitation des champs de bataille.
Comme l’Explosive Ordnance Disposal (EOD), les troupes terrestres et la population civile d’Arabie saoudite, du Koweït et d’Irak entrent de plus en plus souvent en contact avec des munitions à l’UA, nous devons nous préparer à résoudre ce problème potentiel. Les retombées toxiques de la guerre, l’indignation des politiques et les opérations de nettoyage après le conflit (sur la base d’un accord avec le pays hôte) ne sont que quelques-uns des problèmes à aborder. Les particules alpha (poussière d’oxyde d’uranium) des munitions qui ont été tirées posent un problème sanitaire mais les particules bêta de fragments de munitions ou de munitions intactes constituent, à raison d’un taux d’exposition éventuel de 200 milliards/h suite à un contact corporel, une grave menace pour la santé.
Le ministère de la Défense dispose apparemment d’excellentes directives pour le transport et le stockage de matériel à l’UA mais actuellement il n’existe pas de directives du Pentagone pour l’élimination de matériel à l’UA après les combats et dans la phase de réhabilitation.
NOSM, FOPSP et FCLE sensibilisent actuellement l’EOD et ceux qui ont affaire à des munitions classiques (l’Air Force Logistics Command, l’Army Material Command et l’état-major interarmées) à nos préoccupations avant que la presse ne soulève les problèmes sanitaires posés par l’utilisation de l’UA ou que l’absence de position du ministère de la Défense sur l’élimination de l’UA ne devienne lourde de sens. Bien que la DNA ne joue pas de rôle direct dans la gestion du matériel à l’UA par les Forces armées, l’expression de nos inquiétudes à propos des effets secondaires de l’utilisation de l’UA contribuera à assurer la protection de nos soldats et de ceux de nos alliés.

Action officer:
Gregory K. Lyle, LTC, USA