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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°6, 15 fevrier 2010  >  Ne plus verser d’argent à l’OTAN [Imprimer]

Ne plus verser d’argent à l’OTAN

L’OTAN fut créée après la Seconde Guerre mondiale pour lutter contre le communisme et particulièrement contre l’Union soviétique et ses satellites. La dissolution du Pacte de Varsovie ne mit toutefois pas fin à l’OTAN. Elle sert aujourd’hui à imposer l’hégémonie occidentale, notamment à fournir au capitalisme du pétrole et du gaz à bon marché. Le pré­texte en est d’imposer les droits humains. C’est pourquoi la Suisse ne doit pas verser d’argent à l’OTAN, ni pour des opérations militaires, ni pour la gestion de l’achat de médicaments et de produits médicaux.
L’Afghanistan est une clé de voûte géo­stratégique dans le Moyen-Orient. Les puissances occidentales tentent depuis plus d’un siècle de soumettre ce pays. Toutes ont échoué: l’empire britannique, l’Union soviétique et maintenant l’OTAN. Elles ont toutes tenté de diviser les populations, d’inventer de bonnes et de mauvaises ethnies, puis de se présenter comme médiateurs désintéressés. Aujourd’hui c’est l’ensemble de la population qui lutte contre l’OTAN, al-Kaïda et les talibans se contentant d’incursions ciblées. Le Parlement suisse a obtenu en 2008 le retrait d’Afghanistan de deux officiers et montré par là que notre pays n’était pas d’accord avec cette guerre contre la population civile. Il n’est donc pas compréhensible que la Suisse marque sa confiance à l’OTAN en versant plus de 180 000 francs pour une aide médi­cale destinée aux adversaires. Plusieurs parlementaires ont exigé de la Suisse qu’elle convoque une conférence sur l’Afghanistan afin de trouver le moyen de sortir de cette guerre. La Suisse engagerait ainsi sa compétence fondamentale et pourrait apparaître comme médiateur sans donner dans le secret.
La Suisse conserve une excellente réputation au Proche- et Moyen-Orient, malgré la votation sur les minarets. C’est très important et en aucun cas elle ne doit la remettre en question en accordant sa confiance à l’une des parties belligérantes.
Geri Müller, conseiller national, membre des Commissions de politique extérieure et de politique de sécurité, Baden

«En principe il s’agit de l’appui apporté par la Suisse à une armée impliquée dans la guerre civile, à la demande ou sous pression de l’OTAN. Du point de vue de la neutralité, cela est très délicat, indépendamment du montant ou de l’utilisation.»
Bruno Frick, président de la Commission de sécurité extérieure du Conseil des Etats*

«Il n’entre pas en ligne de compte d’accorder de l’argent à une armée se trouvant en état de guerre. Cet argent doit être immédiatement versé à des projets civils, dont l’Afghanistan ne manque pas.»
Christian Miesch, membre de la Commission de la politique de sécurité du Conseil national*

* Source: Télévision suisse alémanique, journal du soir du 28/1/10, www.tagesschau.sf.tv/Nachrichten/Archiv/2010/01/28/Schweiz/Schweiz-will-Afghanistan-finanziell-unterstuetzen   


Les «bons offices» doivent être demandés

Le «don» de 180 000 francs est tout aussi typique que douteux: avec la «neutralité active» de notre ministre des Affaires étrangères, Mme Calmy-Rey, nous détruisons notre neutralité suisse traditionnelle. A mon avis, la Suisse n’a actuellement pas de raison de lancer l’idée d’un «sommet de paix». La Suisse ne peut s’engager que dans la mesure où elle est sollicitée par les parties belligérantes d’offrir ses «bons offices», par exemple en organisant une conférence à Genève.
Luzi Stamm, conseiller national