La Suisse doit proposer un sommet de paixpar Christoph ReichmuthM. Stahel, spécialiste de l’Afghanistan, incite la Suisse à organiser elle-même un sommet à propos de ce pays. Mais, selon lui, la Confédération n’en veut pas. Albert A. Stahel, directeur de l’Institut d’études stratégiques à l’Université de Zurich n’est pas satisfait des conclusions de la Conférence sur l’Afghanistan de jeudi dernier [28 janvier] à Londres. Ce sommet, voulu par le gouvernement britannique et les Nations Unies, s’est révélé être une farce, du fait que ce furent les pays belligérants qui débattirent du sort de ce pays. «Gordon Brown et Barack Obama instrumentalisent le conflit afghan pour leur propre campagne électorale. C’est du cynisme pur.» «Un mauvais signal de la Suisse»Cependant tant Lang que Stahel voient la position de neutralité dans le conflit afghan en danger. Car le gouvernement vient d’accorder 180 000 francs en faveur de l’armée afghane. Cet argent est versé dans un fonds géré par l’OTAN. Certes, le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) précise que cet argent est destiné à l’achat de médicaments et de matériel médical, ce qui amène Stahel à la remarque suivante: «C’est un mauvais signal que la Suisse verse de l’argent dans la caisse de l’OTAN.» En effet, il est très difficile de suivre le chemin parcouru par cet argent. «Les Afghans ne cessent de préciser qu’ils attendent de nous une aide humanitaire et non pas militaire.» La Confédération freineQuoiqu’il en soit: la Confédération ne semble pas vouloir bouger dans cette affaire. Déjà en septembre Stahel connut un échec quand il émit l’idée d’un sommet de paix. Le DFAE refusa la proposition en déclarant que la Suisse ne voulait pas se lancer seule dans le processus de paix. Source: Neue Luzerner Zeitung du 30/1/10 «La Suisse doit s’engager plus vigoureusement en politique de paix» |