La FED et la «magie» de l’argentpar Werner Wüthrich, ZurichAu sujet de la «crise financière» deux livres ont paru aux USA et sont traduits en allemand: «The Dollar-Crash» par Ellen Brown et «The Creature from Jekyll Island» par Edward C. Griffin. Les deux auteurs arrivent à la même conclusion que la crise financière aboutira à une crise du dollar. Un assainissement durable du système financier serait uniquement possible avec une réforme fondamentale du système monétaire. Les deux exigent l’abolition de la banque d’émission américaine, la FED (Federal Reserve System). Sa manière de travailler serait la cause principale des difficultés actuelles et empêcherait une amélioration durable. Brown et Griffin représentent deux mouvements de la politique américaine et de la population. Leurs opinions sont rafraîchissantes – et tellement différentes des communications officielles. Les deux livres d’Ellen Brown et d’Edward C. Griffin pèsent lourd dans la main – ils comptent les deux plus de 600 pages. Plus d’un lecteur réfléchira s’il veut vraiment commencer par la première page. S’agit-il de théories monétaires compliquées? – La première impression est trompeuse. Celui qui avance page par page ne sera pas déçu. Brown, aussi bien que Griffin accompagnent le lecteur dans un langage clair et compréhensible à travers l’histoire monétaire et économique des USA. Et celle-ci est passionnante. Le voyage commence par les premiers colons au XVIIe siècle qui, dans leurs communautés fraîchement fondées, réfléchissaient à des questions d’argent et essayaient d’établir leur propre ordre monétaire. Est-ce que nous reprenons tout simplement la monnaie de l’Europe? Ou bien créons-nous notre propre monnaie? En fin de compte nous voulons devenir indépendants. Qui devra le faire? Est-ce une tâche pour les communes ou pour des régions plus grandes? Fondons-nous une banque d’Etat à nous – d’après le modèle de la Bank of England? Est-ce que notre monnaie doit être constituée par des pièces d’or et d’argent, est-ce que nos billets de banque doivent être couverts du métal précieux? Ou bien pouvons-nous tout simplement imprimer de l’argent en papier? Cela suffit-il d’avoir une couverture partielle de nos billets de banque par l’argent ou l’or? – Que de questions. – Beaucoup d’essais ont été faits. Le champ d’action était large, parce qu’il ne fallait pas seulement construire le système monétaire et financier mais aussi les autres institutions d’Etat. Le «Continental» était l’une des monnaies avant la fondation de l’Etat fédéral. – Une réponse claire et sans équivoque, les colons ne l’ont pas trouvée. Leurs finances sont restées pour longtemps un champ d’expériences. Ils ont vu de tout: des périodes stables, l’inflation, l’escroquerie, la perte totale, de nouvelles monnaies etc. Intérêts divergentsDerrière ces événements divers groupes d’intérêt ont agi: de grandes banques, domiciliées avant tout sur la côte Est ont approuvé l’institution d’une banque centrale d’émission privée qui émettrait de la monnaie avec la concession de l’Etat et le prêterait contre des intérêts aux banques d’affaires et au gouvernement. Cet argent était partiellement couvert par l’argent ou l’or. Beaucoup de petites banques, avant tout à la campagne, ont combattu cette solution parce qu’elles craignaient qu’une telle banque centrale ne tienne compte que des intérêts des puissants. Rencontre secrète sur l’île de Jekyll IslandL’acte de fondation a été préparé à l’époque par les représentants des premières banques mondiales comme Morgan, Rockefeller, Kuhn-Loeb (devenue plus tard par fusion Lehman Brothers) et autres, ensemble avec des représentants du gouvernement, sur l’île de Jekyll Island dans l’Etat de Géorgie. Il y avait aussi des représentants de grandes banques européennes. La rencontre était tenue absolument secrète. Lors de ce «séminaire» d’une semaine les structures du système monétaire actuel furent fixées. Cet événement et ses répercussions sur la politique et l’économie se sont seulement fait connaître peu à peu et plus tard. Le Federal Reserve Act a été voté par «une attaque surprise» peu avant Noël 1913 par le Congrès. Dans le même paquet de lois l’Etat fédéral a obtenu le droit de percevoir des impôts sur le revenu. Depuis 1913, l’argent de la FED est valable. La FED est un cartel privé de grandes banques qui travaille avec une concession du Congrès. OppositionLes groupes d’intérêt qui ont été vaincus à l’époque n’ont cependant pas abandonné la partie. Ils s’emploient jusqu’à aujourd’hui à réformer le système monétaire. Ils sont ancrés dans la population et ont du soutien politique. Ils n’ont cependant pas les mêmes objectifs. Sur un point cependant, ils sont tous d’accord: la FED avec sa politique désastreuse doit être abolie. Abolition de la FEDCommençons par l’objet principal des réformistes: Griffin et Brown voient tous les deux la cause principale de la crise financière actuelle dans la manière de travailler de la FED. Griffin désigne la méthode de la banque d’émission comme mécanisme Mandrake. Pour comparer, il utilise un personnage d’une bande dessinée américaine des années 40, appelé Mandrake: le magicien. La spécialité de ce personnage était de créer des choses à partir du néant et quand il en avait envie, de les faire disparaître de nouveau dans le néant. Ellen Brown utilise également un conte de fée américain comme analogie, «Le magicien d’Oz». – Qu’est-ce que la banque d’émission américaine a en commun avec un magicien? Pourquoi sa façon de travailler est-elle si mystérieuse? Est-ce qu’elle a une formule secrète pour fabriquer de l’argent – semblable aux alchimistes du temps de Goethe qui avaient cherché une formule pour pouvoir fabriquer de l’or? Le mécanisme Mandrake: «magie» de l’argentEh bien, elle n’est pas si secrète – cette «formule magique». Elle n’est seulement pas si facile à comprendre. Il s’agit de la question centrale: comment est fabriqué l’argent avec lequel nous faisons nos paiements tous les jours? Des dettes qui se multiplientLa FED prête le nouvel argent pour un certain temps contre intérêts à des banques d’affaires. Celles-là multiplient l’argent, c’est-à-dire la dette, maintes fois. Qui profite?Qui profite de cette «magie» de l’argent? Le CEO de la Deutsche Bank, Josef Ackermann n’en finit pas de répéter jusqu’à présent qu’avec des affaires de banque ont peut arriver à un rendement de 25% et qu’on peut atteindre des revenus qui ne seraient pas possibles autrement. Qui paie pour cette «magie» de l’argent?Ce sont les clients des banques, ceux qui paient les impôts, ou bien tout simplement les citoyens qui livrent avec leur travail les intérêts pour rembourser quelque chose que personne n’a économisé, mais qui a été créé par «magie». |