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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°31/32, 28 octobre 2013  >  Non au Plan d’études 21 [Imprimer]

Non au Plan d’études 21

par Erika Vögeli

La prétendue «consultation» concernant le Plan d’études 21 [«Lehrplan 21»] dans les cantons suisses alémaniques est en cours. L’opposition à ce plan d’études est grande et elle comprend tout l’éventail politique et idéologique. Les critiques concernent des aspects philosophiques, éthiques et politiques ainsi que des objections pédagogiques et psychologiques ou des arguments factuels, méthodologiques et didactiques.
Les concepteurs de ce plan d’études rabâchent lors de leurs présentations et introductions qu’il ne s’agit pas d’un changement de paradigmes, que la souveraineté des cantons reste garantie, que le jardin d’enfants n’est pas entièrement remis en question (pour détourner le débat du rejet de l’introduction du niveau élémentaire [«Basisstufe»] dans certains cantons) etc. – tout en sachant parfaitement que ce seront justement les conséquences de l’introduction du nouveau plan d’études. En affirmant qu’il ne s’agit pas d’une réforme fondamentale, ils ont d’une certaine manière «raison» étant donné qu’un grand nombre de ces changements déjà introduits préfigurent le Plan d’études 21. C’est le cas notamment dans les domaines de la formation des enseignants et des manuels scolaires. Là, l’image de l’homme, la philosophie et la politique du Plan d’études 21 sont déjà réalité. La misère dans le domaine de l’instruction publique – notamment qu’environ 15% des jeunes Suisses sont des analphabètes fonctionnels à la fin de l’école publique – est un signe précurseur de ce à quoi nous mènerait le nouveau plan d’études, car il cimente exactement cette évolution dans le mauvais sens.
A l’aide du supplément que vous tenez en main, nous désirons poursuivre la publication d’articles concernant l’école et la formation des jeunes et approfondir certains aspects fondamentaux.
La contribution ci-contre, rédigée par un enseignant de longue date, montre ce qu’une pédagogie personnaliste peut accomplir de positif et – à l’instar des expériences personnelles d’une mère (p. 7) – il analyse les hypothèses (erronées) du Plan d’études 21: l’apprentissage «autodirigé» provoque des évolutions négatives et délaisse totalement les enfants, tandis que la prétendue «école communautaire» (Allemagne) respectivement les méthodes d’individualisation qu’on y pratique (comme chez nous) produit des enfants qui s’isolent, qui sont abandonnés à leurs sentiments d’avoir échoué et qui suite à cela restent sur le carreau. Il va de soi que suite à de telles expériences tous les autres enfants ne sont également guère en mesure d’en tirer des conséquences positives pour une vie en commun épanouie.
Mais les enfants veulent apprendre, ils veulent accomplir des tâches, ils veulent jouer un rôle sensé au sein de la communauté – pour cela, ils ont besoin d’enseignants qui les prennent au sérieux en tant que personnes et qui ont eu l’occasion de se former dans les domaines de la pédagogie et de la psychologie du développement. Ce n’est qu’ainsi qu’ils seront aptes à remplir leur devoir d’enseignants, tel que les Constitutions cantonales et les lois scolaires suisses le stipulent dans leurs formulations diverses, qui toutes exigent que nos enfants soient éduqués à devenir des personnes indépendantes et conscientes de leurs responsabilités tout en favorisant, en tant que citoyens et êtres humains le vivre-ensemble.