L’Autriche est en faillite!Ce que des générations avaient construit a été dilapidé dans le casino mondialpar Friedrich RomigLes politiciens autrichiens tels que Vranitzky et Schüssel, ou encore Andreas Khol, qui a agi comme éminence grise pendant des décennies, nous ont menés dans l’Union européenne et imposé l’euro. Ils ont été fort soutenus par des gens du deuxième rang, ainsi de Mock, Busek, Klima, Fischler, les anciennes ministres des Affaires étrangères Ferrero-Waldner et Plassnik, sans oublier les béni-oui-oui du Parlement ainsi que les fonctionnaires sans caractères représentant le pays à Bruxelles qui, tous, ont agi pour que le pays perde sa souveraineté tout autant que sa monnaie et s’enfonce dans la faillite globale. Ils ont préparé le terrain aux profiteurs et aux banquiers criminels qui se sont lancés dans ce casino mondial où de gigantesques sommes du patrimoine national ont été perdues à tout jamais en quelques années. Le patrimoine national est dilapidé et on en a pour un siècle à payer des intérêtsLes contrats de leasing transfrontaliers, conclus par les communes et des entreprises relevant de l’Etat, s’élèvent à 20 à 30 milliards euros. La firme Tiwag a vendu son usine électrique de Sellrain-Silz pour environ 1,5 milliard d’euros, puis l’a reprise en leasing pour cent ans. Le prix de vente fut déposé dans des banques étrangères. Mais, les banques de dépôts s’effondrent l’une après l’autre, et de larges franges du prix d’achat disparaissent et ce qui reste c’est l’obligation pour la firme Tiwag de payer l’emprunt pendant cent ans! Cela ressemble fort à la façon d’agir d’un propriétaire de maison qui aurait pendant des années économisé pour acheter sa maison, l’aurait ensuite vendue, puis brûlé la somme recueillie, pour ensuite la louer, c’est-à-dire la payer une deuxième fois. Fonds de pension investis en hypothèques américaines pourriesLes banques autrichiennes ont investi 2,7 milliards d’euros en Islande, dont 1 milliard rien que par Raiffeisen. Seule une petite partie de ces investissements dirigés par la suite vers les Etat-Unis sera récupérée. Les dédommagements des investisseurs particuliers, à qui ont avait promis que les «produits structurés» étaient «inattaquables», provoqueront d’autres pertes. Depuis des années, tout ce qui a affaire au monde de la finance sait que les Etats-Unis sont en faillite et doivent être soutenus par l’étranger à hauteur de 2 à 3 milliards de dollars par jour. De ce fait, depuis des années, plus personne de sensé n’investit à long terme aux USA. Nos «génies financiers» autrichiens n’en eurent cure et vidèrent les caisses de pensions et transférèrent les économies des Autrichiens aux Etats-Unis pour y acquérir des hypothèques pourries. Les retraités confiants en sont pour leurs frais et doivent accepter des réductions de leurs rentes. C’est Schüssel (alors chancelier [premier ministre] de l’Autriche) qui vanta les deuxième et troisième piliers comme étant la poule aux œufs d’or, qui maintenant se trouvent dans la fange. Subventions dilapidées dans le casino mondialLa compagnie d’aviation Austrian Airlines (AUA) a donné une image particulièrement ridicule. Elle obligea ses actionnaires à augmenter le capital, en déposa une partie aux Etats-Unis et la perdit. Elle est maintenant vendue pour 1 euro pour autant que le gouvernement se montre prêt à y injecter 500 millions pour aguicher l’acheteur. Depuis sa création, cette compagnie a toujours dû être soutenue, n’arrivant pas à vivre par elle-même. La mégalomanie des dirigeants du pays, qui voulaient à tout prix avoir leur propre compagnie d’aviation, les a amenés à la déroute. L’hyperinflation est la suite logique de l’extension du volume de créditL’Autriche est en faillite! Il apparaît clairement que la gigantesque extension du volume de crédits semble être la solution à la crise due aux jeux de casino, avec pour corollaire une hyperinflation qui ruinera les économies des gens. L’euro gardera sa réputation d’être un facteur de cherté de la vie – et tout le monde s’appauvrira, notamment du fait des augmentations des impôts dont va s’occuper la nouvelle coalition gouvernementale des Messieurs Feymann et Pröll. En peu d’années, les politiciens ont – avec l’aide de la mafia des banques et de «Global players» peu sérieux – dilapidé, dans des entreprises et des holdings proche de l’Etat, le patrimoine national créé avec peine par des générations. Ils estiment que ce capitalisme désastreux est sans doute la condition d’un «nouvel ordre mondial» dans lequel des générations de simples citoyens patients ne seront bonnes qu’à être tondues. • L’auteur a enseigné l’économie politique à Vienne, Graz et Aix-la-Chapelle. |