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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2014  >  N° 2/3, 3 février 2014  >  Courrier des lecteurs [Imprimer]

Courrier des lecteurs

Coopération sur la base de l’esprit communautaire au lieu de la recherche du profit

Chers membres de la rédaction de Zeit-Fragen/Horizons et débats,

Nous tenons à vous remercier de l’«Etat des lieux en début d’année» exposant dans toutes ses facettes les conditions de base de notre vivre ensemble [cf. Horizons et débats no 1 du 20/1/14]. Nous aimerions vous communiquer quelques-unes de nos réflexions à ce sujet.
L’exploitation paysanne familiale du Hackenberg dans le canton de Thurgovie représente un exemple pour la mise en œuvre des valeurs exposées dans ce texte.
Cette petite exploitation agricole est un modèle pour la souveraineté alimentaire. Il s’agit aussi de cultiver et de préserver des espèces végétales et animales adaptées aux conditions spécifiques régionales et climatiques.
A quel point la recherche sérieuse, la mise en œuvre et le développement des objectifs de cette exploitation sont importants, se manifeste entre autres dans les nombreuses distinctions obtenues pour l’élevage d’animaux et la culture de semences ainsi que dans le fait que des visiteurs d’autres pays et continents profitent de l’occasion d’apprendre de ce modèle.
Ainsi, l’exploitation agricole du Hackenberg représente un exemple d’avenir pour un approvisionnement alimentaire non-industrialisé, décentralisé et défini par le producteur et dont la réussite repose sur la coopération, l’engagement et la compétence de nombreuses personnes motivées. Chacun qui y prend part réalise l’importance de ce travail à tous les niveaux de la collaboration et du vivre ensemble.
De plus en plus de personnes se rendent compte que l’exploitation de la nature et la mainmise des multinationales agroalimentaires, telle que Monsanto, sur la production et la commercialisation des denrées alimentaires détruisent les petites exploitations familiales, conduisent à des dépendances et ne contribuent ni à réduire la pauvreté ni à garantir l’approvisionnement et la survie des générations futures sur notre planète.
Ce n’est pas la recherche du profit qui permettra la survie de l’humanité mais la coopération sur la base de l’esprit communautaire.
Il est révoltant qu’une personne [nom connu de la rédaction] ait miné et mis en danger cet ouvrage précieux suite à un abus de confiance, un manque de franchise, le recours à la manipulation et en suivant un principe purement économiste.
Etant donné que la confiance est la base fondamentale de la paix entre les êtres humains, de telles démarches touchent le centre névralgique du vivre ensemble et de la coopération humaine et elles représentent un véritable poison pour toute coopération solide en faveur du bien commun.
Nous sommes soulagés que cette attaque ait pu être parée et que ce modèle orienté vers l’avenir puisse être poursuivi.
Nous remercions tout particulièrement Mme Buchholz-Kaiser de ne jamais perdre de vue notre conception de l’homme afin de mettre en œuvre les bases d’un vivre ensemble humain telles qu’elles sont exposées dans le texte sur l’état des lieux. Nous sommes heureux de pouvoir poursuivre nos activités ensemble dans cette direction.

Un groupe de membres berlinois de la coopérative Zeit-Fragen

«Ami go home» – l’Europe n’a pas besoin des fausses théories des Etats-Unis

C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai lu l’article du Dr Andreas Bau dans Horizons et débats n° 1 du 14 janvier 2014.
Bien que je ne sois pas médecin, ce que le docteur Andreas Bau écrit au sujet de la psychiatrisation du comportement de l’enfant correspond tout à fait à mon sentiment le plus intime. Si j’ai bien compris l’article, il y a pourtant toujours des pédiatres qui veulent guérir les enfants du TDAH en leur donnant de la Ritaline.
Tant que nos hommes politiques, les Etats-Unis, des fondations privées telles que Bertelsmann ou autres dans d’autres pays soutiennent l’homo oeconomicus, le Plan d’études 21 et l’école communautaire (Gemeinschaftsschule) dans le Bade-Wurtemberg, un changement en faveur des enfants ne se produira que lentement. Certains changements sont bien sûr déjà en route. Mais tant qu’il y aura des médecins comme le Dr Gritz, qui sont sous l’influence de l’industrie pharmaceutique, une amélioration ne s’effectuera que lentement. Mais on progresse malgré tout, et c’est bien.
En tant qu’écolier, on m’aurait également prescrit de la Ritaline pour me guérir de ma vivacité à l’école et en général. Je suis heureux qu’à l’époque en Yougoslavie, les Etats-Unis n’aient pas encore eu autant d’influence qu’en Europe aujourd’hui. Les hommes politiques en Europe n’ont tout simplement pas le courage d’agir et de s’y opposer. Il manque depuis longtemps quelqu’un comme Charles de Gaulle en France, qui a dit à l’OTAN: «Ami go home».

Dušan Radakovic, Munich


Traiter les enfants comme s’ils étaient malades – cela les rendra vraiment malades

Merci à votre rédaction d’avoir publié l’article informatif du pédiatre Dr Andreas Bau au sujet de la progression des difficultés dans l’apprentissage et des problèmes psychiques. La progression d’une agitation non maîtrisable que présentent des enfants depuis quelques années dans les pays civilisés, a mené à un diagnostique qui inquiète, le TDAH (Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). A un taux fort élevé, ces enfants sont dopés à la Ritaline.
Monsieur Bau, ayant une longue expérience en tant que pédiatre à Hambourg, a suivi le parcours de ce médicament largement répandu depuis une vingtaine d’années. Il écrit: «La Ritaline était présentée comme un grand progrès, pour ainsi dire comme une solution miracle. […] Un diagnostic psychiatrique est pour beaucoup d’enfants une lourde charge tout au long de leur vie. Le ‹diagnostic› du TDAH etc. remplaça tous les précédents. Il se basa sur un nombre croissant de ‹symptômes›, qui peuvent presque tous être considérés comme comportement enfantin normal. […] On a renoncé à chercher une solution aux problèmes des enfants là où ils ont surgi, c’est-à-dire dans le domaine pédagogique.»
De cette façon le docteur Bau rend attentif, également par rapport à d’autres diagnostics prématurés tels que l’autisme ou le syndrome d’Asperger, à une psychiatrisation des comportements particuliers qui est nuisible aux enfants.
Une telle voix est impérative! A forte raison, le pédiatre dénonce comme étant inacceptable que dans de nombreux cas particuliers, l’être humain soit privé d’un épanouissement psychiquement sain et d’une enfance et adolescence sereine.
En tant que psychothérapeute pour enfants et adolescents j’aimerais ajouter que seul un lien naturel entre la mère et le petit enfant lors des premières années de sa vie et par conséquent le support de la famille normale puisse répliquer à cette artificialisation dangereuse contre laquelle Dr Bau met en garde à juste titre. La contribution compétente du Dr Bau incite à prendre une voie plus saine.
Ce pédiatre sage souligne que traiter les enfants comme des malades les rendrait vraiment malades et il plaide pour qu’on tienne compte du potentiel créateur de nos enfants.

Christa Meves, Uelzen


Faire mieux connaître la génération aînée aux enfants

Je vous remercie beaucoup des excellents articles instructifs publiés dans votre journal. En particulier les articles qui traitent de questions pédagogiques attirent mon intérêt. Face à une animation fébrile autour de «l’école», ils m’aident beaucoup à me concentrer sur mes tâches principales comme enseignante. L’article d’Eliane Gautschi intitulé «Renforcer les liens entre les générations» dans l’édition du 23 décembre m’a profondément touchée.
L’année passée, de graves maladies rendaient nécessaire de faire soigner mes parents dans un EMS. Malgré un personnel soignant compétent et aimable, chez beaucoup d’habitants le manque d’attention se faisait sentir. Ils se réjouissaient de l’intérêt qu’on portait à leur vie, de ce qu’on leur adressait quelques mots aimables et ils se réjouissaient avant tout de la visite des enfants. Souvent nous avions emmené nos trois enfants dans la résidence pour personnes âgées ou bien ils y allaient seuls. Ils apprenaient à s’accommoder entièrement aux besoins et à l’allure d’une personne âgée malade, à considérer les mesures de précaution pour ne pas mettre en danger les grands-parents ou d’autres résidents et bien plus encore. Ainsi, la situation était renversée, chacun de nos enfants devaient trouver un accès adulte à la grand-mère et au grand-père, car la situation n’était plus comme autrefois où c’était les grands-parents qui s’accommodaient encore entièrement à leur besoins.
Tous les trois développaient leur propre manière – correspondant à leurs préférences – de passer un temps agréable avec leurs grands-parents. Le benjamin, par exemple, profitait des offres pour tous les résidents en accompagnant son grand-père. Il allait chercher le grand-père à l’heure dans le fauteuil roulant et l’emmenait au rez-de-chaussée pour jouer ensemble aux quilles. Il assumait la tâche importante d’aller chercher les boules et de remettre les quilles ce que les personnes physiquement handicapées ne pouvaient faire. Les séniors se réjouissaient de la fraîcheur et la spontanéité de l’enfant.
Le fait de savoir mettre au second plan leurs propres besoins en faveur d’un bonheur beaucoup plus grand, c’est-à-dire de rendre heureux les grands-parents ou bien de les aider, était le plus beau que nos enfants aient vécu lors de ces visites. Le temps intense avec les grands-parents était un cadeau pour toute la famille, car nous devions retrouver le calme afin d’être vraiment en relation avec eux. Ainsi, toutes les exigences du quotidien restaient à l’écart dans ces moments précieux et communs. C’est ce qui en reste.
Depuis longtemps déjà, je me demande comment je pourrais faire mieux connaître la génération aînée à mes élèves de l’école primaire. L’article de Madame Gautschi vient de me donner des idées précieuses.

Sigrid Schiller, Rellingen