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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°11, 19 mars 2012  >  La centrale nucléaire de Mühleberg doit être fermée [Imprimer]

La centrale nucléaire de Mühleberg doit être fermée

par H.W. Gabriel, ingénieur

Un an après Fukushima, le Tribunal administratif fédéral a décidé, pour des raisons de sécurité, de n’autoriser l’exploitation du plus ancien réacteur à eau bouillante, situé près de Berne, que jusqu’en juin 2013. Toute autorisation au-delà de cette date nécessitera des preuves de sécurité étendues. Or ces dernières sont, selon les premières évaluations, difficiles à apporter.
Qu’est-il arrivé? Selon la décision du gouvernement, l’abandon du nucléaire ne devait avoir lieu qu’après 2030. Est-ce que la justice s’est chargée à juste titre de la question de la sécurité et de l’énergie? Les commissions de sécurité se sont-elles discréditées en dissimulant ou en minimisant depuis des années des problèmes de sécurité importants?
Nous acheminons-nous vers une situation où des décisions peuvent provoquer des dommages irréparables au bien commun? «Mühleberg» détermine aussi l’avenir des autres centrales nucléaires, Beznau, Gösgen et Leibstadt, qui produisent tout de même 40% de l’énergie électrique.
Pourtant, si l’on accorde une importance essentielle au principe selon lequel la sécurité des citoyens prime sur la rentabilité, la décision du tribunal administratif doit être considérée comme correcte, du moins dans un premier temps. Il ne demande pas l’arrêt immédiat (ce qui aurait été possible). Il accorde plus d’une année à l’exploitant pour apporter des preuves de sécurité.
Les politiciens aussi devraient profiter de cette période pour reprendre l’initiative. A quels reproches ne s’exposeront-ils pas si un accident se produit plus tard sans que les améliorations nécessaires n’aient été apportées dès maintenant?
A ce sujet, voici quelques suggestions de mesures peu coûteuses mais efficaces:
–    Le comportement des commissions d’évaluation de la sécurité et de la rentabilité fait l’objet de critiques. Leurs évaluations occupent cependant le rang politique le plus élevé. Le Parlement devrait formuler les critères de sécurité essentiels pour protéger la population.
–    Le comportement de la direction de la centrale nucléaire, pendant les périodes difficiles de fortes pressions, nécessite le soutien de l’opinion publique. Le Conseil fédéral devrait désigner un délégué à la sécurité de la centrale qui soit indépendant de l’entreprise.
–    Dans les anciennes installations, dont les défaillances sont prouvées, il faudrait envisager des mesures destinées par exemple à réduire les sollicitations de l’installation. Ainsi, on pourrait réduire le rendement de 50%.
On ne devrait mettre aucune limite à la pensée constructive.    •
(Traduction Horizons et débats)