Le taux directeur suisse pris en tenailles par l’Amérique«Economic Hit Men» en Suisse?mbü. Il y a des guerres avec des armes, mais il y aussi des guerres économiques. Comment on les met sur les rails et comment on les mène, John Perkins,* l’a décrit de manière impressionnante. Il s’y connaît bien, étant lui-même un ancien «Economic Hit Man» (assassin financier) qui avait été en route pour la haute finance en Indonésie, au Panama, en Colombie et en Arabie Saoudite. Il était économe en chef et spécialiste économique de la société de consultants Main de Boston qui, depuis, n’existe plus. Il a établi des pronostics extrêmement positifs pour le développement économique de pays émergents du tiers monde. Séduit par la perspective d’un boom économique, ces pays devaient construire des barrages, des centrales énergétiques, des autoroutes, des ports et des aéroports. Comme ils n’étaient pas capables de construire par leur propre force, on leur a offert des crédits généreux de plusieurs milliards. Des entreprises américaines étaient chargées des travaux. Des membres de gouvernement méfiants ont été soudoyés. Ainsi, ces pays se retrouvaient très vite criblés de dettes et ils étaient prêts au chantage. En faisaient partie: le contrôle de leur voix à l’ONU, la construction de bases militaires ou l’accès à des matières premières importantes. Camouflés en aide au développement, les crédits rendaient les débiteurs politiquement et économiquement dépendants des USA. Aucune goutte de sang n’a coulé, il n’a fallu aucune invasion, ni guerre, ni coup d’Etat sanglant. Vu de l’extérieur, tout se passait tout à fait paisiblement. Et aujourd’hui?Que fait un empire qui mène des guerres coûtant des milliards? Le peuple doit être maintenu dans de bonnes dispositions – avec de l’argent. L’argent coule à flot. Des crédits sont donnés pour la construction de maisons, pour des aménagements, pour des voitures, des crédits pour la formation, pour des voyages de vacances. Ainsi l’économie marche – une économie de guerre. Bientôt ces crédits passent d’une banque à l’autre, changent de nom, sont mélangés, reçoivent un nouvel emballage et deviennent des valeurs structurées à fort rendement. Tout le monde se les arrache pour participer à cette manne financière, car ces nouveaux produits ont un très haut rendement. Des agences de «rating» ont témoigné de leur sécurité. Les banquiers bien formés aimaient les vendre dans le monde entier, ils ont persuadé des clients et ont introduits ces papiers dans les fonds et les caisses de pension. Eux-mêmes se sont également servis de cette manne et ont encaissé des milliards sous forme de bonus. Les banques, avec leur réseau mondialisé, ont diffusé ces papiers dans le monde entier. * John Perkins, Les confessions d’un assassin financier – Révélations sur la manipulation des économies du monde par les Etats-Unis, Ed. al-Terre ISBN 2-89626-001-3 |