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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°42, 1 novembre 2010  >  Il est temps de se libérer (du génie génétique) [Imprimer]

Il est temps de se libérer (du génie génétique)

par Klaus Faißner*

Même s’il est réjouissant qu’on ait enfin lancé le débat quant au marquage des produits animaux contenant des OGM, ce sont des faits et des actes clairs au lieu de belles paroles dont nous avons besoin. Ensemble nous allons libérer l’Autriche du génie génétique.

93% des Autrichiennes et des Autrichiens ne veulent pas d’OGM dans leur assiette.1 En 1997, plus de 1,2 million de citoyens se sont prononcés en faveur de l’interdiction du génie génétique – aucun plébiscite hors-partis n’a jusqu’à présent obtenu autant de soutien. Mais qu’en est-il du débat ouvert par le ministre de la Santé Alois Stöger concernant le marquage de produits animaux?
Profitons de l’occasion pour clarifier les points principaux de la discussion et d’exprimer des revendications claires.

Les faits

• Suite à l’opposition massive de la population, on n’a encore jamais (au moins officiellement) cultivé de plantes génétiquement modifiées en Autriche.
• Mais: chaque année, des milliers de tonnes de soja génétiquement modifié (soja GM) servent à l’alimentation animale (avant tout aux porcs et aux poules). En 2009, ce furent exactement 500 000 tonnes ou 95% du soja qui ont servi à nourrir des animaux.2 Mais il y a assez de soja conventionnel sur le marché mondial pour couvrir le besoin entier en nourriture animale de l’UE.
• En d’autres termes, presque tous les Autrichiens mangent à contre-cœur de la «viande GM» (ou des «œufs GM») – sauf ceux qui n’utilisent que des produits biologiques ou marqués «garantis sans OGM». Car on peut déceler dans les produits animaux des parties de plantes GM qui ont été utilisées comme nourriture pour ces animaux.3 Ainsi nous ne mettons pas seulement en danger notre santé4, mais nous soutenons également l’industrie du génie génétique.5
• Bien qu’on ne cultive pas de plantes génétiquement modifiées en Autriche, on peut nourrir les animaux avec 24 (!) différents OGM. Ce sont à côté du soja GM (3 es­pèces) le maïs GM (18 espèces), le colza GM, la betterave sucrière GM et la pomme de terre GM (1 espèce par sorte). On peut y ajouter 6 espèces de coton GM qu’on a également admis en tant que nourriture animale. On ne sait pas, si ces ­plantes génétiquement modifiées sont déjà arrivées en Autriche et si oui, on ne connaît pas les quantités.6
• En Autriche, on donne à manger aux animaux de telles quantités gigantesques de soja GM uniquement parce qu’on n’a pas besoin de les déclarer. Il existe déjà un marquage facultatif;7 un sceau étatique supplémentaire, comme le ministre Stöger le propose, ne changerait donc rien à la situation.
• La réglementation obligatoire concernant les OGM, valable dans tous les pays de l’UE, est scandaleuse: Les produits animaux sont exceptés et il n’est pas nécessaire de déclarer une pollution OGM jusqu’à 0,9% – depuis le 1er janvier 2009, c’est aussi le cas pour les produits bios et garantis sans OGM.8 Là, il faut faire ­marche arrière.
• L’Autriche officielle se défend contre un marquage des produits animaux pour tous les pays de l’UE! Selon la ministre allemande de l’Agriculture, Ilse Aigner (CSU), le gouvernement allemand, qui soutien le génie génétique (!), se trouve seul avec sa revendication d’un tel marquage.9 Les ministres Stöger (SPÖ) et Berlakovich (ÖVP) sont responsables des questions concernant le génie génétique.
• Le modèle de la Suisse: Elle n’a pas seulement réalisé l’interdiction de toute production commerciale d’OGM, mais elle a aussi banni le soja GM de la liste des fourrages importés: 99,99% des fourrages importés ne contiennent pas d’OGM.10 Trois facteurs ont rendu cela possible: La souveraineté, la démocratie directe (c’est-à-dire que les citoyens peuvent exiger des votations populaires quand ils le désirent) et la conscience des gens de la préciosité des denrées alimentaires. Neutres, libres, sans OGM et autonomes – voilà des revendications valables pour nous autres aussi!11

Activités

• Achetez, notamment s’il s’agit de viande et d’œufs, des produits biologiques ou marqués «garantis sans OGM». Le meilleur produit pour le plus petit prix n’existe pas.
• Imprimez les coupons «Bioniere»12 annexés (recto et verso), remplissez-les et déposez-les auprès du patron de la succursale de votre supermarché. Si des cen­taines et des milliers de clients revendiquent de la volaille sans OGM, le commerce ne tardera pas à réagir!
• Confrontez les décideurs avec les faits. Ce sont les actions qui comptent, pas les ­belles paroles. Présentez-leur, à chaque occasion, l’article premier de la Constitution fédérale autrichienne: «L’Autriche est une République démocratique. Son droit émane du peuple».13
• Réfléchissons à la revendication d’un plébiscite au sujet d’une interdiction des OGM – 32 ans après Zwentendorf, il serait grand temps de créer une «loi anti-OGM» comparable à la «loi anti-nucléaire», ne pensez-vous pas?

Revendications

• Réalisation prompte du plébiscite sur le génie génétique de 1997 ce qui correspondrait à l’interdiction générale des OGM en Autriche – même si la justice (ou l’injustice) de l’OMC et de l’UE ne le permet pas. Cela veut dire:
• Pas de produits OGM dans nos assiettes (pas non plus par le biais des fourrages!)
• Pas de brevets sur la vie
• Pas d’OGM dans nos champs (cette revendication est probablement déjà réalisée).
• Si ces revendications ne sont pas possibles, il est inévitable, pour la protection de nos bases vitales, de quitter l’UE.
• En plus il faut obtenir le soutien de l’Allemagne en matière de marquage des produits animaux sur tout le territoire de l’UE.    •

(Traduction Horizons et débats)

1    www.lebensministerium.at/article/articleview/82475/?SectionIDOverride=110
2     Données du ministère de l’agriculture autrichienne publiées dans: top agrar Österreich 10/2010,
www.topagrar.at
3    pressetext.com/news/100819001/gentech-pflanzen-verseuchen-milch-und-tiere/?phrase=gentechnik
4     Selon l’étude de la scientifique russe Irina Ermakova 55,6% des jeunes rats, dont les mères avaient mangé du soja GM pendant la grossesse, sont morts. Chez des groupes de référence le taux s’élevait à 7 et 9%. Pour de plus amples informations consultez l’ouvrage de Klaus Faißner «Wirbelsturm und Flächenbrand. Das Ende der Gentechnik»
5    www.regnum.ru/english/526651.html. En outre, une nouvelle étude démontre la nocivité de l’insecticide Roundup utilisé pour le soja et le colza GM etc.; www.keine-gentechnik.de/news-gentechnik/news/de/22576.html
6    Klaus Faißner «Wirbelsturm und Flächenbrand» www.gentechnikverbot.at
7    www.gentechnikfrei.at/
8    Klaus Faißner «Wirbelsturm und Flächenbrand. Das Ende der Gentechnik»
9    www.topagrar.at/home/index.php?option=com_content&task=view&id=2010&Itemid=17 ;
www.bild.de/BILD/politik/2010/07/18/ilse-aigner/landwirtschaftsministerin-sagt-womit-wir-wegen-hitze-rechnen-muessen.html  
10     voir: www.gentechnologie.ch/pdfs/Import_2007.pdf
11     Formulaire en vue du plébiscite «Hors de l’UE» sous: www.webinformation.at/material/Unterstuetzungserklaerung_direkte_Demokratie.pdf 
12    www.bioniere.org/PDFs/Gentech-frei%20Gefluegel%203%20Abschnitte.pdf
13    www.wienerzeitung.at/linkmap/recht/verfassung1.htm

* Klaus Faißner est l’auteur du livre «Wirbelsturm und Flächenbrand. Das Ende der Gentechnik».
Commande: info(at)gentechnikverbot.at


Saviez-vous que
•    la volaille normale est élevée avec de la nourriture contaminée par des OGM?
•    le poison de ces OGM n’est pas éliminé dans l’estomac des animaux (A. Moser, professeur d’université) et termine donc dans votre assiette?
•    d’année en année 550 000 tonnes de soja génétiquement modifié sont importées en Autriche?
•    des plantations de soja génétiquement modifiés, utilisé pour l’alimentation animale, éradiquent de plus en plus les forêts équatoriales?
•    la volaille nourrie sans OGM ne coûterait que quelques centimes de plus?
Nous, les citoyens, décidons de ce qui doit se trouver dans nos rayons! Heureusement, ce sont finalement nous, les citoyens, qui déterminons ce qui est produit et ce qui se trouve dans les rayons des supermarchés. C’est pour cela que nous devrions, avant tout lors de l’achat de volaille, nous assurer que celle-ci ait été nourrie biologiquement ou qu’elle porte le label «garantis sans OGM». Nous boycotterons la «volaille GM», jusqu’à ce que le commerce réagisse!
Nous vous prions de compléter le talon ci-dessous et de le déposer lors de vos prochains achats à la caisse de votre supermarché!