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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°11, 19 mars 2012  >  «Les écoles de Saxe sont les meilleures» [Imprimer]

«Les écoles de Saxe sont les meilleures»

Le Centre de formation professionnelle de Weisswasser – un modèle

par Dieter Sprock

Eveline Hubatsch, l’ancienne directrice de la verrerie lusacienne de Weisswasser déclare avec une certaine fierté, dans un entretien avec la direction de l’école et les enseignants du centre de formation professionnelle de Weisswasser: «Les écoles de Saxe sont les meilleures et nous sommes des Saxons». Après le tournant, la situation n’était pas facile pour les écoles et les enseignants de l’ancienne RDA, puisque leurs expériences étaient à peine reconnues à l’Ouest, et ceci bien que l’industrie embauchât très volontiers les ingénieurs de l’Est disposant d’une excellente formation. On a manqué la chance de tirer les meilleurs éléments des deux systèmes scolaires et de les réunir.

Il faut anticiper, malgré l’incertitude

Le centre de formation professionnelle de Weisswasser a vécu plusieurs bouleversements, dont au moins un grand, à savoir la transition du système scolaire de la RDA à celui du Bade-Wurtemberg et de la Bavière, dont il devait reprendre les programmes scolaires et la structure après le tournant. A Weisswasser, il existait au temps de la RDA par exemple une formation professionnelle aboutissant à la maturité. Celle-ci avait fait ses preuves depuis les années 70. Les apprentis avaient la possibilité d’obtenir ainsi la maturité. Avec le changement radical et jusqu’au tournant, ce système était en fin de vie. Le vice-directeur de l’école, Friedhelm Patock, déclare: «Mais les élèves étaient encore là et nous ne pouvions pas les renvoyer; pendant la phase transitoire, il existait à Weisswasser trois classes de maturité. Bien que nous, les enseignants, étions très incertains, nous devions anticiper et conduire les classes jusqu’à l’examen final.»
Dans l’ensemble du territoire de l’Est, le nombre des élèves a diminué fortement après le tournant. Dans la région de Görlitz, Zittau et Hoyerswerda, les baisses étaient particulièrement fortes. Le nombre d’habitants de Weisswasser est passé de presque 40 000 juste après le tournant à 19 000 aujourd’hui. «Ce sont surtout les jeunes gens qui sont partis; ils ont emmené leurs enfants – même ceux qui n’étaient pas encore nés – et qui manquent maintenant. Avec des actions telles que ‹Sachse komm zurück› (Saxe, reviens!) et d’autres, on tente à présent de faire revenir les gens, dont on a absolument besoin ici», explique Friedhelm Patock. Beaucoup sont partis, parce que les salaires étaient plus élevés à l’Ouest. Les transformations structurelles étaient une autre raison: L’ensemble de l’industrie textile s’effondra et ainsi des centaines d’emplois disparurent. Il y avait environ 14 000 employés dans le combinat de la verrerie de Lusace, aujourd’hui ils ne sont plus que 500. Dans la centrale de Boxberg, un des principaux employeurs de la région, il y avait dans les grands moments plus de 4000 employés, aujourd’hui, ils ne sont plus que 800 à 900.
Ce développement a bien sûr aussi modifié le paysage de la formation: des sites ont été regroupés et des écoles fermées. Cela a conduit d’abord à un net surplus d’enseignants, qu’on a essayé de résoudre en gelant les embauches.
Mais entre-temps, il existe en Saxe un manque d’enseignants accru; on cherche de nouveau des enseignants à tous les niveaux; le corps enseignant actuel est trop âgé. C’est particulièrment grave pour les écoles professionnelles, car là, chaque enseignant est spécialiste dans une branche déterminée et il ne peut pas facilement reprendre une autre branche.

«Les résultats sont très encourageants»

L’initiation au concept des champs d’apprentissage a également beaucoup exigé des enseignants. Il n’existe presque plus personne qui enseigne encore dans sa matière d’origine de manière traditionnelle. Les enseignants ont dû non seulement s’adapter à de nouvelles matières, mais les exigences pédagogiques et didactiques se sont aussi modifiées. Dans de nombreuses formations professionnelles, on a par exemple intégré la matière classique des mathématiques dans le domaine spécialisé, afin de les rendre plus proches de la pratique, pour une transition fluide: «Je dois savoir calculer, je dois être capable de comprendre un texte, peut-être qu’il faut le traduire de l’anglais ou du russe, et finalement je dois développer une stratégie et éventuellement être capable aussi d’en présenter les résultats. Ce fut le défi des enseignants de développer l’enseignement des matières dans ce sens-là. Ce développement s’étendit sur une longue durée et exigea beaucoup de coopération. Pour les mécatroniciens par exemple, tout le programme scolaire a dû être retravaillé pour être davantage axé sur la pratique. Nous avons instauré la formation de mécatronicien en 2000 dans notre site à Boxberg et je dois dire que ce sont toujours des classes à haut potentiel.
Depuis quelques années, je suis correcteur des examens de la Chambre de Commerce et d’Industrie. Là, je vois que nous avons bien fait d’axer l’enseignement sur un but pragmatique. Les résultats sont encourageants», ajoute Friedhelm Patock.

«Notre offre est assez diversifée»

Le centre de formation professionnelle de Weisswasser possède un large éventail de formations. Elle forme pour de nombreux métiers. L’école professionnelle classique avec sa formation par alternance – en entreprise et à l’école – n’en est qu’un pilier. «Nous travaillons surtout de manière modulaire. Cela veut dire que les élèves vont 2 semaines à l’école, après ils sont 4 semaines en entreprise. Ce sont seulement les apprentis des métiers commerciaux, donc les vendeurs et les détaillants, qui fréquentent l’école deux jours par semaine, au moins 13 heures», explique le directeur d’école Gotthard Bläsche. «Nous avons des menuisiers, des mécaniciens du bois, des mécaniciens industriels, des mécaniciens de production, des électroniciens, des techniciens d’automatisation, des techniciens d’entreprise, des mécatroniciens, des ajusteurs-monteurs, différents métiers dans la construction tout comme des vendeurs et des détaillants, tous travaillent dans une entreprise de formation.
Il existe aussi des offres visant à préparer pour un métier, pour les jeunes gens qui n’ont pas de brevet des collèges.
Puis, nous avons aussi les lycées d’enseignement technique et professionnel. Là, les bons élèves peuvent obtenir le baccalauréat professionnnel; en deux ans, après la dixième classe ou après la fin de leur apprentissage en un an.
Le centre de formation professionnelle est un autre genre d’école. Là, l’Etat forme pour des métiers; à Weisswasser en informatique et dans le domaine social.
Finalement, nous avons encore une école professionnelle pour les gens exerçant une activité professionnelle et disposant d’un brevet d’apprentissage, qui conduit aux diplômes de techniciens et de gestion d’entreprise. Les élèves fréquentent les cours le vendredi soir et le samedi matin, c’est une formation en parallèle avec une activité professionnelle et qui dure 4 ans.
Cela montre que notre offre en formation est assez large et très exigeante. Le niveau des élèves s’étend du très faible au très fort. Pour les enseignants, ceci n’est certainement pas facile; ils doivent ici enseigner aux élèves faibles, et deux heures plus tard ils doivent adapter leur enseignement à un tout autre niveau.»
Avec ses 1000 étudiants, 53 classes et 56 enseignants, le centre de formation professionnelle de Weisswasser ne fait certes pas partie des plus grands qui eux ont 2000 élèves et plus, pourtant la «petitesse» a aussi ses avantages, notamment l’avantage de se trouver dans une région rurale: il y a là beaucoup moins de violence que dans les grandes villes.

«On accomplits partout un travail formidable»

Gotthard Bläsche poursuit: «En Saxe, les collèges (voir l’encadré) font beaucoup d’efforts, ils donnent un bon enseignement. Le problème des collèges était que suite au tournant de nombreux élèves ont choisi, déjà après la quatrième classe, la voie du lycée, et ainsi les élèves forts manquaient dans les collèges. Depuis, cela a un peu changé. Aujourd’hui, il y a de nouveau davantage d’élèves qui choisissent le collège et qui décident après de continuer ou non. Les exigences des collèges sont assez sévères. Peut-être qu’il y a eu, dans la phase transitoire, une baisse de niveau; on était un peu déconcerté et l’on devait tout d’abord s’adapter. Les écoles primaires locales ont toujours eu un bon niveau en lecture, écriture et calcul. Je pense que partout s’accomplit un travail formidable.
En jugeant le niveau de performance de nos élèves, on doit bien distinguer: Les meilleurs élèves vont au lycée professionnel. Ceux qui sont bons, font un apprentissage chez Vattenfall où il reçoivent beau­coup d’argent et ont la perspective d’être embauchés après. Un autre trouve aussi quelque part une place d’apprentissage et gagne pas mal d’argent. Et de même avec le suivant… Nous voulons naturellement fournir des élèves à nos lycées d’enseignement technique et professionnel même si nous n’avons pas que les meilleurs à disposition. Si les enseignants se plaignent du niveau des élèves, ce n’est pas forcément la faute des écoles précédentes, mais cela vient du fait que nous n’avons pas les meilleurs élèves qui se présentent. Je veux dire qu’il est difficile, à partir de notre position, de juger les autres formes scolaires.» Andreas Diener ajoute qu’en outre on se plaint volontiers des choses qui déplaisent, et qu’il y a des moments bien sûr, où l’on voudrait que les élèves soient meilleurs ici ou là, mais on doit bien faire avec ceux qu’on a. Il enseigne chez les assistants sociaux les domaines de l’organisation relationnelle et la musique, ainsi que l’allemand en tant que langue étrangère aux adolescents de familles d’immigrants. Petra Weidner, qui enseigne l’économie au lycée d’enseignement technique et professionnel s’engage pour l’apprentissage adapté au fonctionnement du cerveau et prend fait et cause pour le jeu: c’est la dose qui compte.
En tout cas, tous sont convaincus que l’enseignement est avant tout l’affaire des enseignants et non pas celle de la direction scolaire. «Cela dépend de la manière dont l’enseignant entre dans la classe et transmet ses objectifs et la matière.» Le métier d’enseignant est très important, on a besoin d’enseignants dévoués corps et âme, qui transmettent aussi à nouveau des valeurs. Il n’y a rien à ajouter à cela.    •

L’école secondaire en Saxe

En Saxe la Hauptschule (établissement secondaire du premier cycle menant à un examen à finalité professionnelle) et la Realschule (établissement secondaire du premier cycle donnant aux élèves une éducation générale plus complète) sont regroupés en une seule forme d’école secondaire: la «Mittelschule» (comparable au collège unique). Celle-ci regroupe les classes 5 à 10. Elle transmet aussi bien une formation théorique que pratique et constitue la base pour une formation scolaire complémentaire.
Les classes 5 et 6 forment une entité, au sein de laquelle les enfants peuvent s’orienter. Les plans d’études sont équilibrés de façon à permettre d’intégrer le lycée. Les cours ont lieu en classes, mais les élèves entrent déjà en contact avec le système de cours, pour faciliter ainsi l’intégration dans les classes supérieures. Pour que chaque élève puisse apprendre en fonction de ses capacités, un programme de soutien est proposé. Cette offre s’adresse tout d’abord aux élèves qui présentent des déficits dans leurs résultats, mais aussi partiellement à ceux qui se montrent particulièrement performants. A partir de la 7e classe l’enseignement est axé sur l’examen final. Vous en tant que parents, vous devez décider du genre d’examen final auquel votre enfant doit aspirer à l’école secondaire. Cependant cette décision n’est pas définitive, puisqu’après la 7e, 8e et 9e classe on peut – suivant les résultats – encore changer.
Il y a trois brevets qui peuvent être réalisés à l’école secondaire. A la fin de la 9e classe, les élèves de la Haupt­schule auront le brevet à finalité professionnelle (Hauptschulabschluss). Si ceux-là passent un examen complémentaire avec succès, ils obtiennent le brevet qualifié de la Hauptschule. Dans le cycle de la Realschule, les élèves qui réussissent l’examen à la fin de la 10e classe, peuvent décrocher le brevet de la Realschule (Mittlere Reife). Ces examens réussis, d’autres voies de formations professionnelles ou d’enseignement général s’ouvrent aux élèves.

Source: www.studienkreis.de/service/schulsysteme/artikel/das-schulsystem-
in-sachsen.html