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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°20/21, 17 juin 2013  >  Les Casques bleus risquent fort d’être pris pour cibles [Imprimer]

Les Casques bleus risquent fort d’être pris pour cibles

par Rudolf Gruber

L’Autriche prépare le retrait de ses Casques bleus de l’ONU sur le Golan. Après la levée de l’embargo sur les armes contre la Syrie leur sécurité est de moins en moins garantie.
Ce n’est pas souvent que la petite Autriche s’oppose aux pays partenaires les plus puissants de l’Union européenne. Mais c’est ce qui s’est passé, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles: «Si deux veulent quelque chose, il ne faut pas s’attendre à ce que les 25 autres leur courent après», a déclaré – suite au comportement de la Grande-Bretagne et de la France après que le renouvellement de l’embargo sur les armes contre la Syrie ait échoué – le ministre des Affaires étrangères autrichien Michael Spindelegger, de manière inhabituellement mordante, lui qui s’exprime en général plutôt prudemment.

Des armes pour les extrémistes

L’Autriche est donc également contre les livraisons d’armes aux rebelles syriens, car entre quelles mains d’insurgés elles vont tomber est incontrôlable. La probabilité que les extrémistes islamistes en profitent est grande, car leurs unités déterminent en grande partie le combat en Syrie. Des livraisons d’armes européennes aux rebelles, théoriquement possible dès juin, devraient mettre le régime syrien d’Assad militairement sous pression.

Menace pour les troupes de l’ONU

Toutefois, les quelques 1000 soldats de la paix de l’ONU qui surveillent le cessez-le-feu sur le plateau du Golan à la frontière syrienne depuis la fin de la guerre de Yom Kippour de 1974, risquent fort de devenir la cible des diverses parties engagées dans cette guerre civile. L’Autriche constitue le plus fort contingent avec 380 Casques bleus, le reste des troupes sont fournies par l’Inde et les Philippines.
Pendant les quelques 40 années d’engagement pacifique, les gardes du plateau du Golan n’ont jamais été aussi en danger que maintenant: le Japon et la Croatie ont déjà retiré leurs soldats suite à l’approche du front de guerre civile de la zone tampon. En novembre dernier, 88 soldats autrichiens ont été attaqués sur la route de l’aéroport de Damas lors d’un remplacement de troupes. Avec 4 blessés, cet incident n’avait pas causé trop de dégâts.
Hier, Gerald Klug, le ministre de la Défense, a déclaré à la radio que suite à un tel incident «l’ensemble de la mission est mise en question». Et le ministre d’ajouter que la situation était réévaluée chaque jour et qu’il avait déjà donné l’ordre de préparer un désengagement planifié qui pourrait être assuré en quelques heures.
Il n’y a pas encore de danger imminent a en même temps apaisé le ministre des Affaires étrangères Spindelegger,  «mais la sécurité de nos soldats est une priorité absolue.» A Vienne, on prévoit que le désengagement pourrait avoir lieu en août. Selon Spindelegger, la situation s’aggrave de plus en plus en Syrie et rend «extrêmement difficile à l’Autriche de maintenir cette mission». Il a confirmé qu’il en avait déjà informé Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU.

Les Casques bleus, un thème de campagne électorale

En outre, le sort des Casques bleus pourrait également devenir un sujet de campagne électorale. Les partis de la coalition rouge-noir ne craignent rien autant, avant les élections de cet automne, que des soldats autrichiens rentrent au pays dans des cercueils. L’opposition – les Verts, le parti libéral et le parti du milliardaire austro-canadien Stronach – demande leur rapatriement immédiat. «En fait, qu’attendent encore le ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Défense?» s’est demandé publiquement le chef de l’FPÖ Heinz-Christian Strache.     •

Avec l’aimable autorisation du St. Galler Tagblatt du 29/5/13

(Traduction Horizons et débats)

 

Le 4 juin, lors d’une manifestation à Vienne, Marti Ahtisaari, lauréat du prix Nobel de la paix, a informé qu’une belle occasion de négociations dans le conflit syrien avait été manquée à la légère en février 2012.
A ce moment-là, la Russie était prête à négocier trois points essentiels avec les parties en conflit et les membres permanents du Conseil de sécurité: premièrement, les livraisons d’armes à la Syrie, deuxièmement, la possibilité de pourparlers directs entre le régime syrien et l’opposition et troisièmement, la démission du président Bashar al-Assad, demandée par l’Occident. C’est ce que lui avait communiqué à New York Vitaly Tchourkine, l’ambassadeur russe à l’ONU, a déclaré Ahtisaari. Il avait immédiatement transmis cette proposition. Mais les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France n’y ont pas donné de suite.
«Le Conseil de sécurité n’assume pas sa responsabilité en ce qui concerne la Syrie», a précisé l’ancien président finlandais.
Source: Die Presse du 6/6/13